Chapitre 5: La balade à cheval

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Cela fait déjà une bonne heure que nous trottons allègrement dans les bois qui bordent le domaine du Manoir Rowle, et, à présent, nous arrivons au bord d'une rivière que nous décidons de longer.


Tout le monde paraît passer un agréable moment, et Elisabeth, coincée entre mon oncle et ma tante, ne cesse de me jeter de petits coups d'œil, alors que je trotte délicatement au côté de Mr Potter.


Je respire avidement l'air boisé qui se dégage des arbres, me faisant me rappeler ma petite sortie matinale qui a bien failli se terminer en querelle atrocement barbante avec ma tutrice.



– Pourquoi souriez-vous, Miss Peverell ? me demande Mr Potter, en tirant doucement sur les rennes pour faire ralentir Neptune, sa jument bai brun.


– Je l'ignore, réponds-je en souriant de plus belle.


– Seriez-vous en train de rire de ma personne ?


– Jamais je n'oserais ! m'empourpré-je avant de me ressaisir.



Est-il tombé sur la tête ?



– Vraiment ? insiste-t-il.


– À quel sujet ? Vraiment je ne ris point de vous ? Ou vraiment je n'oserais le faire ? demandé-je, intéressée par la question.



Je ralentis moi aussi Happy, laissant alors quelques mètres entre nos deux chevaux et ceux du reste de notre groupe. Mes joues se teignent de nouveau d'une jolie couleur rosée, peu habituée à parler aussi librement à un homme. Et, de surcroit, à un homme de l'envergure de Henry Potter.



– Les deux sujets, voyons, m'annonce-t-il en dirigeant doucement son cheval vers moi, nos genoux se frôlant presque à chaque pas de nos chevaux.


– Eh bien, je ne riais point de vous...


– Mais vous pourriez, termine-t-il, un sourcil arqué.


– Je pourrais, en effet, avoué-je, timidement. Mais par respect, je ne le ferai pas.


– Vous me semblez bien trop respectueuse, Miss Peverell, me dit-il subitement les sourcils froncés.


– Est-ce un défaut ? demandé-je, perplexe.


– Pas chez vous, me confesse-t-il en me souriant doucement, transformant alors le rose de mes joues en un rouge bien plus soutenu.


– Que suis-je censée répondre ? poursuivis-je, interloquée par sa réponse.


– Répondez ce qui vous chante, Miss Peverell.

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