Encore un en moins

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Je connaissais cet endroit, j'avais juste à aller ailleurs si je voulais être tranquille.

Louis me suivit directement :

« Donc là tu vas aller te cacher car tu ne sais pas comment réagir ? »

« Mais lâches moi putain, tu ne sais RIEN, tu ne comprends PAS ! »

C'était trop lui demander ?
Juste de me laisser tranquille ?

« Tu veux aller voir Sanzu c'est ça ? » dit-il calmement

« Je veux qu'on me rende Yuki. »


Il y eu un long silence à la suite de cette phrase.
Personne ne comprenait vraiment, personne.

« On va aller chez monsieur et madame Yi. Tu vas le voir ton Sanzu. » trancha Louis.


Cet hôpital...cet endroit m'avait manqué, il y avait pleins de souvenirs, et pleins de frics également.
Il était notre machine à sous. Louis soupira avant de reprendre sa phrase.

« Tu as cas prendre un gamin d'ici pour rempla... »

« ...ne finit pas ta phrase. » lui conseilla Ran avec un ton légèrement menaçant.

Une chose avait changé, l'endroit paraissait plus angoissant que dans mes souvenirs tout à coup.

« Avance, tu bloques le passage » dit Louis

« Hm, pardon. » dis-je, effectivement j'avais eu une demi-seconde d'hésitation.

Il faisait sombre, l'électricité ayant soi-disant été coupée.

« Il y a des gamins ici ? Il est où Sanzu ? » chuchota Ran, inspectant les alentours, assez intrigué.

« En bas. Les étages sont comme un hôpital normal, et le bas c'est là où on s'occupe du reste. » dit Louis

« Il y a encore les escaliers ou bien on peut prendre l'ascenseur ? »

« Plus aucun ascenseur ! » s'amusa Hanma

« Ah, ils sont là, les Yi. » dit Louis

Effectivement, au bout du couloir on apercevait un couple, assis à une table en train de boire un thé, café ou autre. Ils se levèrent pour me saluer :

« Vous reprenez vos fonctions ? » me dit monsieur Yi

« Ah ah...non. Je suis juste en visite. Il y a du neuf ? »

« Un fou dans la salle à gauche, et le reste de la marchandise, comme toujours. » répondit madame Yi

« Je vais aller voir le fou seule. Vous pouvez m'attendre dehors, merci. »

Je préférai être en tête à tête avec Sanzu, pour pouvoir parler tranquillement.
Il était assis sur une pauvre chaise, avec rien autour et de gros néons éclairant la pièce. Il leva la tête dans ma direction.

« Oh...tu en as fait du chemin depuis la Chine. Tu es redevenu chef ? Tu es allée revoir Hajime Kokonoï ? » dit-il en riant fixant le sol.

« Je pense être en meilleur position que toi pour tenir ce genre de discours non ? Suzanne. »

Il arrêta de sourire.

« Pourquoi tu dis ce prénom ? »

« Tu connais une Suzanne non ? » continuai-je

« Une sorcière. C'est juste une sorcière cette fille, comme Olivia, comme toutes les femmes qui fréquentes l'organisation des Taïwanais. »

« Comment ça ? » demandai-je, les sourcils froncés à cause de l'intérêt soudain que je lui portais.

« Tu veux entendre une histoire ? » demanda t'il

« Pourquoi pas. »

Sanzu prit une grande inspiration avant de commencer « Il était une fois, je te passe les détails, j'ai rencontré cette femme il y a plusieurs années, elle n'a jamais apprécié que je sois proche de ma sœur... avant qu'elle ne soit plus là. Elle voulait absolument un enfant pour compenser son manque affectif et pour me garder près d'elle. Elle était d'une jalousie maladive avec moi, comme Olivia l'est avec Haitani. »

« Je ne vois pas où tu veux en venir. » dis-je, gardant les sourcils froncés.

« Si ma sœur est morte, c'est sa faute. »

Ah bon.
Je venais d'arriver sur un chemin plein de rebondissements.

« Ta sœur, j'ai retrouvé son portrait dans un album photo en Italie. Elle est décédée là-bas, après être passée chez nous. Je pensais qu'elle était morte directement, mais non. » avouai-je.

« Tu penses qu'elle a souffert ? Dis-le honnêtement. » demanda Sanzu.

« Oui. Oui, elle a souffert. Mais qu'est-ce que ça à voir avec Suzanne ? »

« Avant que je finisse chez les Chinois, c'est elle qui a fait en sorte à ce que mes parents nous vendent elle et moi. C'est sa faute si ma sœur est morte, si elle était restée avec nos parents elle ne serait jamais morte. » soupira Sanzu.

