Chapitre 9 - Tu me manques Katsuki !

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Momo avait laissé Sayuki à l'infirmerie. Soignée et reposée, elle pouvait retourner en cours. Elle marcha jusqu'à sa classe et s'excusa auprès du professeur. Ce dernier était déjà au courant et l'invita à s'asseoir à sa place. Elle s'exécuta non sans croiser les regards de ses camarades, soulagés de la voir en forme. Elle rencontra aussi le regard de Katsuki, qui, même s'il se voulait discret, ne la quittait pas des yeux. Son coeur fit un bond dans sa poitrine. Malgré tout ce qui s'était passé, malgré sa colère, elle n'avait cessé de penser à lui. Il obsédait ses pensées depuis des semaines même si elle faisait tout pour l'oublier. Et cet échange de regards entre les deux n'arrangea rien. Il n'avait pas le droit de faire ça. Il lui avait dit qu'il la laisserait tranquille. 

La fin des cours sonna comme une délivrance pour Sayuki qui était très fatiguée et languissait de se glisser dans son lit et de ne plus en sortir du week-end. Arrivée à la résidence, elle ne dina pas avec ses amis, elle fila à la douche et se posa un instant sur son balcon. Elle avait besoin d'être seule. 

La nuit était douce. Le ciel était dégagé et la lune était visible. Elle regardait les étoiles sans penser à rien. Ou presque. Katsuki ne quittait pas son esprit. Son visage y était accroché comme un portrait qu'elle pouvait observer sans limite. Puis de nul part, elle vit apparaitre une boite devant elle. Surprise elle recula d'un pas et analysa ce qui se trouvait au bout de cette boite. Quand elle comprit, ses yeux s'agrandirent. Katsuki avait sauté de son balcon afin d'atteindre celui de la jeune fille. Silencieux, les sourcils froncés et ne la regardant pas dans les yeux.

- Qu... qu'est-ce que tu..., commença t-elle à dire. 

- Tu n'as pas mangé ce soir, vu que tu as fini à l'infirmerie aujourd'hui, il vaudrait mieux que tu avales quelque chose. Je devais te rendre la pareille. On est quitte, dit-il calmement.

Elle ne bougeait pas. Encore sous le coup de l'émotion. Ils s'étaient évité durant des semaines. Intérieurement elle avait espéré qu'il vienne lui reparler. Ça ne pouvait pas être elle. Il fallait que ce soit lui. Connaissant son caractère, elle avait vite oublié cette possibilité. Mais il l'avait fait. Il se trouvait devant elle, après des semaines de silence et d'esquives. 

- Là c'est le moment où tu prends cette boite et où je m'en vais, ajouta-il toujours sans la regarder.

- Oui, pardon, dit-elle en lui prenant la boite des mains.

Leurs mains se frôlèrent. C'était léger. Mais cela suffit à les faire rougir instantanément. Pour éviter qu'elle ne le voit, Katsuki commença à remonter sur son balcon. Sans qu'elle en ait conscience elle lui accrocha le pantalon pour le retenir. Cela le freina dans son ascension. Il voulu se poser sur le rebord mais son pieds glissa. Alors qu'il allait tomber dans le vide, Sayuki le tira vers elle. Ils tombèrent au sol. Katsuki avait eut le réflexe de mettre ses mains afin d'éviter de s'écraser sur elle pour ne pas lui faire mal. Leurs visages à quelques centimètres, ils se dévisagèrent un instant, comme s'ils se redécouvraient.
Katsuki contemplait Sayuki sans rien dire. Il la trouvait si vulnérable en cet instant. Il finit par se relever à la hâte en lui tournant le dos, le rouge aux joues. 

- Les... les autres ont remarqué que quelque chose cloquait entre nous, surtout après ce qu'il s'est passé aujourd'hui. Ils ne m'ont pas posé de question mais je sais qu'ils s'interrogent. Je pense qu'il faut qu'on règle ce problème..., dit Sayuki qui s'était aussi relevée.

- Tu proposes quoi ? C'est toi qui voulais que je te laisse tranquille. Et c'est toi qui a évité notre combat tout à l'heure !

- Je sais... je n'avais pas la force de me battre à cent pour cent contre toi...

- Maintenant tout le monde a remarqué qu'un truc n'allait pas, c'est malin. Moi qui voulais éviter ça, dit-il fermement.

- Tu me manques Katsuki, annonça Sayuki sans détour. 

Surpris, Katsuki se retourna vers elle. Il voyait ses yeux verts qui brillaient intensément aux reflets du clair de lune. Il sentit son coeur se serrer en même temps que son rythme cardiaque s'accélérait. Elle le fixait d'un regard si profond qu'il ne put se retenir plus longtemps. Il se jeta sur elle, une main posée sur sa joue, l'autre dans son dos, et il l'embrassa. D'abord confuse, Sayuki accompagna aussitôt son baiser, une larme roulant sur son visage. Elle posa ses mains sur son torse et sentit son coeur s'accélérer. Le temps s'était comme arrêté. Ils étaient seuls au monde. Rien ne pouvait leur arriver. Leur baiser était doux, tendre, réconfortant. Quand ils éloignèrent leur visage l'un de l'autre ils se dévisagèrent un long moment. Les deux gravèrent ce moment à tout jamais dans leur esprit. Un large sourire naquit sur le visage de Sayuki, aussitôt imité par Katsuki. Son sourire n'avait jamais était aussi franc et sincère qu'en cet instant, ce qui la rendit encore plus heureuse. Il lui ouvrait enfin son coeur.

- Finalement je ne suis pas si chiante que ça, ironisa t-elle pour rompre le silence.

- Si, affirma t-il d'un air assuré. Il n'y a que toi qui me mets dans un état pareil, lui dit-il en collant son front au sien. C'était une torture de ne pas pouvoir te parler, ajouta t-il en fronçant les sourcils.

Une de ses mains glissa dans ses cheveux et ses lèvres vinrent rencontrer celles de Sayuki, encore chamboulée par ce qu'il venait de lui avouer. Ce baiser se fit plus intense que le premier, l'un et l'autre étant plus en confiance. 

- Maintenant t'as intérêt de manger, sinon je pourrais pas te battre convenablement demain, dit Katsuki railleur, en rompant leur baiser.

- Ne t'inquiète pas, je n'abandonnerai pas une seconde fois face à toi abruti, répondit-elle amusée.

Ils se mirent à rire, puis Katsuki remonta sur le rebord du balcon et se hissa jusqu'au sien. Leur sourire ne quittant pas leur visage du reste de la soirée.

Une main tendue [Bakugo x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant