Chapitre 16 : Bright Star

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Le rire de Una résonne dans mes oreilles, et celui, plus timide, de Victorine arrive en arrière-plan. Mes deux amies rient d'une des plaisanteries d'Alec. Une plaisanterie qui me passe bien au-dessus de la tête, tant je suis occupée à essayer de savoir ce qui se passe dans la tête de ma mère.



Elle est assise sur un des sofas en velours, de l'autre côté de la salle de réception. Sa robe pourpre étalée sur ses genoux, tombe élégamment sur le sofa, alors que ses longs doigts ridés jouent allègrement avec le pendentif en diamant qui habille son cou. Ses yeux vert pâle scrutent attentivement le visage, subitement maladif, de Aro, et celui, plus assuré, de mon oncle.


Je donnerais mon héritage complet pour savoir ce qu'ils se disent... Comme si j'étais assez idiote pour ne pas me rendre compte qu'ils parlent de moi, et de mon avenir. Sans doute avec Aro Greengrass, j'imagine. Sauf qu'ils se mettent le doigt dans l'œil s'ils s'imaginent pouvoir décider de ma vie sans mon approbation !



– Qu'en dis-tu, Charlotte ? me demande vaguement Alec en lissant sa lavallière émeraude, assortie à la perfection à la robe de Victorine, sa cavalière pour ce mariage.


– Je n'ai pas réellement d'avis sur la question, m'excusé-je en prenant congé de mes amis.



Je me faufile entre divers invités, les yeux à nouveau rivés sur le costume bleu nuit de mon oncle, et sa longue cape argentée, puis sur la veste bleu lavande de Aro, et sa chemise saumonée à jabot. Ils échangent quelques paroles, qui les font sourire tous deux, et ma mère acquiesce doucement de la tête en tendant la main à Aro pour un baise-main.



Lorsque j'arrive à leur hauteur, je constate qu'ils sont tous les trois surpris de me voir. Vraiment ?!



– Charlotte, commence Aro un sourire timide sur la bouche. J'ignorais que vous étiez dans les parages. Nous vous aurions invitée à notre conversation...


– Vous pensiez sans doute que j'étais dans le petit jardin avec les enfants ? demandé-je, amèrement.


– Bien sûr que non, répond-il en claquant la langue contre son palais, agacé.


– Nous discutions de l'avenir des jeunes sorciers à la sortie de Poudlard, me précise mon oncle en fronçant les sourcils.


– Et de quoi cet avenir est-il donc fait ? demandé-je en arquant un sourcil, la respiration saccadée et coincée dans mon bustier brodé de perles.


– D'un peu plus d'éducation et de prise de conscience, déclare Aro en trempant ses lèvres dans son verre de liqueur. Et que chaque sorcier doit connaître, et respecter sa place, dans le système pour que celui-ci fonctionne...


– Et où est donc votre place, Aro ? demandé-je froidement. Dans les jupons du Ministère ?

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