Il y eut une faction de seconde d'indécision entre les deux, du genre de celle où une personne doit faire un choix entre franchir le point de non-retour ou se retirer ; puis le monde éclata.
Il y eut une brève lueur. Quelqu'un les appela puis dans la fraction de seconde suivante, le verre des fenêtres du couloir se fracassa dans une explosion éblouissante de verre miroitant qui cascada dans le corridor dans toutes les directions. Au même moment, le corps d'Harry tressaillit devant Louis. Il le libéra de son emprise, puis le rougeoiement s'écoula de ses yeux pour laisser la place au vert avant qu'il chute.
Louis vit le sang, entendit d'étranges bruits sourds et comme si tout se passait au ralenti, baissa les yeux pour suivre la progression d'Harry tandis qu'il allait percuter le plancher. Il traita ce qu'il avait été témoin avec une vitesse étonnante, mais une partie de son esprit ne pouvait pas l'accepter.
Il avait reçu une balle dans la tête : la moitié de cette dernière manquait à l'appel. Du sang et des morceaux de cerveau étaient répandus partout sur le tapis et les murs. Louis entendit d'autres bruits sourds puis il sentit que quelque chose était entré en contact avec sa jambe. Son bras. Le côté de son cou.
Il tomba lui aussi, mais leva la main vers le côté de sa gorge en le faisant. Une fléchette ? Il tira dessus, ignorant la douleur et le fait que du sang s'écoulait maintenant de son propre cou.
Son corps s'engourdissait. Il ne ressentait plus rien. La couleur disparut de sa vision, transformant le tapis rouge foncé, brun et noir en un tapis gris foncé. Il vit ensuite comme dans un tunnel. Il n'avait plus de vision périphérique et eut à peine conscience de frapper le sol, son corps reposant à moitié sur celui d'Harry.
Tout devint noir quelques secondes plus tard. Il parvenait toutefois encore à entendre et il perçut le son du verre brisé de plus belle, mais cette fois-ci, C'était davantage un son semblable à du verre qui serait écrasé par des bottes.
Puis, il n'eut plus rien dut tout.
* . ' . * . ' . * . ' . * . ' . *
—Désolé pour les fléchettes, chéri. J'aurais préféré un simple sort vous plongeant dans le sommeil, mais il y avait un risque que cela prenne trop de temps ou alerte Styles, et nous devions agir en vitesse.
L'ouïe fut le premier sens à renaître pour Louis. La voix qui lui parlait lui était étrangère. Son cerveau semblait embrouillé et les paroles de cette personne résonnait tel un écho le long des parois de son esprit. Il tenta d'ouvrir ses yeux et échoua.
—Tout doux, n'en faites pas trop. Nous vous avons injecté une forte dose.
Louis fit ce qu'on lui dit. Il ne le fit pas parce qu'il croyait que c'était une bonne idée, mais bien parce qu'il n'avait pas le choix. Son corps ne répondait pas à ses commandes mentales.
—Vous êtes une personne réellement unique, Louis Tomlinson, continua la voix.
Elle était grave et mélodique, mais elle ne se rapprochait pas de celle d'Harry.
Harry...
Harry ! Le coeur de Louis martela dans a poitrine tandis que l'adrénaline déferlait dans sa circulation sanguine. Il avait reçu une balle en pleine tête ! Un vampire pouvait-il survivre à quelque chose comme ça ? Et qui ferait une chose pareille ? Qui pourrait faire une chose pareille ?
La personne qui lui parlait en ce moment.
—Il semble que vous soyez immunisé contre toutes les capacités vampiriques que je possède, poursuivit la voix. Je ne peux pas lire dans votre esprit ou maîtriser vos actions et je ne peux pas m'empêcher de me demander pourquoi il en est ainsi.
Louis tenta d'ouvrir ses yeux de nouveau et y arriva, quoique cette réussite ne l'aida pas vraiment. Le monde n'était qu'une masse de couleurs sans forme.
—Si j'avais été en mesure de vous maîtriser comme un vampire devrait être capable de le faire, je vous aurais réveillé il y a une heure, mais peu importe, dit la voix.
Il pouvait sentir quelqu'un se lever au-dessus de lui. Les formes floues et les couleurs se déplacèrent.
—Vous êtes réveillé maintenant.
