Chapitre 36 : A la mode moldue

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J'ai l'impression d'être nue... Pas vraiment nue « déshabillée »! Plus nue... « prostituée », je devais bien l'avouer. On voit mes genoux. Mes mollets. Et la naissance de mes seins. C'est vraiment étrange, déplacé et grotesque. On devine la courbe de mes hanches sous la texture fine et légère de la mousseline, et sans corset, j'ai l'impression d'être en chemise de nuit. J'ai dû mettre mes sous-vêtements d'uniforme de l'école pour l'occasion. Ce qui est encore plus étrange. L'idée de porter une simple brassière en soie et une petite culotte reliée à mes bas pour sortir dans Londres me rend nerveuse.



Pourtant, je dois bien admettre que cette robe de moldue est sublime. D'autant plus qu'elle met en valeur ma poitrine et la finesse de ma taille. Cette simple pensée me fait rougir.


- Je ressemble a une gourgandine, répété-je pour la énième fois tout bas en me retournant vers Eudoxy, que j'avais mis dans la confidence de mon plan d'évasion.


- N-non, bégaye ma petite elfe. C'est... C'est comme sur les photos, Miss Peverell.



De ses longs doigts crochus, elle me montre la dizaine de magasines moldues que j'ai réussit a dénicher grâce à Belinda, qui m'en avait offert quelques uns l'année derrière lorsque j'étais curieuse des us et coutumes de l'autre monde. Sur les photos, toutes les femmes portent ce genre de robe. Très cintré au buste et à la taille avant d'épouser les hanches pour finir par retombé le long des jambes, formant une jolie tulipe, jusqu'à la mi genou. Ils appellent ça, la coupe "patineuse" ou quelque chose comme ça. Les bretelles, elles, sont assez épaisses et larges comme des manches coupés en diagonales qui cachent les épaules tout en dénudant les clavicules, formant ainsi un joli décolleté en pointe. Sur les mannequins, cela rend tout de suite mieux. Elles ont les formes qui vont avec. Les femmes en "8" comme il est indiqué dans les paragraphes. Et je ne pense pas être de cette forme... Je suis top fine au niveau des épaules. Sans doute ai-je la morphologie "X" comme noté à la page 23. C'est vraiment compliqué... Les femmes moldues sont encore plus soucieuses de leurs corps et de leurs garde-robes que les femmes sorcières. Je n'aurais jamais imaginé cela comme tel.



Je me regarde une nouvelle fois dans le miroir avant de reporter mon attention sur l'image de la page 12. A peu de chose près, j'ai la même allure que le modèle. Sauf que mes cheveux sont bien trop longs. Toutes les femmes des magasines ont les cheveux courts. Ou du moins jusqu'au épaules. Leurs cheveux, blonds pour la plupart, sont recourbés en de somptueuses boucles qui leur chatouille les oreilles ou le haut des clavicules, alors que le haut de leur coiffure est souligné d'un bandeau ou d'un serre-tête, ce qui leur plaque leur boucles sur le crâne. Impossible de me faire ce genre de coiffure avec ma chevelure qui me tombe jusqu'au milieu du dos. Pourtant, Eudoxy a réussit a faire quelques petits miracles. Après avoir gaufré l'ensemble de mes cheveux châtains, elles les a attaché lâchement en une sorte de demi-queue avant de les ramener sur mon épaule gauche, dévoilant alors leur longueur. Quelques mèches rebelles ont échappés à cette coiffure en retombant élégamment sur mon front et mes pommettes en de belles boucles, avant de passer derrière mes oreilles pour retrouver leurs camarades, prisonnières d'une de mes pinces en écaille de tortue. C'est un des seuls bijoux que je possède qui soit discret et qui puisse passer chez les moldus sans interpeller leur regard.



- Très bien, murmuré-je en me penchant vers le miroir pour étaler une fine couche de mascara sur mes longs cils.

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