Chapitre 63 : L'exaltation du pardon

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Avide de toutes ces sensations qui m'assaillent, je peine à garder l'esprit clair. En particulier lorsque les mains de Henry se pressent contre mes cuisses pour me les caresser avec force. Avec tellement de force que je sens ses doigts s'enfoncer dans ma peau, me brûlant au passage. Je retiens une grimace de douleur, de douleur exquise... Et mon gémissement meurt dans sa bouche. Sa bouche qui se perd contre la mienne, là où l'air nous manque considérablement mais qu'importe. Là, tout de suite, je préfèrerais mourir que de m'éloigner de lui.

Sa langue, aventurière, glisse sur ma lèvre inférieure, et, tandis que je rejette la tête en arrière à la recherche d'une bouffée d'air fraîche, je la sens glisser dans mon cou jusqu'à ma clavicule. Ses lèvres effleurent mon long collier de perles, que je n'ai toujours pas retiré depuis ce matin, et le contraste entre la fraîcheur de mes perles et la chaleur de sa bouche me donne la chair de poule. Je tremble entre ses bras musclés, essayant de calmer mes tremblements mais en vain. Ses doigts s'accrochent au bas de ma sous-robe et il me la relève jusqu'à la taille sans ménagement, lui dévoilant alors mes dessous en soie.

— Henry, murmuré-je, presque à l'agonie alors que sa bouche revient me voler un baiser fiévreux.

— Laissez-moi faire...

Sa voix rauque est autoritaire. Chargée d'un désir puissant, d'un désir masculin... Si masculin que je me sens devenir écarlate à l'idée même de ce qui va se passer d'ici quelques minutes. D'un coup d'œil par-dessus son épaule, je regarde le tas de foin, aussi épais qu'un matelas, sachant pertinemment que bientôt, j'y finirais allongée. Je suis peut-être naïve mais pas sotte... Il n'y a pas différentes suites possibles quant à notre étreinte, si ce n'est celle-ci... Celle d'une longue union dans la paille, comme si nous n'étions que des animaux en rut. Ou des sorciers dont la négligence des convenances frôle la folie. Mais n'est-ce pas ce que nous sommes déjà ? Des sorciers en proie à la plus douce des folies ? Celle de la luxure...

— Laissez-moi vous posséder...

Un frisson me parcourt l'échine alors qu'Henry resserre sa prise autour de mon corps, comme pour confirmer ses paroles. Mon dos se décolle de la porte du box et je l'enlace davantage, ma bouche collée à la sienne. Je fais « oui » de la tête... Parce que j'en ai envie. Vraiment envie. Je veux qu'il me possède une nouvelle fois. Avec force. Avec beaucoup de force. Juste pour sentir, pour comprendre, qu'il est bien là... Que noussommes bien là, de nouveau réunis. Ensemble avant de longs mois de solitude, chacun à l'autre bout de l'Europe. Moi en Ecosse, lui en Estonie.

— J'ai chaud, murmuré-je, un sourire sur les lèvres alors qu'il m'allonge sur le tas de foin.

La paille m'irrite le dos et c'est inconfortable au possible, mais je m'en moque. Sentir le corps d'Henry peser contre le mien m'ôte toutes traces d'incommodité.

— Moi aussi, me dit-il, un rire au fond de la gorge. Surtout quand je vous regarde...

Il prend appui sur sa main droite et se recule de moi pour mieux me contempler. Je me demande alors à quoi je peux bien ressembler... Alanguie dans la paille comme une petite catin, du foin dans les cheveux, les joues rouges, le regard brûlé par l'envie, ma sous-robe roulée en boule autour de ma taille, et mes bas qui m'arrivent à présent aux genoux.

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