Le monde redevenait normal plus rapidement maintenant, et Louis pouvait sentir ses doigts et ses orteils. Ils picotaient comme s'ils revenaient à la vie après avoir été engourdis. Il tenta de bouger ses jambes. Elles tiquèrent et sursautèrent légèrement.
Il y avait des rires à côté de lui.
—Vous irez bien, l'assura la voix.
Louis sentit des mains le soulevant sous ses bras tandis qu'il se retrouvait en position assise. Il se sentait mieux, d'une façon ou d'une autre.
—Donnez-vous encore quelques secondes.
Il avait raison. La vision de Louis revint au complet et son corps retrouva ses sensations. Le soulagement qu'il ressentit fut toutefois de courte durée, parce que l'homme qui se tenait au-dessus de lui n'était nul autre que l'homme du café. Celui avec les cheveux d'onyx et les yeux dorés.
Le vampire.
Qui avait tué cette femme.
Louis essaya aussitôt de glisser ses pieds sous lui afin de pouvoir courir, mais ses jambes étaient vacillantes et lentes à réagir, et il tomba sur ses genoux pendant un moment avant de retomber sur la surface sur laquelle il était appuyé.
—Je vois que vous savez qui je suis, reconnut l'homme.
Quel était son nom ? Louis se creusa la tête.
Zayn.
Il portait un pantalon habillé et une chemise blanche à col boutonné, dont les manches étaient roulées au milieu de ses avants-bras. On aurait dit qu'il sortait d'une réunion et qu'il venait d'enlever sa cravate pour se détendre un peu.
Zayn soupira lourdement et s'éloigna de lui d'un pas rapide, donnant ainsi la chance à Louis de regarder autour de lui.
Que diable ?
La «pièce» dans laquelle ils se trouvaient n'était rien de plus qu'une chambre qui semblait être construite d'un brouillard aux couleurs multiples. Les murs tourbillonnaient et se déplaçaient en coalescence comme des arcs-en-ciel ans un mélangeur. Le plancher semblait être fait de verre dépoli et ces mêmes remous de couleur tournaient et bouillonnaient sous lui, projetant de la lumière sur la peau de Louis.
L'air était calme et il aurait pu jurer que c'était l'air le plus propres qu'il avait jamais inhaler lorsqu'il le respira.
—Votre instinct sera maintenant de vous enfuir d'ici, mais j'estime devoir vous informer qu'une telle chose n'est pas une option pour vous, Lou, l'avertit Zayn en s'arrêtant près du mur de «brouillard» éloigné et en se tournant pour lui faire face.
—Ne m'appeler pas Lou, exigea-t-il.
Sa voix était faible, mais fonctionnelle. Il sentait sa force revenir rapidement en lui.
Zayn sourit et exposa les canines qu'il l'avait vu utiliser pour tuer la jeune femme dans sa vision. Louis tressaillit et détourna le regard.
—La pièce dans laquelle vous vous trouvez en ce moment n'existe pas sur la Terre que vous connaissez. Nous sommes dans le plan astral, expliqua-t-il.
Louis leva les yeux vers lui et le vit désigner les murs de brouillard arc-en-ciel de la main.
—Il n'y a que vous et moi ici, Lou, et nulle part où s'enfuir.
Louis regardait les murs, étrangement captivé par la manière dont ils tourbillonnaient et formaient des spirales, puis il se demanda si il n'était pas encore en train de rêver. Peut-être était-ce une vision ? Ou peut-être était-il mort et que ceci était l'Enfer. Il pourrait y croire.
Quelque chose qui le tracassait cependant dans un coin de son esprit et tout semblait très, très réel. Et il ne pouvait pas s'empêcher de penser à Harry.
Il savait que c'était réel. Il savait profondément en lui que tout ce qu'Harry lui avait dit au cours des derniers jours et tout ce dont il avait été témoin de ses propres yeux et qu'il avait traité avec son propre esprit était vrai. Harry était le roi des vampires, Zayn Malik était un meurtrier vampire maléfique, et il ne s'agissait vraiment du plan astral.
Peu importe ce que le plan astral pouvait bien être.
—Vous voulez dire que nous sommes dans cet endroit où nous allons si nous faisons un voyage astral ? demanda-t-il un peu malgré lui, voulant réellement comprendre.
