Chapitre 27 : Retour à Godric's Hollow

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Quelques sifflements d'oiseaux m'extirpent de ce doux rêve où j'étais en compagnie d'Henry. Où j'étais seule avec lui. Sans ses parents. Sans mes amis. Sans ma tante pour observer minutieusement, d'un air scandalisé et pincé, le moindre de mes mouvements. Un nouveau sifflement, plus mélodieux, me parvint aux oreilles, et mes grands yeux s'ouvrent difficilement avant de se refermer précipitamment en raison des rayons du soleil donnant en plein sur mon visage. Au bout de quelques secondes, je les rouvre, et croise les regards curieux de quelques petits rouges-gorges qui s'envolent avec précipitation du rebord de la fenêtre, resté ouverte cette nuit.

Je me retourne sur le dos, et baille un long moment avant de sentir l'odeur du thé et du pain chaud se rependre dans ma chambre, et ma bouche s'étire doucement en un petit sourire satisfait de me savoir en vacances. En vacances d'été, avec petit déjeuner au lit comme tous les dimanche matin, promenade avec Happy, cours de piano, et lecture au bord du lac. Avec en prime, quelques visites d'Henry tout au long de l'été. J'aimerais le voir tous les jours, mais ce n'est guère possible... alors je préfère ne pas y penser. Cela me laisse quelques jours de répit pour que mon cœur ne se remette de ses émotions de le sentir si près de moi.

Alors que je m'assois et attrape une tartine légèrement grillée, je touche mes lèvres du bout des doigts, sentant encore la chaleur de son souffle dessus, et je croque ma tartine d'un air rêveur qui aurait agacé ma tante au plus haut point. Je grignote vaguement mon petit déjeuner, le regard perdu sur la cime des arbres que j'aperçois grâce à mon balcon, et je passe en revue ce que je dois faire aujourd'hui. La priorité absolue étant de retourner à Godric's Hollow pour faire le point sur la totalité des travaux. Et sortir un peu Happy de son box pour qu'il se défoule, aussi. Cela fait bien trop longtemps que lui et moi n'avons pas passé un moment tranquille.

La journée ne va pas être de tout repos...

Je termine mon petit-déjeuner et au moment où j'appelle Eudoxy pour qu'elle me prépare ma tenue, et faire couler l'eau dans la salle de bain, j'entends un petit « clic » sur ma droite, qui me fait sursauter. Et je suis surprise de constater que le couvercle ocre de la boite à échange que m'a offert Henry, arbore une jolie couleur coquelicot. Mes sourcils se froncent de curiosité et je me saisis de la petite boite en or. J'enfonce alors ma clé dans la serrure et tourne d'un quart sur la droite comme m'a expliqué Henry, ouvrant alors le couvercle, redevenue ocre, dans un bruit sourd. Et là, je suis surprise de voir apparaître une petite boule toute rouge... intriguée, je récupère cette boule, qui n'est rien d'autre qu'une fleur, et lorsque je la sors de la boîte, je la vois reprendre sa taille normale. Elle tient dans le creux de ma paume, et cette fleur est en réalité une boutonnière. Une jolie boutonnière constituée d'un œillet rouge... L'œillet rouge que portait Henry hier soir... et un feu ravage presque instantanément mon corps quand je porte la fleur à mon nez et que j'en respire l'odeur si caractéristique de Henry, à base d'aiguilles de sapin.

A ce moment là, plus rien n'existe autour de moi. Il y a seulement son parfum, l'œillet collé à mon nez, et ma tête tombe à la renverse sur mes oreillers. Eudoxy m'annonce quelque chose mais je ne m'en préoccupe pas vraiment. Je suis transportée ailleurs. Loin. Très loin de cette chambre sans âme de Flagley-le-haut. Quelque part près d'Henry...

***

Lorsque j'arrive dans le salon, vêtue d'une robe rose pâle, fendue à l'entre-jambe jusqu'aux hanches, par dessus un pantalon crème d'équitation, je sens le regard de ma tante vissée sur mon visage, dégoulinant d'incompréhension lorsque ses grands yeux chocolat, si semblable aux miens, passent sur l'œillet rouge qui retient mon chignon tressé. Je tourne délicatement la tête vers elle mais son regard s'échappe de l'autre côté de la pièce où elle se met à aboyer des ordres à Rosa au sujet de la porcelaine. J'esquisse un sourcil lorsqu'elle passe devant moi, sans rien me dire, et mon oncle soupire faiblement.

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