Chapitre 25 : Le temps des découvertes

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Non pas ça...

— Mèèèèèèèèèèèèère ! se met à hurler Augusta au moment où Henry l'attrape dans ses bras, et lui plaque la main sur la bouche, lui couvrant la moitié du visage, cachant ainsi une partie de ses boucles blondes, et de ses grands yeux bleus.

— Eh bien, jeune fille, est-ce une façon de s'exprimer ? lui demande-t-il avant que je ne saisisse la main d'Alphard pour éviter qu'il ne disparaisse de ma vue.

Je me penche à la hauteur de ses yeux, et je n'aurais jamais imaginé ce genre de situation mais je me mets réellement à supplier un enfant de cinq ans...

— Alphard, surtout, tu ne dois rien dire à ta mère, d'accord ? imploré-je, paniquée.

— Pourquoi ? me demande-t-il, complètement déboussolé.

— Parce que..., commencé-je avant que ma voix ne se perde sur le palier du deuxième étage, ne sachant que répondre.

— Parce que c'est une surprise qu'on doit faire à nos parents, reprend Henry, en déposant Augusta par terre en lui indiquant de ne pas crier.

— Une surprise ? demande cette dernière, intriguée. Quel genre de surprise ?

Ses yeux bleus s'illuminent et je me rends compte à quel point elle a grandi depuis l'été dernier.

— Le genre de surprise qui prend du temps avant d'être révélé, explique Henry en se mettant à son tour à la hauteur de ses yeux.

Il s'arrête un moment, observant Augusta et Alphard, avant de reprendre, un sourire en coin.

— Avez-vous déjà eu un énorme morceau de gâteau à la crème, avec des petites pépites de chocolat ou avec des grosses fraises, entre les mains ? leur demande-t-il en arquant un sourcil. Un morceau si gros, et si bon, que vous ne vouliez le partager avec personne ? Juste le garder pour vous, le temps d'en manger un petit peu, avant de devoir le partager avec vos parents, ou avec vos frères et sœurs ?

Les yeux gris et bleus des enfants sont captivés, et je les vois tous les deux agiter leurs petites têtes, la bouche entrouverte, pendant que Henry continue sur sa lancée.

— Et bien avec Miss Peverell, c'est exactement ça, leur précise-t-il, sur le ton des confidences, ce qui m'intrigue. On veut profiter de notre secret avant de le partager avec tout le monde.

— Vous avez un énorme morceau de gâteau ? demande Alphard, aussi intrigué que moi, les yeux pétillants.

— Pas vraiment, avoue Henry. C'est un petit peu plus compliqué...

Augusta soupire et se retourne vers Alphard, le visage excédé.

— Non, ils n'ont pas de gâteau, explique-t-elle en lui faisant les gros yeux. Ils sont juste amoureux... Mère dit tout le temps que les garçons aiment Charlotte parce qu'elle est riche !

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, quand je réalise que cette phrase sort de la bouche d'une fillette de sept ans...

— Votre mère raconte n'importe quoi, jeune fille, reprend Henry, les sourcils froncés.

— C'est parce que Charlotte est belle que les garçons l'aiment, souligne Alphard en lançant un regard en biais à son acolyte, ce qui me fait rosir.

Augusta hausse les épaules, et se retourne vers Henry, quémandant alors un paquet de chocogrenouilles, en prenant bien soin d'ajouter « s'il vous plaît » de sa petite voix de princesse.

— Je vous donne une montagne de chocolat chacun, seulement si vous me promettez de ne rien dire à personne, propose Henry, le visage confiant.

Promettez du chocolat aux enfants et ils sont d'accord pour tout accepter !

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