Chapitre 52 : Une matinée explosive

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Délicatement, je fais glisser mes doigts sur la clavicule d'Henry, avant de remonter contre sa gorge, puis sur l'angle carré de sa mâchoire et de contourner ses pommettes. Me perdant sur ses traits endormis, délicats, presque serein, je redessine la douceur de ses lèvres, la dureté de sa barbe naissante, puis la force de son regard en longeant ses sourcils et son nez droit. J'effleure ses longs cils bruns qui reposent sur ses joues, et je sens son souffle chaud contre ma paume de main, alors qu'un ronflement timide gronde sur sa bouche ronde, ce qui me fait sourire.

Il est presque deux heures du matin, et je n'ai toujours pas fermé l'œil de la nuit. Je somnole par poignée de minutes, mais le sommeil ne me gagne pas. Depuis presqu'une heure mes doigts tentent de mémoriser le visage d'Henry, endormit tout contre moi. Son bras droit est enroulé autour de ma taille, alors que sa main gauche est pliée sous sa tête, me donnant une vue parfaite sur son torse musclé que je continue de parsemer de légers baisers. Contre ma poitrine, je sens la rondeur de son épaule, bouger légèrement au rythme de sa respiration. J'appuie ma tête contre mon poing fermé, et je remonte doucement mon genou sur son ventre pour mieux me blottir contre lui. Le moindre de mes mouvements est douloureux et je sens les premières courbatures faire leur apparition sur mes cuisses et dans le bas de mon dos. Je pose ma tête contre son épaule, et je m'oblige à fermer les yeux pour me reposer, épuisée par nos étreintes douces mais puissantes. Sa respiration me berce lentement, et je suis trop fatiguée pour laisser les questions et les doutes infiltrer mon esprit, balayer cette sensation apaisante qu'Henry à réussi à faire naître en moi après m'avoir honorer à deux reprises. Je sens encore ses caresses sur ma peau, tendres, douces, et son emprise sur moi, bien plus forte, bien plus dure. Je n'aurais jamais pu imaginer cela possible de prendre autant de plaisir pendant l'amour, et... cette simple constatation me renvoi à mon ignorance, à cette tour d'Ivoire dans laquelle j'ai grandis toutes ces années. Henry est celui qui m'a délivré de tous ces non-dits, de tous ces interdits... et l'heure n'est pas aux doutes. Encore moins aux regrets. Je suis trop bien dans ses bras, trop heureuse contre lui pour me rendre compte pleinement des conséquences de cette délivrance. Celle-ci n'est pas légitime, c'est vrai. Elle est même interdite, contre-nature comme dirait certains, voire même scandaleuses. D'autres dirons que je suis une traînée, et Henry qu'un homme à femme sans la moindre morale. Je pense surtout que l'Homme est de nature jalouse, envieuse, ne supportant pas le bonheur des autres. Que puis-je y faire ? Rien... absolument rien. Cette étreinte nous appartient, libre à nous d'en faire ce que bon nous semble, et je sais pertinemment qu'Henry et moi la garderons pour nous-mêmes. Il n'est pas dans notre intérêt de le faire savoir auprès de nos familles, en particulier depuis que l'on connait le passé de son père et de ma tante.

J'embrasse doucement son épaule, essayant de laisser mon esprit partir à la dérive, de ne pas penser à mon cœur qui continue de battre la chamade dans ma poitrine, ni à cette douleur entre mes cuisses qui me fait froncer les sourcils aux moindres de mes mouvements. Henry m'a dit que je ne devrais plus avoir mal d'ici quelques heures, que c'était normal, et qu'il était désolé de m'avoir blessé. Un long baiser avait fini par le rassurer sur mon état, et il s'était endormi contre moi, sous mes douces caresses. Que pouvais-je espérer de plus ? Peu de choses. Peut-être même aucune. Je suis folle amoureuse de cet homme, qui m'aime follement en retour. Nous venons de passer une nuit magnifique, la meilleure de ma vie, et honnêtement, j'espère que cette nuit n'est que le début d'une longue série. Il me tarde déjà de refrémir contre lui, de le sentir de nouveau en moi. Il n'existe pas de sensation plus étrange, plus euphorisante, plus... passionnée que celle-ci. Faire l'amour avec Henry Potter est la meilleure chose qu'il m'ait été donné de vivre. Et je me rends compte que jusqu'à présent, j'ignorais tout du désir. Du véritable désir. De la vie, aussi. La vraie. Celle qui gonfle notre cœur à bloc et qui nous rend indestructible. Et c'était ça que j'avais l'impression d'être depuis que j'avais offert mon innocence à Henry. J'étais devenue indestructible. Prête à tout vivre, tout supporter, et notre éloignement sur dix longs mois ne me terrifiait plus autant. J'avais gagné en assurance, et par Merlin qu'est ce que ça faisait du bien.

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