Lorsque Chi Cheng arriva à l'hôpital, il trouva Wu, tête baissée, assis dans le couloir.
« Ils t'ont tout dit ? » Demanda-t-il.
Wu fixa le pantalon du jeune homme devant lui, il ne leva pas la tête et ne prononça pas un mot.
Chi Cheng posa sa paume contre sa tête et il poussa légèrement dessus.
« Reste fort, on va trouver une solution. »
Wu continua à rester silencieux, la tête toujours baissée.
La voix puissante et rauque du jeune maître résonna.
« Je craignais que tu aies du mal à gérer la situation. Tu m'en veux beaucoup ? »
Son regard monta jusqu'à la ceinture de l'homme puis stagna à nouveau à cet endroit.
Chi Cheng fit rebondir ses phalanges contre la tête de son amant.
« Si tu continues avec cette attitude, tout l'amour et l'attention de ta mère seront en vain. »
En entendant ces mots, Wu finit par exploser, il lança son poing en direction de Chi Cheng.
Celui-ci ne bougea pas, mais Wu ressentit une grande douleur. Il atterrit dans les bras du jeune maître et il continua de brandir ses poings dans tous les sens, il aggripa ses cheveux et ses oreilles, il griffa même son visage.
« Tu ne m'ignores plus ? Tu m'as mis à la porte, non ? Pourquoi es-tu ici ? Qui t'a dit de venir ? Dégage, dégage... »
Il débuta sa phrase tremblant de colère et la finit en sanglots. Ceux-ci furent comme un poignard dans le cœur de Chi Cheng, chacune de ses larmes rendait la douleur plus profonde et intense.
Lentement, Wu se tut puis il mordit brutalement le cou de son amant, larmes, morve et sang se mixèrent et une vague de tristesse enveloppa le couloir de l'hôpital.
Chi Cheng n'osa pas prononcer un seul mot, il porta Wu jusque dans un coin et prit son visage entre ses mains.
« Wei Wei est le plus fort, tu n'as pas à t'inquiéter. Nous avons les moyens de la guérir. Tant que ta mère reste forte et fait preuve de volonté, elle va guérir ! »
À côté, Gang Zi acquiesça.
« Oui, une femme a découvert qu'elle avait un cancer pendant sa trentaine, mais comme elle n'avait pas les moyens, elle n'a jamais suivi de traitement. Mais aujourd'hui, c'est une octogénaire et elle vit encore très bien. »
« Pourquoi ne me l'as-tu pas dit plus tôt ? Pourquoi ne me l'as-tu pas dit plus tôt ? » Se plaignit Wu en larmes.
Chi Cheng fit signe à Gang Zi d'acheter des mouchoirs.
Quelques minutes plus tard, Gang Zi tendit un paquet de mouchoirs au jeune maître, Chi Cheng sortit plusieurs mouchoirs et essuya le visage de son amant tout en le rassurant tendrement.
« Essuie-moi tout ça... Arrête de pleurer, d'accord ? Tout le monde te regarde, qu'est-ce qu'ils vont penser en voyant un homme pleurer comme un bébé ? »
Wu se sentait beaucoup mieux après s'être mouché, mais il avait encore du mal à contrôler ses émotions, ses épaules se remirent à trembler. Chi Cheng ordonna à Gang Zi d'apporter une serviette humide pour nettoyer le visage du jeune homme.
Après un long moment, Wu finit par se remettre, mais ses grands yeux manquaient toujours de vie.
« Tu es daltonien, n'est-ce pas ? » Demanda finalement Chi Cheng.
Wu fit la moue.
« C'est seulement grâce à ça que tu es là maintenant ? »
« Cela n'a rien à voir. Ma présence à tes côtés est seulement déterminée par ma capacité à vivre sans toi. »
Wu ne répondit pas, il avait encore du mal à contrôler ses émotions, il voulait à tout prix être capable de sourire devant sa mère à son réveil. C'était sûrement ce qu'il y avait de mieux à faire dans ces moments-là.
« Je veux qu'elle ait le meilleur docteur, la meilleure chambre, qu'importe le prix. » Déclara-t-il.
« Très bien. » Répondit Chi Cheng.
Wu prit de longues inspirations, enfin il se sentait beaucoup mieux. Les mots de Chi Cheng étaient importants pour lui, même ceux du docteur ne faisaient pas le poids à ses yeux. Ses encouragements avaient le pouvoir de défier tous les autres conseils qu'il recevait, même s'il venait à lui mentir, ses mots restaient les plus puissants.
Chi Cheng saisit le bras de son partenaire.
« Une fois que son état se stabilise, on rentrera à la maison. »
« Je n'ai pas envie de rentrer avec toi. » Marmonna Wu.
La main du jeune maître serra doucement sa nuque.
« Pourquoi ne m'as-tu pas dit que tu étais daltonien ? »
« Pourquoi je devrais ? » Répondit amèrement Wu. « Si je l'avais fait, tu aurais trouvé un moyen de me ridiculiser, tu m'aurais même sûrement fait porter des couleurs étranges ensemble. »
Jamais Chi Cheng n'avait pensé à lui jouer ces tours, mais maintenant que le jeune homme les avait mentionné, il les garda soigneusement dans un coin de sa tête.
Wu le fixa, il vit un léger sourire s'immiscer sur son visage et lui envoya immédiatement un coup de poing dans le ventre.
« Quels plans diaboliques imagines-tu encore ? »
Chi Cheng intercepta son poing et se mit à rire.
« Tu as l'esprit tordu si tu penses que je prépare quelque chose. »
Wu ne dit rien.
Peu de temps après, une infirmière s'approcha et annonça.
« La patiente vient de se réveiller. »
Wu se leva subitement et se dirigea frénétiquement vers la chambre.