Zayn sourit de nouveau et hocha la tête, l'air impressionné.
—Oui, d'une certaine façon.
—Comment se fat-il que nous soyons ici ?
—Une de mes capacités a toujours été de pouvoir entraîner d'autres personnes dans le plan astral avec moi, tant que ces personnes sont endormies au moment où je fais une tentative en ce sens.
Louis y réfléchit. Il se rappela les fléchettes qui avaient atteint ses jambes et ses bras et qui s'étaient aussi enfoncées dans le côtés de son cou.
—Les fléchettes, dit-il. Elles étaient empoisonnées avec un genre de somnifère.
Le sourire de Zayn s'agrandit, ses vilaines canines toujours aussi menaçantes. Louis trembla.
—Exactement, admit-il. Vous êtes incroyablement futé, Lou...
—Arrêter de m'appeler par ce nom ! hurla-t-il.
Il l'ignora et continua.
—Je serais heureux de vous avoir avec moi pendant un bon bout de temps.
—L'avez-vous tué ? s'enquit-il, son coeur le faisant souffrir tandis qu'il priait qu'il lui répondre honnêtement ; avant de prier pour que la réponse soit celle qu'il voulait entendre.
Il ne pensait pas qu'Harry était mort. Il sentait qu'il le saurait s'il l'était. Il devait toutefois l'entendre des lèvres de Zayn de toute façon.
—Vous parlez du roi ?
Ses sourcils s'arquèrent et il adopta une attitude nonchalante.
—Bien sur que non. Ce fils de pute est un dur. Ça prendrait beaucoup que ça pour tuer cet enfoiré royal. Vous devez tout de même reconnaître que c'était une façon efficace de l'écarter temporairement de la scène.
Louis ferma ses yeux tandis qu'une vague de soulagement déferlait en lui. Il tenta ensuite de se lever une fois de plus et sa tentative fut couronné de succès. Il se retrouva sur ses pieds et s'appuya contre le mur de brouillard. Le contact lui procura une sensation étrange. Il ondula comme si il état couché sur un lit d'eau vertical.
—Qu'attendez-vous de moi ?
—Bien des choses, commença Zayn en inclinant sa tête sur un côté et en le détaillant de la tête au pied.
Il se sentit légèrement malade. Malik était un bel homme, et dans un monde normal exempt de meurtriers vampires maléfiques, il aurait semblé être une prise impossible. À l'heure actuelle et dans la situation actuelle, il avait plutôt l'impression d'être en train de regarder dans les yeux épris d'un cauchemar vivant.
—Mais tout d'abord, vous agirez en tant qu'instrument de vengeance, petit Lou. Et je crois que vous ferez un travail étonnant.
—Je ne ferai rien pour vous, siffla Louis.
Voilà qui était stupide, se dit-il après avoir prononcé ces mots. Pourquoi provoquer un vampire psychopathe ? Il ferma sa bouche et détourna le regard une fois de plus, con coeur battant la chamade comme s'il était simplement heureux de frapper comme un fou sur l'intérieur de ses poumons.
Pour sa part, Zayn demeura tout à fait imperturbable.
—Non. Vous ne ferez rien pour moi au début. Pas volontairement.
Il glissa ses mains dans les poches d son pantalon habillé et commença à marcher à pas mesurés autour de l'étrange pièce astrale.
—Personne ne peut toutefois nous trouver ici, Lou. Comme je l'ai dit plutôt, il n'y a que vous et moi.
Il lui montra ses canines de nouveau en esquissant un sourire prometteur.
—Et avec personne d'autre de qui me nourrir, je suis certain d'avoir faim à un moment donné.
Louis sentit un frisson le traverser.
—D'après vous, combien de fois devrai-je boire de votre cou avant que vous ne rendiez les armes ?
C'était plus ou moins ce qu'il lui avait dit, n'est-ce pas ? Il essayais seulement de l'effrayer. Et il réussissait.
—Vous pourriez entraîner n'importe qui d'autre ici, tenta-t-il. Tandis qu'ils sont endormis.
—Je dois être tout près d'une personne pour que la manoeuvre fonctionne, renchérit-il comme s'il entretenait une conversation normale avec lui.
Il recommença à marcher à pas mesurés, mais son regard demeura posé sur lui.
