Chapitre 48 : Question - réponse

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Mes yeux clignent plusieurs fois. Lentement. Chaque battement de cil est accompagné par une larme qui roule sur ma joue. Installée sur le divan chocolat du salon de Henry, je sens ma respiration siffler étrangement dans mes poumons. Le souvenir d'Hortense traine encore dans mon esprit, et ce que j'y ai appris me laisse sans voix. Je suis atonique... Henry, piégé par cette fille sans aucuns scrupules. Je revois son visage. Jeune, blessé, égaré. Ca me ronge de l'intérieur. Encore plus lorsque je sais que c'est cette garce manipulatrice qui l'a mis à terre. Rien qu'à cette pensée, je sens mes poings se serrer... et l'envie d'étrangler cette Olivia à mains nues me reprend de plus belle. Si la tornade de sentiments contradictoires que j'ai pu éprouver depuis ma visite dans l'esprit de Henry me balade entre incompréhension et déception, celui d'Hortense m'a expulsé sur la planète rouge, celle de la colère.

A présent que les morceaux du puzzle se sont rassemblés, j'ai besoin de connaitre la vérité. Toute la vérité...

- J'ai besoin de connaître toute l'histoire, Hortense, lancé-je en glissant mes mains contre le thé brulant qu'elle vient de me ramener de la cuisine.

Hortense me jette un regard inquiet avant de soupirer. Elle prend place sur le fauteuil près de la table basse, qu'elle a débarrassé du petit-déjeuner, et tire nerveusement sur sa robe avant de plonger son regard d'aigle dans le mien, encore perdue.

- Olivia est arrivé dans le cœur d'Henry comme... la famine en tant de crise, me dit-elle, le visage fermé.

La famine en tant que crise ? Rien que ce tableau annonce la couleur de leur relation. Ancienne relation, me rectifie ma conscience d'un ton brutal.

- De manière insidieuse, sournoise. Très vite, elle a réussit à le faire culpabiliser sur certaines choses, sur le temps qu'il passait avec nous et pas avec elle, sur le Quidditch, les cours... Elle lui a laissé le champ libre sur beaucoup de choses au début, jusqu'au moment où toutes ses bonnes actions étaient devenues quelque chose de... redevable. Henry était devenu son débiteur, souligne Hortense, en pinçant les lèvres. Une sorte de...

- Chantage affectif ? proposé-je, le sourcil arqué, essayant de constituer ce puzzle de mille pièces.

- Oui..., avoue-t-elle en secouant la tête. Avec les garçons, nous avons essayé à maintes et maintes reprises de mettre en garde Henry sur le comportement suspicieux d'Olivia mais... Henry a toujours été d'une loyauté sans failles.

Pour avoir la même loyauté, je comprends exactement ce qu'Hortense essaye de m'expliquer. Et... je dois dire que ça m'attriste plus qu'autre chose de savoir qu'Henry ait pu être d'une telle fidélité à une fille comme Olivia, d'une telle fidélité à une autre fille que moi... Ma jalousie en prend plein la figure. Et je serre tellement la mâchoire que je me demande si elle ne vas pas se fracturer.

Respire Charlotte... concentre-toi sur Hortense !

- Finalement, ils se sont fiancés durant le dernier trimestre de notre septième année...

Cette précision me renvoi encore une fois à ma situation avec Henry... je comprends mieux pourquoi il ne tient pas à ce qu'on se fiance avant la fin de mes études. Trop de mauvais souvenirs, j'imagine !

- et... Olivia a refermé le piège sur lui, je... je n'ai pas envie de rentrer dans les détails, Charlotte, c'est à Henry de vous en parler s'il le souhaite, un jour, me dit nerveusement Hortense. Sachez simplement qu'Henry l'aimait vraiment jusqu'au moment où il a découvert son vrai visage. Ca l'a dévasté. Complètement. Anéanti par ce qu'il avait faillit devenir pour elle, anéanti par ce qu'elle avait voulu éveiller en lui...

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