Chapitre 45 : Liberté tatillonne

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Dans l'appartement d'Henry, tout est assez sombre, et je le vois agiter sa baguette pour allumer quelques lumières ici et là. Le couloir, dont les murs sont vide de tout tableau, de toute vie, est assez large, et sa main me pousse jusqu'au bout là où un salon au couleur chocolat, entièrement boisé nous accueille délicatement. Les rideaux tirés laissent filtrer quelques rayons de soleil. J'ai l'impression que cela fait vingt-quatre heures que je n'ai pas dormi...



- Donnez-moi votre veste, me dit Henry, tout bas, en posant ses mains sur mes épaules.



Je sens le tissu chatoyant glisser le long de mes bras, puis la veste disparait de mon dos pour atterrir sur le canapé en cuire. Le moindre mouvement me fait sursauter, et je pousse un cri d'exclamation lorsque je sens une langue lécher goulûment mon avant-bras.



- Non ! Veuillez m'excuser, Charlotte, me dit Henry en repoussant son chien.


- Oh ce n'est rien, lui dis-je en souriant. Je... j'ignorais que vous aviez un chien.


- Oui, c'est un petit pépère de sept ans, me précise-t-il en posant sa main sur la grosse tête blanche et bleu nuit de son chien. Il s'appelle Vigor, il ne vous fera aucun mal.


- Je n'ai pas peur, rassuré-je en me penchant vers Vigor pour lui gratter l'arrière des oreilles. Je... je n'ai jamais eu de chien...


- C'est le meilleur ami de l'homme, me lance Henry, en un sourire amusé avant de retirer sa veste et sa jaquette.



Les deux finissent sur le canapé, et je réalise enfin qu'il n'y a aucun elfe de maison.



L'appartement est spacieux, bien trop spacieux pour un homme solitaire. Les canapés ont l'air confortable, et la cheminée donne envie de s'asseoir devant pour regarder de longues flammes danser dans l'âtre. Sur les commodes, quelques photos de familles y sont alignées. Tout est épuré, presque sans vie. En même temps, étant Auror, Henry doit passer très peu de temps chez lui.



- Désirez-vous boire quelque chose, Charlotte ? me demande tout bas. Je... je n'ai pas d'elfe de maison, je vous prie de m'excuser, me dit-il en un sourire gêné.


- Je... je prendrais bien une tasse de thé, s'il vous plait, répondis-je, gênée moi aussi mais pas pour les mêmes raisons.



Henry hoche la tête, et quitte le salon avant de revenir précipitamment, attrapant mes mains dans les siennes pour m'attirer à lui et m'englober de ses bras puissants.



- Cette situation est aussi étrange pour vous qu'elle l'est pour moi, Charlotte, alors... dites-moi ce qui se passe dans votre tête, je vous en prie, je... je me torture l'esprit depuis que nous sommes rentrés du Peeks, me dit-il tout bas, en caressant mes pommettes puis ma bouche de ses pouces rugueux.

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