Chapitre 14 - Tu comptes trop pour moi

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La question résonna dans l'esprit de Katsuki, qui fut surpris qu'elle lui pose la question de manière aussi frontale. D'abord embarrassé, il se massa la nuque machinalement. Qu'est-ce qu'il devait lui répondre ? La vérité ? Lui mentir ? Non. Elle n'était pas stupide, elle allait comprendre qu'il lui mentait. Il se lança après quelques secondes de silence que Sayuki respecta. 

- Ecoute, je n'aurai pas dû... faire ça, dit-il en cherchant ses mots.

- Tu le regrettes ? demanda t-elle en haussant un sourcil.

- Non... Ouais ! Je... j'en sais rien putain, dit-il en serrant les poings. 

- Il y a quelque chose que tu ne me dis pas Katsuki, je le sens.

- Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?! Que je suis moi-même perdu ? Que je ne sais pas ce que je ressens exactement ? 

- Oui par exemple, lui répondit-elle en croisant les bras.

- Ok ! Très bien ! J'ai peur de ce que je suis en train de ressentir ok ?! J'ai peur de ne pas être à la hauteur si je m'engage dans cette voie tu comprends ? J'ai peur de ne plus être aussi efficace. Quand je vois dans quel état je me suis mis aujourd'hui je ne peux pas l'accepter. 

- Ok d'accord. J'entends ce que tu me dis, même si j'ai du mal à comprendre ta logique, dit-elle intriguée. On peut stopper notre relation ici et maintenant si cela te permet de te recentrer sur tes objectifs principaux. 

- Je n'ai pas dit ça.

- Si, c'est ce que tu as dit Bakugo, dit-elle en insistant sur son nom, ce qui le fit sursauter immédiatement. J'accepte ce que tu me dis. C'est très clair. Je ne voudrais pas être un frein à ta "voie" principale. Je ne te dérangerai plus tu as ma parole.

- Pourquoi est-ce que tu réagis comme ça alors...

- Entends moi bien, le coupa t-elle. C'est la dernière fois que tu me repousses. Je t'ai donné une chance, tu ne la veux pas visiblement. Ta fierté et ton orgueil ont encore parlé, tu as gagné. Reste seul et deviens le numéro un étant donné qu'il n'y a que ça qui compte pour toi. 

Elle fit demi tour pour rentrer dans sa chambre, furieuse. Il n'allait donc pas avouer ses sentiments. Tant pis. Il fallait aussi qu'elle avance. Elle lui avait tendue la main à deux reprises, et il ne voulait pas accepter cette aide, elle devait se faire une raison. 

- Je te souhaite de réussir Bakugo, dit-elle sèchement. 

Alors qu'elle allait refermer sa fenêtre, Katsuki se précipita et bloqua cette dernière avec son pied et sa main. 

- Laisse moi tranquille Bakugo, dit-elle en essayant de forcer pour le repousser.

- T'as fini de déblatérer tes conneries c'est bon ?! Je t'ai écouté patiemment, maintenant c'est à moi de parler, dit-il énervé, le visage au-dessus d'elle. 

- Qu'est-ce que tu veux ajouter à ça ? Tu trouves pas que tu m'as assez fait souffrir ?!

Il l'a faisait tant souffrir que ça ? Ce n'était pas ce qu'il souhaitait. Cela le déchira.
Alors que Sayuki se débattait toujours pour tenter de le chasser de sa fenêtre, Katsuki lui attrapa le poignet et attira la jeune fille jusqu'à lui. Il l'embrassa fougueusement. Déboussolée, Sayuki ouvra de grands yeux. A quoi jouait-il ? Pourquoi s'amusait-il autant à la tourmenter ? Et pourquoi elle ne le repoussait pas ? Ses lèvres lui procuraient un tas de frissons qui l'empêchaient de réfléchir correctement. Elle n'arrivait plus à bouger. Calmée, Katsuki décida de se détacher doucement d'elle. Il l'observait. Elle ne se débattait plus.

