Une main tendue [Bakugo x OC]

Chapitre 13 - Que signifiait ce baiser ?

Katsuki n'avait pas remarqué que Sayuki était sérieusement amochée. Les explosions qu'elle avait reçues, avaient abimé son costume. Elle saignait à divers endroits, mais elle était en vie. Midnight se précipita vers la jeune fille et l'amena immédiatement à l'infirmerie. Le professeur Aizawa s'approcha de Katsuki afin d'avoir des informations sur ce qu'il venait de se passer. Ce dernier lui raconta ce dont il avait été témoin, mais étouffa certains détails. Il fallait qu'il en parle d'abord avec elle. 

Il se souvenait alors qu'il avait trouvé son comportement étrange la première fois qu'il l'avait rencontré. Elle était distante, toujours toute seule. Elle ne parlait à personne. Elle prenait même souvent la fuite. Il n'y avait pas prêter plus attention que ça à ce moment là, mais peut-être que cela avait un rapport avec ce qu'il venait de découvrir aujourd'hui. 

Elle avait finit par s'ouvrir tout doucement aux autres. Il avait alors découvert son sourire, sa voix et sa joie communicative. Et il avait pu découvrir son alter, similaire au sien. C'était la première fois qu'il rencontrait quelqu'un avec la même capacité que lui, il l'avait donc prise en grippe rapidement après ça, voulant à tout prix être plus fort qu'elle. 

Et pendant tout ce temps, elle cachait un si lourd secret ? Il ne l'avait jamais remarqué. Personne ne l'avait remarqué. Ça le rendait fou. Il ne savait même pas pourquoi ça le touchait autant. Il ne s'était jamais intéressé à elle avant ces dernières semaines. Son objectif était seulement de la vaincre. Qu'est-ce qui lui arrivait ? Lui qui a toujours contrôlé ses émotions face à toutes sortes de situations, il ne maîtrisait pas du tout celle là. Mais pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle représentait vraiment à ses yeux ? Il l'avait embrassé dans un élan inexplicable. Il n'avait pas trouvait ça si désagréable d'ailleurs. Et depuis il ne pouvait plus penser à autre chose qu'à son visage. Il ne pouvait pas... l'aimer ? Non. Il refusait de l'accepter. Il ne pouvait pas tomber amoureux. Tomber amoureux signifiait assumer une certaine faiblesse. S'inquiéter durant un affrontement, avoir peur pour la vie de l'autre et être prêt à prendre des risques inconsidérés. Il en a eu la preuve aujourd'hui en voulant la sauver au péril de sa vie. Il devait enfouir ses sentiments au plus profond de lui. Il devait avancer et ne pas s'attarder sur ce genre de broutille. Elle devait rester une simple rivale. Mais allait-il pouvoir tenir ?

Plusieurs heures s'étaient écoulées. Sayuki n'était toujours pas sortie de l'infirmerie. Aux dernières nouvelles elle allait bien, mais il fallait qu'elle se repose. Tout le monde était rentré à la résidence, et toutes leurs pensées allaient vers elle. Même Katsuki attendait son retour avec les autres posé sur le canapé. 

- Pourquoi elle tarde autant à rentrer ? demanda Mina inquiète. Tu nous as dit qu'elle n'avait que des blessures légères Katsuki, dit-elle en s'adressant à lui.

- Qu'est-ce que j'en sais moi ! Je suis pas médecin putain ! s'emporta t-il.

- N'empêche que je me fais du souci. Et si c'était plus grave que prévu ? dit-elle en s'agitant.

- Calme toi Mina. Elle ne devrait pas tarder à présent la rassura Momo. Peut-être que les professeurs ont eu un entretien avec elle et c'est ça qui la retarde ?

C'est ce moment là que choisit Sayuki pour franchir la porte d'entrée. Toute la classe se précipita vers elle et l'accula de questions. Elle leur sourit tendrement, étonnée de voir que tout le monde avait eu peur pour elle. Elle les rassura, leur disant qu'elle allait bien mais qu'elle était très fatiguée. Elle monta donc dans sa chambre, laissant le reste de ses camarades apaisés.