« Que cherches-tu as accomplir finalement ? Suzanne s'en fiche si tu vie ou si tu meurs. »

Il commença à trembler, ce mec avait pris combien de cachets ?
Il était au moins conscient de ce qu'il disait ?

« Je veux juste arrêter toutes ses histoires, comme Manjiro, comme Olivia, comme Rindou aussi. Faire disparaitre les familles, arrêter ses massacres... »

Il se mit à rire, secouant la tête dans tous les sens, et tapant du pieds.

« Tu sais où est Rindou ?! » dis-je en me rapprochant de lui.

« Non, pas actuellement. Mais il est en vie, je suis sûr de ça. »

« Tu veux mourir ici, où continuer à vivre ? »

« Je m'enfou... je m'enfou complètement. » répété Sanzu qui paraissait honnête, n'ayant plus rien à perdre.

« Hm... » je tournai le dos, prête à rouvrir la porte et sortir.

« Tu connais un Joshua hein... » murmura-t-il, comme s'il avait peur d'être entendu.

Sa tête était devenue blanche, BLANCHE comme un fantôme, et ses tremblements s'étaient arrêtés, sauf ceux de ses mains.

« Oui ? Et toi ?? » dis-je rapidement.

« Je ne peux pas le tuer. On ne pourra jamais le tuer...c'est lui qui nous sauvera tous...c'est lui qui arrêtera toutes ses histoires de famille. »

« Selon toi, le meurtrier de ta sœur est un 'sauveur' ? Tu veux le tuer mais d'un autre côté non ?»

« C'est Suzanne qui a tué ma sœur...lui il l'a aidé à ne plus souffrir. Mais ils sont plusieurs...ils vont venir...ils sont plusieurs... » continua Sanzu ayant le reflet de Joshua dans ses yeux.

Il ne sait plus ce qu'il raconte...

Je sortis directement de la salle et croisa le regard de monsieur Yi, sous le stress je n'eus qu'une phrase en tête :

« Tuez-le, faites-en ce que vous voulez, mais tuez-le rapidement ! »

« Pourquoi tu ne le fais pas toi ? » demanda Louis, sous un air supérieur

« Je ne peux pas. » dis-je.

Pas s'il parle de Joshua...

« Tu es faible hein. » ajouta-t-il

Autour de moi il y avait quoi pour tuer un homme de façon rapide ?
Un scalpel ?
Des tranquillisants à hautes doses ?

« Hanma, donnes-moi ton pistolet. »

Il me le tendit directement, alors que j'ouvrai à nouveau la porte ayant peur de revoir Joshua, tirant trois coups et la refermant tout de suite.

« Sanzu n'existe plus, parles pour toi quand tu dis le mot faible. »

Finalement, sa vie avait été aussi pathétique que sa mort.

« Je remontes. » dis-je.

« Tu ne veux pas voir de la marchandise ?? Cela m'étonne venant de toi ! » rigola Louis

Je me retournai à nouveau face à lui, au même moment à l'autre bout dans une pièce en face plusieurs rires d'enfants retentirent

« Ils ne savent pas ce qui les attends j'imagine qu'à leur place je ferai pareil... » dit Louis d'un ton léger.

Ah, des rires des enfants.

C'était trop pour moi à ce moment précis je ne pouvais plus rester dans cet endroit.

« Je remonte. » répétai-je

« Vous repartez déjà ? Je vous ramène ?? Vos sacs sont encore dans la voiture. » dit Hanma

« On va repartir. On est venu ici pour Sanzu, on l'a vu donc on a plus besoin de passer plus de temps ici, ou chez vous. » dit Ran, sans me laisser le temps de répondre.

Il me prit la main et marcha devant moi tout le long du retour.

« Je vais vomir... » lui dis-je une fois sortie de l'hôpital

« C'est psychologique. Une fois rentré ça ira mieux, on avance petit à petit maintenant par rapport à Sanzu. »

« Il m'a clairement fait comprendre que Suzanne était une mauvaise personne et que toutes les filles chez vous le sont. »

« Il t'a dit quoi d'autre ? » demanda-t-il les mains dans les poches.

« Que Rindou est encore vivant, que Rindou, Olivia et lui ont pour but commun d'arrêter toutes ces histoires de familles...et...je ne me souviens plus du reste. »

Je me décidai à ne pas lui parler de Joshua, c'était trop vague pour le moment.

Finalement, ce fut juste un aller-retour de quelques heures chez Louis. Beaucoup de kérosène utilisé par l'avion pour pas beaucoup de temps passé là-bas. Mais j'avais quand même...quelque chose en plus. Ces quelques heures là-bas m'avaient servie, surtout que les garçons n'avaient pas remarqués que j'avais gardé le double des clés, du bureau...et de l'hôpital, comptant déjà y retourner sans que personne ne le sache.




Merry-go-round /  Ran x Reader🌌Where stories live. Discover now