H O L L Y
- Holly.
Charles qui me sourit me laisse la chance de voir ses fossettes pour la première fois de la journée quand je grimpe dans sa voiture.
- Charles. Je me penche pour déposer un rapide baiser sur sa joue, avant de mettre ma ceinture de sécurité. Bien dormi ?
- Pas assez. Il me jette un coup d'œil avant de se mettre en route. Toi ?
- Jamais assez de sommeil.
Il est 11h du matin exactement. On s'est quitté cette nuit à trois heures du matin ce qui nous a laissé que huit heures environ pour dormir.
Autant dire que pour moi c'est loin d'être assez. Sachant que je peux faire des nuits de douze heures d'affilées et être toujours fatiguée à mon réveil.
Surtout que Monica m'attendait allongée dans le canapé quand je suis rentrée. J'ai tenté d'être discrète, mais elle était toute excitée à l'idée que je lui raconte ma soirée.
Et cela ne m'a pas étonnée de savoir qu'elle m'avait attendue, c'est tout Monica de vouloir tout savoir dans les moindres détails.
- Où est-ce que tu m'emmènes ?
- On va chez moi.
Mes yeux lâchent le paysage de Monaco qui défile derrière la vitre pour se poser sur le profil du conducteur.
- Tu sais que j'aurais pu venir de moi-même ?
- Je sais. Il me jette un coup d'œil en souriant. D'ailleurs, tu vis avec ta meilleure amie alors ?
- Oui. Je n'ai jamais aimé la solitude.
L'odeur d'un parfum de femme me parvient aux narines à peine ai-je franchit le seuil de porte de son appartement. Une merveilleuse odeur d'ailleurs.
- Là aussi je dois enlever mes chaussures ?
Je plaisante quand il claque la porte dans mon dos, son hochement de tête m'oblige à lâcher un gloussement.
- Et oui, mademoiselle.
Je lève les yeux au ciel comme toujours et m'exécute sagement. Heureusement que j'ai fait attention à mettre les mêmes chaussettes aux deux pieds et sans trous.
Ce que je remarque en premier dans son appartement et qui me frappe aux yeux c'est que tout est blanc, l'entrée est blanche, le couloir que je peux voir d'où je suis est blanc, le salon est blanc, c'est comme-ci personne ne vivait ici.
A vrai dire j'imagine que c'est un peu vrai.
Charles est sans cesse en déplacement et sa copine le suit partout. J'imagine qu'ils doivent passer très peu de temps dans leur appartement.
C'est quand je vois une photo du couple posée sur un meuble que je me sens tout de suite pas à ma place, surtout d'être ici seule avec lui.
- Holly ? Je tourne ma tête vers lui qui attend à l'autre bout du couloir. Ça fait trois fois que je te demande si tu veux boire un truc. Ça va ?
Son regard semble inquiet. Le mien se pose à nouveau sur la photo que je me suis permise de prendre en main. Je devine que Charles se positionne à mes côtés grâce à la chaleur qu'émane son corps.
- Oh. Il semble comprendre mon malaise en voyant le cadre. Ne t'en fais pas. Elle est au courant que nous sommes amis.
C'est vrai ?
- Elle est tellement belle.
- C'est vrai, j'ai énormément de chance.
- Je me sens mal à l'aise d'être ici. Je secoue la tête pour chasser cette idée en replaçant le cadre à sa place. C'est stupide, désolé.
- Ne t'inquiète pas, il n'y aucun malaise à ressentir.
Sa main se pose sur mon avant bras par-dessus mon pull, à peine le temps de deux secondes, mais cela suffit pour me rassurer. Merde j'ai oublié de lui ramener ses vêtements d'hier.
- Je suis en train de penser que j'ai oublié de te ramener les vêtements que tu m'as prêtés.
Charles m'a prêté un survêtement à lui pour repartir hier soir, de un pour ne pas que j'attrape froid, de deux pour ne pas mouiller tout l'intérieur de sa Ferrari évidemment.
Je suis certaine que même pendant que je dormais dans sa voiture au retour, il continuait à se confondre en excuse de m'avoir jeté à l'eau.
- Tu n'auras qu'à t'infiltrer dans mon appartement pour me les rendre.
Il sourit en me faisant un clin d'œil, amusé en faisant allusion au lendemain de notre rencontre, quand je suis rentrée dans cette chambre d'hôtel pour lui rendre sa veste.