- Déjà j'aimerai que tu arrêtes de m'appeler Bakugo, et ensuite, pourquoi est-ce que tu t'énerves toujours aussi vite ?! Je n'ai même pas le temps d'en placer une putain, s'emporta t-il.

- Si je t'appelle comme ça c'est pour que ce soit plus facile de passer à autre chose. Autant pour moi que pour toi.

- Pfff n'importe quoi ! T'es vraiment idiote quand tu t'y mets.

- Et pour répondre à ta deuxième question, ce serait pas l'hôpital qui se fout de la charité quand même ? Dixit le mec qui part toujours au quart de tour quand on lui parle ! 

- Ouais c'est vrai que je suis pas vraiment un exemple, mais c'est pas le problème ici ! Change pas de sujet ! Tu as fait tes propres conclusions sans que je puisse m'expliquer ! Par exemple, je n'ai jamais dit que je voulais arrêter notre relation. J'ai simplement dit que j'étais perdu dans mes  sentiments ! 

- Et que ça t'empêchait de te concentrer sur ton objectif !

- Oui ! Parce que maintenant je vais avoir peur pour toi à chaque fois ! 

Cet aveu la déstabilisa. Il avait peur pour elle. Il venait de le dire. Et pourtant ça lui semblait tellement irréel. Mais ce qu'il dit ensuite la figea encore plus.

- Tu comptes trop pour moi pour que je te laisse t'éloigner sans me battre ! 

Elle resta interdite un moment, incapable de parler.

- Dis quelque chose idiote, parce que là c'est embarrassant, dit-il gêné.

Elle apposa délicatement ses mains sur son torse. Elle releva la tête et le regarda dans les yeux. Elle avait envie de plonger dedans. Ils avaient un air si doux à ce moment là. 

- Comment veux-tu que je te fasse confiance ? Aujourd'hui tu me dis ça, mais demain tu me rejetteras à nouveau. Je suis fatiguée Katsuki. Mon coeur ne va pas tenir. Il va éclater.

- Crois moi quand je te dis que je regrette mon geste d'il y a quelques semaines. J'ai été qu'un crétin. Et ce soir encore je suis qu'un crétin. Alors que c'est évident. Sayuki... je ressens des sentiments que je n'ai jamais ressenti jusqu'ici... Tu m'obsèdes... Tu occupes toutes mes pensées, je ne peux pas les ignorer,  c'est impossible, même si je le voulais. J'ai besoin de toi auprès de moi... J'ai besoin que tu me cris dessus, qu'on se batte, qu'on se dispute. Alors oui, ça me fait peur, mais je serai encore plus perdu si je ne t'avais plus dans ma vie... Alors tant pis, je suis prêt à m'inquiéter quotidiennement.

Sayuki ne le quittait pas des yeux. Elle n'avait pas perdu une miette de son discours. Troublée et touchée, elle sentit son corps vaciller légèrement. Katsuki l'a soutint par les hanches. Son regard oscilla entre ses yeux et sa bouche. Mais il choisit de laisser le choix à Sayuki pour la suite de cet échange. Les yeux de Sayuki effectuaient les mêmes mouvements que ceux du jeune homme. Fébrilement, elle approcha son visage du sien. Elle sentait son souffle chaud, ce qui lui procura de nombreux frissons. Quand leurs lèvres se rencontrèrent, Sayuki passa ses bras autour du cou de Katsuki. Ce dernier, enroula les siens autour de sa taille. 

Enfin il avait ouvert son coeur et fait part de ses sentiments à la jeune fille. Cela la remplit de joie. Elle qui avait tant rêvé de ce moment, finalement, il se réalisait. 

Leur baisé dura de longues secondes, chacun voulant rester accrocher à l'autre. 
C'est elle qui brisa ce lien un instant.

- Tu sais... Ça me fait toujours bizarre lorsque tu m'appelles par mon prénom, je ne suis pas habituée,  lui dit-elle en souriant timidement. 

- Sayuki, lui chuchota t-il avant de l'embrasser à nouveau, ce qui eu pour résultat de la faire frémir de nouveau. 

Une main tendue [Bakugo x OC]Where stories live. Discover now