Chi Cheng le rattrapa par le bras et le menaça.
« Si tu oses pleurer, je vais tout lui dire pour nous deux. »
Wu comprit et reprit en direction de la chambre, une fois à l'intérieur, en voyant le corps frêle et le visage fatigué de sa mère, les larmes lui montèrent. Mais la présence du grand Chi Cheng lui permit de reprendre le contrôle.
« Maman, tu es enfin réveillée. Est-ce que ça va ? »
« Je vais bien. » Répondit Mama Wu en souriant.
Wu hocha la tête.
« Maman, tu es tellement forte ! Tu peux tout vaincre ! »
À son réveil, la vieille femme était très inquiète, mais les mots de son fils la rassurèrent instantanément.
Avant son départ, Mama Wu saisit le bras de Chi Cheng et le remercia.
« Merci de ne rien lui avoir dit, s'il l'apprenait, je n'aurais pas l'esprit tranquille. »
Chi Cheng serra sa main dans la sienne et ne répondit pas...
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« Je t'ai enfin attrapé ! » Dit Guo.
« Attraper ? Tu parles comme si j'étais un fugitif. » Moqua Wang Shuo.
« C'est normal, tu n'arrêtes pas de m'éviter. » Répondit Guo en agitant un dossier médical devant son visage. « Explique-moi. Qu'est-ce que c'est ? »
Wang Shuo fit mine de rien.
« Tout le monde a des troubles mentaux. Tu n'as jamais consulté afin de savoir si tu vas bien. Je prends quotidiennement des médicaments malheureusement j'ai oublié aujourd'hui, alors choisis tes mots avec prudence, car je risque de mordre. »
« Arrête ton cinéma. » Dit Guo en jouant avec le service à thé. « Je pense avoir été suffisamment tolérant, tu as ruiné ma réputation durant ses septs dernières années et je ne te l'ai pas fait payer. Sache que j'ai mes limites. »
« Hé, en quoi suis-je responsable de tout ça ? » Le taquina le vicieux jeune homme. « Bien que je ne sois pas une femme, si tu t'en prends à moi, tu auras du mal à t'en sortir indemne. »
Guo lui jeta un regard.
« Comment as-tu mis la main sur ces médicaments ? Arrête de les prendre, ça aggrave ta santé. »
Wang Shuo répondit perplexe.
« Puisque tu es certain qu'il ne s'est rien passé, il y a sept ans, alors pourquoi m'as-tu laissé salir ton nom toutes ces années ? Je sais que tu n'es pas bête, alors pourquoi me laisses-tu t'utiliser ainsi ? »
« Ton petit jeu ne m'intéresse pas alors je me fiche de le démanteler. » Ricana Guo. « Ton départ a permis à notre amitié d'évoluer. Il y a un dicton, n'est-ce pas ? Entre la haine et l'amour, il n'y a qu'un pas. Je veux tester cette théorie, voir si la haine peut devenir de l'amour. »
Le visage de Wang Shuo s'assombrit et il continua entre ses dents.
« Donc il y a vraiment quelque chose entre vous. »
Guo avait facilement deviné le motif de l'homme.
« Tu as vraiment fait tout ça pour cette raison ? »
Soudain, Wang Shuo comprit qu'il venait de tomber dans son piège, mais il était trop tard pour les regrets.
Guo reprit doucement.
« Je n'ai rien dit toutes ces années, car contrairement à toi, je suis bien plus humain. Je savais que tu m'utilisais afin de provoquer Chi Cheng, tu ne voulais pas qu'il t'oublie. Je suis bien plus fort que tu ne l'es, alors j'ai décidé de ne pas réagir. Mais à l'encontre de mes attentes, tu as réellement cherché à me nuire, simplement à cause de vagues indices. »
« Vagues ? » Rit Wang Shuo. « Ils sont bien réels, j'ai été très surpris. Votre amitié me dégoûte, bien qu'il était à mes côtés, c'est ton nom qu'il murmurait, toute la nuit, il n'a pas cessé de t'appeler. Tu n'as aucune idée d'à quel point je voulais te détruire à cet instant. »
Guo envoya la tasse de thé valser et celle-ci atterrit au centre du plateau à thé.
« Il était saoul, vous vous disputiez constamment et il n'arrêtait pas de boire. J'étais le seul à rester à ses côtés durant ces moments, n'était-ce pas normal pour lui de me chercher lorsqu'il finissait dans cet état ? »
« Même lorsqu'il ne l'est pas, il n'a d'yeux que pour toi ! » Répondit Wang Shuo.
« C'est faux ! »
« Il a supporté de vivre sans moi ces sept dernières années, mais jamais il n'a osé te faire de mal. Guo, ne me dit pas que tu ne comprends toujours pas ? » Insista Wang Shuo. « Demande à Shuai. » Finit-il en levant un sourcil.
« Pas la peine. J'en sais suffisamment, cesse d'inventer des choses. Et si c'était à mon tour de te ruiner la vie ? »
« Comment comptes-tu prouver que l'on n'a pas couché ensemble ? As-tu la liste de tes amants estampillé sur ton pénis ? »
« Tu adores te rendre la vie difficile, n'est-ce pas ? »
« J'en ai rien à faire que la vérité éclate au grand jour. »
Guo resta silencieux.
« Est-ce que tu me hais ? » Demanda Wang Shuo.
« Quand un taré ruine la vie d'autrui, la justice est clémente. Alors pourquoi est-ce que je devrais me préoccuper d'un taré comme toi. »
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Enfin, on a finalement Wang Shuo qui avoue une partie du mystère de l'histoire. Sérieusement, ils sont tous obsédés par l'amitié de nos deux compadres.
Très bonnes fêtes à tous et à la semaine prochaine :)