- Alors, c'était quoi cette idée ? Tu vas enfin me le dire.
Je joins mes mains à plat l'une contre l'autre pour l'implorer de me dire son idée de vidéo. Hier soir, j'ai essayé des dizaines de fois de le faire dire, mais il a tenu sa bouche bien fermée.
- Tu vas jouer ta chanson au piano.
Il pointe ce dernier du doigt, c'est un piano blanc, absolument magnifique, il m'a tapé dans l'œil à peine ai-je pose les pieds sur le parquet. J'aimerais tellement avoir un piano dans mon salon moi aussi.
- Et moi je vais filmer. Quelque chose de simple, mais efficace comme vidéo.
Il s'éloigne vers une autre pièce pour en revenir quelque seconde plus tard.
- Je connais un ami qui pourra se charger de faire un montage correct.
- Tu n'es pas obligé de faire tout ça.
Ma tête tombe légèrement sur le côté, à la fois attendrie et gênée qu'il veuille faire ça pour moi.
- Ça me fait plaisir.
- L'idée est super, mais as-tu vu ma tête aujourd'hui ?
- Tu es très belle Holly. Les gens doivent le savoir. D'ailleurs, je t'ai dit que je te trouvais différente aujourd'hui ?
La différence Charles c'est que les deux autres fois où tu m'as vue, enfin les fois où tu te souviens de moi, j'étais apprêtée.
Sauf qu'aujourd'hui c'est moi devant toi, la vraie moi. Celle qui ne passe pas des heures à se couvrir le visage de maquillage, à tirer ses cheveux dans une coiffure qui fait mal au crâne, celle qui ne supporte pas vraiment les talons et les vêtements trop moulés.
- C'est sûrement parce que je suis au naturelle, c'est le manque de sommeil. Je feins un sourire amusé. Ce n'est pas très vendeur.
- Au contraire, ton naturel va tout faire. Il débarrasse les photos et décorations posées sur le piano. D'ailleurs je te préfère comme ça.
- Tu ne penses pas que les gens vont grillés que c'est chez toi ?
- Impossible. Jamais ils ne feront l'association entre toi et moi, mais par précaution je ferais un plan serré.
Je joue ma musique une première fois au piano, sans m'arrêter, à la demande de Charles.
J'essaie de faire comme pendant les enregistrements au studio, comme-ci j'étais seule, juste le piano et moi.
Sauf que même s'il est à trois mètres de moi, je sens Charles dans mon dos avec sa petite caméra à la main.
C'est d'ailleurs assez bizarre de jouer au piano une composition que lui a écrite en faite, ça me rajoute un petit stresse.
Mes doigts appuient sur les dernières touches blanches et noires alors que je chante les dernières paroles.
- Alors ?
Je lui demande assez hésitante quand il baisse seulement la caméra, mon regard cherche à savoir ce qu'il en a pensé.
- Je.. wouah. Ta voix.. en vrai.
Je me mets à rire en fronçant les sourcils, j'enjambe le banc d'une de mes jambes pour me tourner d'avantage vers lui.
- Avec un décodeur ça donne quoi ?
- J'ai écouté ta chanson plus d'une fois je dois l'avouer, mais là, t'entendre la chanter en face de moi ça me fou les frissons.
Il me montre son bras, comme-ci par-dessus son sweat je pouvais voir ses poils se dressés.
- Merci, merci beaucoup Charles.
- Cheri t'es là ? Je suis rentrée!
On entends une porte qui claque. Ma bouche se ferme et mes doigts se stoppent net de jouer la mélodie pour la sixième fois au moins.
Charles voulait à tout prix avoir plusieurs vidéos, plusieurs angles, plusieurs bandes sons.
- Merde.
Je me lève tellement vite du banc que j'appuie sans le vouloir sur des touches du piano, faisant entendre un son qui n'a rien de musical.
- Charles ?
Ce dernier pose la caméra derrière un cadre dans la grande bibliothèque du salon. Une magnifique brune débarque dans le salon, elle s'arrête net comme stopper par un mur en me voyant planté là. Je ne sais plus du tout où me mettre.
Je reconnais immédiatement Charlotte, elle est dix fois plus belle en vrai que sur ma télévision. Comment c'est possible d'être aussi belle?
- Oh.
