Une main tendue [Bakugo x OC]

Chapitre 7 - Je ne veux pas te perdre

Katsuki hésita longtemps avant de se décider à aller frapper à la porte de la chambre de Sayuki. Comme il s'y attendait, il n'obtint aucune réponse. La porte restait résolument fermée. Intérieurement il n'avait qu'une seule envie : l'exploser. Mais il ne fit rien. Cela ne ferait qu'aggraver la situation. Il se contenta donc de rester derrière. Et il commença à parler, en priant pour que ses mots lui parviennent. 

- Sayuki ? Tu voudrais pas ouvrir la porte afin qu'on discute deux minutes s'il te plait ?

- ...

- Je sais que je suis la dernière personne que tu voudrais entendre en ce moment. Mais... écoute, je sais que je me suis comporté comme un con. Un vrai con même. Je n'aurai pas dû te repousser comme je l'ai fait, ni encore moins te gueuler dessus comme ça. Je suis vraiment trop con putain, jura t-il.

- ...

- Mais... tu me connais depuis le temps non ? Tu sais que je ne réagis pas toujours de la bonne manière. Ce n'est pas une excuse... je le sais bien... je réfléchie toujours après mes actes, et souvent je m'en mord les doigts. Là je m'en mord les doigts, ajouta t-il tout bas. En ce moment je pense à beaucoup de choses, et ça me rend complètement fou. Seulement... mon côté orgueilleux m'empêche de me confier à quelqu'un... Je ne veux pas que l'on pense que je suis quelqu'un de faible... ce n'est pas digne d'un héros. 

- ...

- Ce n'est pas non plus digne d'un héros de blesser quelqu'un. Et je sais que je t'ai blessé. Et je m'en excuse... profondément... je suis sincèrement désolé, dit-il en apposant sa tête contre la porte. Je vais te le dire qu'une seule fois, alors j'espère que tu m'écoutes bien attentivement...

Après un instant de silence il poursuivit :

- Je... je ne veux pas... te perdre... je ne veux pas te perdre tu m'entends, dit-il en haussant la voix. Voila je l'ai dit ! J'ai mis mon orgueil et ma fierté de côté pour te dire ça ! Alors soit tu sors maintenant, soit..., commença t-il en criant. Soit... soit je te laisserai tranquille et tu n'auras plus jamais à me supporter, finit-il par dire. 

Sa voix se brisa sur ses derniers mots. Après un long moment de silence, où il guetta une réaction de la part de la jeune fille, il capitula, résolu, et commença à s'éloigner pour rejoindre sa chambre. Alors qu'il commençait à monter les escaliers, il entendit le verrou d'une porte et une porte s'ouvrir doucement. Il rebroussa aussitôt chemin.

Sayuki avait à peine ouvert sa porte, on ne pouvait voir qu'une moitié de son visage. Mais cela suffit à ébranler Katsuki. En effet, il vit qu'elle avait le visage marqué et en déduit qu'elle avait beaucoup pleuré. Il s'en voulait terriblement. Il voulut s'approcher d'elle mais il fut stoppé avant.

- N'avance pas, lui ordonna t-elle.

A contre coeur il obéit. 

- Comment peux-tu me dire toutes ces choses après la façon dont tu m'as traité ? Comment oses-tu m'adresser la parole et me forcer à t'écouter ?! Maintenant tu veux parler ? 

Elle marqua une pause. Katsuki n'avait pas bougé. Il l'observait avec un air sombre. Elle l'avait écouté. 

- J'étais prête à t'écouter tout à l'heure. Je ne t'avais jamais vu aussi vulnérable et ça m'a bouleversé. Même si tu as un caractère absolument insupportable et que tu es quelqu'un de solitaire, de fier, d'arrogant, de présomptueux... je me suis dis que tu étais finalement humain, et que tu avais peut-être besoin d'une oreille attentive. Je me suis dis qu'en étant seuls tous les deux ça serait plus facile pour toi de te confier. Mais qu'est-ce que je croyais ? Que toi, Katsuki Bakugo, tu allais t'ouvrir à moi ? Je suis vraiment trop conne sérieux... Apparemment, tu n'as pas assez confiance en moi pour me parler sans tabou. Alors tu sais quoi ? Continue de vouloir être le numéro 1, continue de vouloir être le plus fort, moi j'abandonne... Reste seul... et à l'avenir ne m'adresse plus jamais la parole. Ou je te jure que tu le regretteras, dit-elle en fronçant les sourcils avec un regard rempli de haine. 

A ces mots, elle referma la porte. Katsuki se retrouva seul. Il était comme paralysé. Ses poings se serrèrent. Il essayait de contenir sa rage et sa déception. Chacun de ses mots avaient été comme des coups de poignard qu'il avait reçus en plein coeur. Lui qui d'habitude rien n'atteignait.
Il passa la nuit à se retourner dans son lit. L'orage grondait toujours. Il ne trouva pas le sommeil. Il se leva à plusieurs reprises, passant systématiquement devant la chambre de Sayuki, dont il n'entendait aucun bruit. Est-ce qu'elle dormait ? Est-ce qu'elle pensait à lui malgré tout ?

Sayuki avait eu beaucoup de mal à trouver le sommeil cette nuit là. Cette dispute, et les larmes qu'elle avait versées, l'avaient cependant épuisée. Elle avait écouté chacun des mots du jeune homme avec une attention toute particulière. Si bien que quand il lui avait annoncé qu'il ne voulait pas la perdre elle se remit à pleurer en se tenant la poitrine. Elle avait réfléchie et retourné le problème dans tous les sens, mais elle était trop blessée pour lui pardonner. Du moins, pas tout de suite. Il devait comprendre qu'il était allé trop loin, quitte à se faire du mal. Elle voulait qu'il souffre aussi. 

Il avait tout gâché... Il l'avait perdu...