Katsuki l'avait observé de loin. Leurs regards se croisèrent, mais se détournèrent rapidement. Sa tête voulait une chose mais son coeur voulait autre chose. Il n'aimait pas se sentir aussi vulnérable. Il avait ressenti ça il y a plusieurs semaines après la retraite d'All Might, se sentant terriblement responsable de sa chute, et s'étant malgré lui ouvert à Deku. Ce moment de confusion l'avait beaucoup perturbé, au point qu'il avait repoussé la seule personne qui lui avait tendue la main et qui s'était inquiétée pour lui. Il regretta son geste presque immédiatement. Par miracle, il réussit à mettre sa fierté maladive de côté pour aller la voir et renouer les liens avec elle. Et elle avait accepté son retour dans sa vie. Seulement, il ne s'était pas excusé. Il avait encore ça à faire avant de pouvoir l'oublier et se reconcentrer sur son objectif principal : devenir le numéro un !

Avec tout le courage dont il avait besoin, il monta les marches qui menaient à sa chambre. Il ne voulait pas être vu, alors il entreprit de passer par les balcons comme la dernière fois. Elle n'était pas dans sa chambre, peut-être était elle allait se doucher avant de se coucher. Il l'attendit donc en faisant face au paysage. C'était encore une nuit douce, il profita de ce calme pour se canaliser. Le vent venait caresser son visage et ses cheveux suivaient le mouvement. 

Quelques minutes après, il entendit la porte de la chambre s'ouvrir. Il ne voulait pas se retourner, il savait qu'elle l'avait vu. Il préférait la laisser venir à lui. Si elle ne sortait pas, il repartirait comme il était venu. Elle sembla hésiter car plusieurs secondes passèrent. Puis, la fenêtre glissa et Sayuki sortit sur le balcon en silence. Elle n'osait pas le rejoindre. Elle s'était arrêtée sous l'encadrement de la porte fenêtre. C'est Katsuki qui brisa la glace.

- Tu vas mieux ? 

- Oui... je voulais te remercier... pour ce que tu as fait pour moi cet après-midi... c'était... hum... merci Katsuki... sincèrement...

- Je voudrais que tu me promettes une chose, lui dit-il toujours en regardant au loin.

- Je t'écoute.

- Ne me refais jamais une peur pareille...

Il avait lutté pour ne pas lui crier dessus. Il serra les poings et la mâchoire, afin qu'elle ne le remarque pas. Mais sa voix l'avait trahit. Elle s'était brisée. 
Sayuki, désorientée par ces mots, ne savait pas quoi lui répondre. Il poursuivit donc.

- Tu n'as pas le droit de perdre. Tu n'as pas le droit de disparaître. Et tu as encore moins le droit de me mettre dans un état de panique comme ça. Tu m'entends ? lui dit-il en se retournant enfin pour lui faire face. Tu ne peux pas faire ce genre de chose, car si tu fais ça je ne réfléchie plus normalement et je fais des conneries. Je n'arrive pas à garder mon calme et à me concentrer, car toute mon attention est portée ailleurs. Et c'est dangereux. Est-ce que tu comprends ce que je te dis ?

- Katsuki..., dit-elle en le regardant avec tristesse.

- Et arrête de me regarder comme ça putain ! A croire que tu n'as pas écouté ce que je viens de dire. Tu ne peux pas... me regarder... comme ça... sinon je n'arriverai pas à atteindre mon objectif, dit-il en détournant ses yeux. 

Sayuki ne répondit rien. Elle s'approcha doucement de lui et apposa sa main sur sa joue pour qu'il se recentre sur elle. Son geste était doux, délicat. Elle ne voulait pas le brusquer. Il joint sa main à la sienne, pour ne pas qu'elle interrompt le contact avec sa joue. 

- Grâce à toi je vais bien. Tu as su réfléchir efficacement pour nous sortir d'affaire tous les deux. Crois moi, tu as fait preuve d'un sang-froid admirable. 

- Excuse moi pour la dernière fois, dit-il faiblement. 

Sayuki haussa un sourcil, elle ne savait pas pourquoi il s'excusait.

- Je n'aurais pas du te repousser comme je l'ai fait. J'ai été qu'un crétin... mais... je crois que j'avais peur... peur de montrer une faille. Je n'étais pas prêt. Et honnêtement je ne sais pas si je le suis aujourd'hui...

- Alors permet moi de m'excuser à mon tour de t'avoir gifler.

- Non, je l'avais mérité, crois moi.

- Katsuki ?

- Mmh ?

- Que signifiait ce baiser ?