Elle semble très surprise de me voir dans son salon. Charles s'empresse de l'approcher pour déposer un baiser furtif sur ses lèvres tandis que j'essaie de me faire toute petite.
- Charlotte, je te présente Holly. Il m'indique avec sa main. Holly, Charlotte ma petite amie.
Je fais quelques pas pour lui tendre ma main qu'elle sert sans aucune hésitation, très sûre d'elle.
- Salut. Elle pose ses yeux bruns sur son copain. Je ne savais pas qu'on avait de la visite ?
- Tu ne devais pas rentrer demain ?
- C'est ce qui était prévu, mais Marta a eu un soucis de famille.
- Rien de grave ?
Il l'a questionne. Marta doit être important pour lui, vu l'inquiétude qui se montre sur son visage. Il ne m'a jamais parlé d'elle dans ses mails.
- Non. Ne t'inquiète pas.
Je me racle la gorge en me sentant vraiment de trop dans cette pièce et même dans cet appartement finalement.
- Je viens de voir qu'il est déjà 16h.. Je vais devoir y aller.
Je regarde la monte imaginaire sur mon poignet, à défaut de trouver une horloge dans cet appartement. J'ignore totalement l'heure qu'il est, mais il faut que je me sauve d'ici.
- Je te raccompagne.
- Charlotte j'ai été ravie de te rencontrer.
Charles tends sa main vers son entrée pour m'indiquer le chemin avant de me suivre de près.
- De même, Hailey.
Bon, on ne va rien dire, ça commence par la même lettre au moins.
- Je suis désolé.
Une fois que nous sommes tous les deux seuls dans l'entrée, Charles me murmure pour que seul nous deux puissions entendre.
- Je ne savais pas qu'elle rentrée si tôt.
- Ce n'est rien.
Je le regarde d'en bas puisque j'essaie de faire mes lacets le plus rapidement possible pour fuir.
- Je peux te ramener si tu veux ?
- Ça va aller Charles. Merci, tu en as fait déjà beaucoup.
Je n'ai pas encore passer la porte d'entrée que Charles s'enfuit pour rejoindre sa bien-aimée j'allais fermer la porte derrière moi.
C'était sans compter sur le fait de me sentir légère, il me manque un truc : mon sac à main.
La poignée quitte les doigts pour que je le récupère, au sol, là où je viens d'enfiler mes chaussures.
Sans le vouloir, j'attends le couple parlait dans le salon.
- Je n'ai rien dit par peur de faire une bourde, mais putain c'est qui cette fille Charles ? S'écrit charlotte.
- Calme toi, c'est qu'une amie.
Je m'approche d'avantage de l'arche qui sépare l'entrée de toutes les autres pièces pour tendre l'oreille.
Charles m'a menti, je le comprends vu que l'intonation et la colère de charlotte. Elle n'était pas au courant que je venais, elle est peut-être même pas au courant de mon existence.
- Tu ramènes des filles chez nous et je suis censée rester calme ? Vous faisiez quoi ?
- C'est la fille avec qui je suis resté coincé dans l'ascenseur le soir de saint Valentin, tu sais le soir où l'on s'est disputé si violemment que j'ai préféré partir.
Il répond avec une sagesse et un calme olympien. Curieuse que je suis, je laisse ma tête dépasser assez pour les apercevoir.
Charlotte est toujours debout, dos à moi, avec les mains sur les hanches.
- Tu me trompes Charles ?
- Non, Charlotte.
Charles lui tends la main qu'elle saisit aussitôt, il l'attire ainsi vers lui qui vient de s'installer dans leur canapé. Charlotte prends place sur ses genoux.
- Ce n'est qu'une amie. Comme Marta ou encore Abbie.
Donc Marta est une amie à lui.
- Je ne veux pas que tu ramènes des filles chez nous.
- Je sais, je suis désolé. Charles semble resserré ses bras autour de ses hanches parce qu'elle se retrouve collé d'avantage à lui. Tu sais que c'est toi que j'aime ?
- Dis-le encore.
La modification de sa voix est incroyable, elle est passée de la colère à la mielleuse en deux minutes.
Je peux vous dire que j'aurais réagi dix fois pire si je trouvais mon copain avec une inconnue dans mon salon.
- Je t'aime Charlotte.
Les filles (et les garçons?) je tenais à préciser que j'adore que Charlotte et Alexandra même si dans ma fiction cela n'a pas l'air le cas
😅