—Je dois être capable de la toucher et ça ne serait pas sage de moi de partir d'ici. Tout d'abord, Styles supposera sans doute que l'attaque a été mené par des Chasseurs. Je me suis après tout assurer de dissimuler notre présence d'une manière plus que nécessaire. Reste qu'avant longtemps, il découvrira l'astuce.
Son regard se posa sur le sol et son expression faciale devint contemplative. Il dirigea ses pas vers lui et se rapprocha.
—Puis, il viendra pour vous.
Il leva les yeux de nouveau, le fixant avec un regard inébranlable et décisif. Louis sentit ses jambes faiblir une fois de plus et eut désespérément envie de reculer, mais il n'y avait nul part où aller.
—Il faudra que nous en ayons fini avec nos affaires d'ici à ce moment-là, annonça-t-il d'une voix qui avait baissé au rang de la conspiration. Je ne m'irais donc pas d'ici sous aucun prétexte, Lou. En fait, je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour accélérer les choses.
Il s'arrêta devant lui et il se demanda s'il pouvait entendre son coeur. Le bruit était assourdissant dans ses tympans.
—Que voulez-vous ? questionna-t-il de nouveau.
—Je veux que vous prononciez trois petit mots, Lou. Et je m'occuperai de tout le reste.
Il appuya sa main contre le mur étrange à côté de sa tête et se pencha. Louis tressaillit lorsque la lueur dans ses yeux augmenta en intensité, l'enveloppant de leur magie doré.
—Quel sont ces trois mots ?
—Addo nox noctis, chuchota-t-il, son souffle s'éventant sur sa joue tandis qu'il parlait.
Il était si proche qu'il craignait qu'il tente de l'embrasser. Ses canines dépassaient ses lèvres, et il se rappela qu'il venait tout juste d'embrasser Harry. Ses canines avaient fait couler son sang.
—Il y a des milliers d'années, le nouveau roi a créé et mis en application une loi qui empêchait les vampires de créer de nouveaux vampires à partir de mortels, expliqua Zayn tout en soutenant son regard. Il avait probablement raison d'agir ainsi, poursuivit-il d'un ton clairement désapprobateur, car notre espèce décimait la race humaine sans s'en soucier, créant des esclaves partout sur son sillage. Ces esclaves ne possédaient les pouvoirs inhérents des Chimères parce qu'ils n'avait pas de sorciers comme parents et le soleil était totalement mortel pour eux.
Zayn s'arrêta et son regard se posa brièvement sur les lèvres de Louis. Il retint son souffle et tourna la tête. Il ne pouvait penser qu'à la femme qu'il avait tuée et à la balle qui avait arraché la moitié du cerveau d'Harry.
Zayn prit son menton dans sa main et l'obligea à lui faire face encore une fois. Louis essaya de ne pas tressaillir sous la douleur provoquée par sa poigne cruelle.
—Pendant 3000 ans, notre espèce a vécu sans créer de compagnons qui aurait pu nous accompagné dans l'immortalité.
Il l libéra sans ménagement et recula, son expression faciale se durcissant.
—Même s'il n'avait pas dissimulé les moyens qui auraient pu servir à le faire, nous avions tous peur de la colère toute-puissante de Styles.
—Quel est le rapport avec moi ? demanda-t-il en frottant son menton précautionneusement et en le regardant avec la colère qu'il pouvait rassembler dans ses yeux.
—Vous allez changer les choses, Lou. Vous serez le premier vampire à être créé depuis le début du règne de Styles. Et vous serez mien.
Louis le fixa du regard.
—Vous allez répétez ces trois mots et jeter le sort, ordonna-t-il comme si il était un enfant récalcitrant. Puis, vous prendrez mon sang.
Il esquissa un sourire diabolique.
—Et je prendrais le votre... jusqu'à la dernière goutte.
Ne t'évanouis pas, ne t'évanouis pas, ne t'évanouis pas.
—Et quand j'en aurais terminé avec vous, Louis William Tomlinson, vous devriendrez le prmier mortel transformé en vampire en 3000 ans.
Il éclata de rire, et le son de ce dernier était discordant et laid dans l'air tout propre.
—Et vous briserez le coeur précieux d'Harry Styles.
Une retranscription du livre "LE ROI VAMPIRE" de Heather Killough-Walden.
-KissXx