Chapitre 26 : Mr et Mrs Potter

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Aux premiers abords, les parents de Henry me semblent être des sorciers très fréquentables, et cela sous tous les aspects. Sans vraiment d'idéologie particulière, hormis celle de laisser leurs enfants complètement libres de leurs faits et gestes, contrairement à Elisabeth et moi qui avons vécu comme deux nonnes dans un couvent. Au final, nous nous en sommes plutôt bien sorties... fort heureusement !

Le premier à parler est Henry, à qui revient la lourde charge de faire les présentations, mais je suis assez surprise de le voir aussi détendu face à ces parents. Sans doute parce que nous n'avons pas les mêmes relations parentales. Il faut dire que les miennes sont au plus bas, voire inexistantes depuis sept ans...

À l'entente de mon nom complet, je vois ses parents échanger un petit regard complice, qui m'inquiète fortement, puis je les vois s'incliner devant moi.

— Miss Peverell, nous sommes honorés de faire votre connaissance, me dit Mr Potter. Vous êtes d'une élégance rare...

Son père me gratifie d'un baise-main, et je ne peux m'empêcher de rougir, alors que les yeux de Henry se lèvent vers le ciel, sans doute exaspéré, ce qui me fait sourire doucement. Serait-il jaloux de son propre père ?

Il faut dire que Mr Potter est très bel homme. La cinquantaine bien avancée, avec des cheveux grisonnants légèrement bouclés, et de grands yeux vert kaki. Sa mâchoire est aussi carrée que ses épaules, il me dépasse bien d'une bonne tête et demie. Il ressemble beaucoup à Henry... c'est indéniable ! Même allure, même nez, même sourire invisible. Un copié-collé à trente ans d'intervalle, et je dois dire que je suis impressionnée. Je n'ai jamais vu des enfants qui ressemblaient autant à leurs parents...

— Charlotte, je vous présente mon père, Alysander Potter, et ma mère, Eléa.

Je m'incline à mon tour, ce qui semble les surprendre, et Henry continue de me parler de ses parents. Ainsi, j'apprends que son père est membre du Conseil, tout comme l'est mon oncle, et tout comme l'a été mon père. Et que sa mère est Botaniste, ce qui me surprend encore plus. Eléa Potter travaille... cela doit rendre ma tante malade, elle qui est habituée aux héritières qui ne travaillent pas ! Mais d'après ce que j'ai cru comprendre, Eléa Potter, Ashleigh de son nom de jeune fille, n'est pas une héritière... et au final, je pense qu'elle s'en sort mieux que beaucoup d'autres. Il n'y a qu'à voir ses deux fils, Henry et Charlus, pour le comprendre...

— Vous semblez étonnée, Miss Peverell, me fait remarquer gentiment Mrs Potter, en tournant vers moi ses yeux bleu polaire, si similaires à ceux de Henry.

— Veuillez m'excusez mais je pensais que vous étiez Auror, Mr Potter, déclaré-je en faisant le choix de ne pas rebondir sur le travail d'Eléa, par crainte de passer pour la naïveté incarnée ; et puis, le parcours de Mr Potter m'intrigue aussi.

— Je l'étais, Miss Peverell, me répond-il avec un petit sourire en coin. Je l'étais... dans ma jeunesse. À présent, je laisse ce travail à la nouvelle génération et je me contente de siéger au conseil pour amorcer des situations un peu trop épineuses.

— Vous ne devez pas vous ennuyer en ce moment, précisé-je, la voix rauque.

— C'est le moins que l'on puisse dire, m'approuve-t-il en hochant de la tête.

— Pas de politique ce soir, nous coupe Henry en tendant une coupe de champagne à sa mère et moi. Je suis en permission et je compte bien laisser tout ça derrière moi, souligne-t-il en souriant, ce qui fait rire ses parents.

Finalement, je sens l'inquiétude me quitter. Ses parents sont vraiment adorables.

— La dernière fois que je vous ai vue, Miss Peverell, vous deviez avoir sept ou huit ans, et vous étiez en train de supplier votre père pour vous acheter un cheval, me glisse Mr Potter.

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