C H A R L E S
Holly,
J'ai gagné le Grand Prix ce week-end et ma première pensée à été : il faut que je l'écrive à Lily ! Pas à ma mère, ni mes frères, ni charlotte, à toi !
Je ne sais pas ce que ça signifie, mais je ne pouvais pas te le cacher.
J'ai adoré passer cette journée avec toi la semaine dernière, même si on l'a passer à regarder une série allongeait dans ton canapé, j'étais bien.
Avec toi.
Charles.
Le 21 mars.
Deux. Deux fois, c'est le nombre de fois où j'ai revu Holly depuis janvier.
Charlotte n'a pas arrêté de me suivre, de vouloir connaître mes moindres faits et gestes lorsqu'elle ne pouvait pas me coller aux baskets, de surveiller mon téléphone, mon planning et même mes réseaux sociaux.
Et la pauvre, vu le nombre de message de fan que je reçois au quotidien elle peut avoir des soucis à se faire si elle se met à tout vérifier.
Je suis arrivé au point où j'écris à Holly que lorsque Charlotte dort ou s'absente. Je sais, je sais que ce n'est pas bien de faire ça dans son dos. Charlotte m'aime, mais les choses ne sont pas comme je voudrais qu'elle soit.
Parce que quand il m'arrive quelque chose de bien, j'ai envie de le dire à Holly.
Quand il m'arrive une merde, j'ai aussi envie de le dire à Holly.
Quand j'ai passé une semaine affreuse, j'ai envie de lire Holly pour qu'elle me dise que le meilleur reste à venir.
Quand je gagne un Grand Prix, je veux lire qu'elle est fière de moi.
Quand je suis à Monaco, j'ai envie d'aller l'attendre en bas de son immeuble.
Mais je me retiens.
En janvier, elle m'a dit qu'elle devait déménager de son appartement actuel parce que sa meilleure amie se mettait en ménage avec son copain.
J'aimerais bien la rencontrer cette fameuse Monica, d'après ce que j'entends d'elle, elle a l'air assez amusante.
Je sais que sa recherche d'appartement est compliquée parce que les biens sont chers et très rare à Monaco.
C'est vrai, rien que mon appartement qui n'est pas très grand m'a coûté un rein pour un jeune pilote qui débutait à peine en formule 1 à ce moment-là.
Charles,
Tu m'aurais vue sauter sur place quand tu as franchi la ligne, tu m'aurais pris pour une folle..
Je ne sais pas ce que cela signifie moi non plus, mais j'ai bien lu tes mots..
Mais tu ne dois pas me dire ce genre de choses.
Pour une simple raison : Charlotte.
Hier, j'ai reçu un appel d'une maison de disque.. à Londres.
Du coup ma recherche d'appartement est un peu en suspend. Si je signe la-bas, j'y retournerais sûrement.
Holly.
- Mec, t'es avec moi ?
Mes yeux se posent sur Arthur qui claque des doigts devant mon visage pour me sortir de ma torture. Si je continue autant a pensé à elle, je vais me détruire l'esprit.
- Excusez-moi, tu disais ?
- Peu importe. Son menton indique mon téléphone. Tu vas enfin me dire ton problème ?
- Quel problème ?
- Celui qui t'emmène dans un autre monde et qui t'empêche de manger apparement.
On est dans l'avion en direction de l'Arabie saoudite, les hotesses nous ont servi le repas depuis une vingtaine de minutes, mais je n'arrive pas à avaler quoi que ce soit.
Arthur m'accompagne pour ce Grand Prix, ça m'a fait plaisir qu'il accepte mon invitation pour me retrouver seul avec lui. Ces moments rien que lui et moi sont rare.
Charlotte est resté à Monaco pour ses études d'architecture, j'ai limite était soulagé de l'apprendre.
- J'ai juste mal à l'estomac, rien de méchant.
- Maman voit dans l'avenir ? Parce qu'elle m'a demandé de faire attention à toi il y a trois mois déjà et tu m'évites.. il marque une pause. On dirait que c'est depuis que j'ai surpris ta dispute avec Cha.
