Chapitre 42 : Le secret d'Arletha Rowle

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Du coin de l'œil, j'observe minutieusement la lune, encore haute dans le ciel malgré l'aube qui pointe timidement le bout de son nez. Un vent frais vient chasser la rosée du matin, et je sens mes chaussures s'embourber dans le sentier battu. Je ressers mon châle autour de mes épaules, digérant difficilement les dires de cette Hortense Harper quant à ma personne. Quel toupet !

Je frissonne une nouvelle fois, essayant de me concentrer sur autre chose que sur les effets secondaires du transplanage, quand je sens la veste chaude d'Henry se poser délicatement sur mes épaules. Mes yeux se tournent vers lui, reconnaissant, alors que sa bouche affiche un petit sourire amusé.

- De qui vous moquez-vous, encore ? demandé-je, un peu bougonne.

- Comment cela « encore » ? s'étonne-t-il faussement. Sachez Charlotte que je ne suis pas toujours entrain de me moquer des gens. Et encore moi de vous.

- J'en doute fort, précisé-je, un sourire naissant sur mon visage.

- Je vous trouve juste... surprenante, je ne vous savais pas aussi... sarcastique, finit-il, en souriant pleinement.

- Je ne suis pas sarcastique ! Je suis...

Ma voix se meurt dans ma gorge et j'adresse un regard noir à Henry avant de relever la tête dignement et de continuer à avancer sur le chemin. Autour de nous, la nature semble figée. Endormis dans un cocon en cristal où seul le hululement des chouettes perce l'atmosphère silencieuse.

- Quel regard noir, Charlotte ! se moque-t-il ouvertement. J'en suis tout tétanisé.

- Moquez-vous, moquez-vous...

Ses doigts rugueux se referment sous mon coude, me faisant pivoter face à lui. Je sens ma poitrine s'écraser contre son torse, contre ce torse qui m'est de plus en plus familier. Cette simple pensée me fait rosir, et mon regard s'accroche à ses yeux bleus, imperturbables.

- Vous a-t-on déjà dit à quel point vous êtes belle lorsque vous êtes énervé ?

- Plus que lorsque je suis embarrassé ? questionné-je, en arquant un sourcil.

- Ah... je ne saurais le dire, m'avoue-t-il en faisant glisser ses doigts dans mes longs cheveux caramel. Enfaite, je crois que vous êtes belle tout le temps. Même quand vous êtes jalouse...

Sa main lâche mes cheveux et mon coude, et il m'adresse un regard en biais, remplis de sous-entendu, avant de tourner les talons pour continuer notre chemin, me laissant complètement sonné.

- Oh vous avez un de ces culots, Henry Potter, je n'en reviens pas ! m'exclamé-je avec un rire nerveux avant de trottiner jusqu'à lui.

- Oui, on me le dit souvent, me dit-il avec un clin d'œil alors que ma mâchoire est serrée.

- En terme de jalousie, vous n'avez absolument rien à me reprocher ni même à m'envier, rappelé-je.

- Bien sur que si, me souffle-t-il en m'attrapant par la nuque pour m'embrasser sauvagement.

Ses lèvres ont le goût du Whisky. C'est aérien, ça s'évapore sur ma langue alors que celle d'Henry prend possession de ma bouche. Je tente de résister à son baiser, encore choquée de son affront, mais cela m'est impossible. J'affectionne bien trop ses baisers et le contact de ses mains contre ma peau pour lui refuser quoi que ce soit. Je sens ses lèvres se perdre avec dévotion sur les miennes, m'arrachant un gémissement aigu, ce qui le fait sourire. Mon cœur bat la chamade, et mes mains sont crispées contre ma taille, incapable de bouger. Lorsqu'il se détache de moi, ses yeux sont sombres, et une lueur envoûtante danse au fond de ses prunelles. Je déglutis difficilement.

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