- Je parle à une autre fille.
Je trifouille dans mon assiette à l'aide ma fourchette, cela m'évite ainsi de croiser son regard probablement accusateur.
- Comment ça ? Il me demande hésitant.
- Je crois que je ne suis plus amoureux de Cha.
- Quoi ? Parce que tu as rencontré quelqu'un ?
J'ose levé la tête, je peux lire dans son regard qu'il essaye de mettre mes confessions dans l'ordre pour comprendre ma situation, alors que même moi je me perds dans tout ça.
- Non. J'avais déjà l'impression de plus l'aimer comme avant, avant de rencontrer cette fille.
- Je la connais ?
Il enfourne un bout de pain dans sa bouche comme ci c'était la plus normale des discussions alors que je viens de lui avouer que je pensais ne plus aimais ma copine et que j'avais rencontré une fille.
- Non. Je secoue la tête. Je l'ai rencontré par hasard à un hôtel.
- Hôtel ?
- Ce n'est pas ce que ça semble paraître.
Malgré la situation, un rire amusé franchis mes lèvres quand j'amène mon verre d'eau à ma bouche.
- En décembre, Charlotte parlait d'échanges quand vous vous êtes disputé. Elle sait que tu discutes avec une autre fille ?
- Oui. Je hoche la tête. Elle m'a demandé d'arrêter ce soir-là, c'est pour ça que l'on se disputait.
- Et c'est pour ça que t'es si pensif, parce que tu l'as fait ?
- Je ne l'ai pas fait. Je secoue la tête en repoussant mon assiette, je ne peux vraiment rien avaler. Holly a voulu qu'on arrête de discuter aussi mais j'ai refusé, parce que je tiens à elle.
- Holly ? Il me questionne. Elle s'appelle Holly ?
- Oui.
Je ne peux m'empêcher de sourire en entendant mon petit frère prononcé son prénom, je l'ai rarement entendue prononcer par quelqu'un d'autre et cette discussion me fait du bien.
Pourvoir parler de ce que je ressens me fait du bien, je ne savais pas avec qui le faire mais il fallait que j'en parle.
Même si je sais qu'Arthur adore Charlotte et qu'il ne doit pas être enchanté d'entendre ce que j'ai à dire.
- Pourquoi tu ne rompts pas avec Charlotte si tu ne l'aimes plus ?
- Je crois ne plus l'aimais. Je n'en suis pas sûr.. Et puis à côté il y a maman qui me dit que c'est juste la routine et Charlotte a tellement fait pour moi.
- Tu penses à Charlotte quand tu te reveilles ?
Mon dos tape contre le siège pendant que je joue avec mon verre d'une de mes mains.
Arthur continue à manger, il a toujours eu un très grand appétit, en toute circonstance.
- C'est débile comme question, elle dort avec moi la plupart du temps.
- Alors réponds.
- Non. Je secoue la tête négativement en affrontant son regard.
- Quand tu gagnes, tu penses à Charlotte ?
- Non.
La première chose à laquelle je pense c'est mon prochain mail où j'écrirais à Holly que j'ai gagné.
- Quand tu te couches dans ton lit, ce n'est toujours pas à elle que tu penses ou je me trompe ?
- Non.
Je pense à Holly. Je me demande ce qu'elle fait, si elle aussi est dans son lit en train de penser à moi.
- C'est Holly la réponse à toutes ses questions, pas vrai ?
- Oui.
- Alors tu as la réponse à tes questions.
- Je ne veux pas être le petit ami de Holly. Je ne peux pas être avec elle.
Je ne peux pas quitter Charlotte. Parce que ça lui briserais le cœur. Je ne peux pas décevoir sa famille, ni la mienne qui tient à elle depuis toutes ses années.
Je ne peux pas décevoir ma mère, qui aime Charlotte comme sa fille et espère que je finirais pas l'épouser.
Et puis je ne sais même pas si Holly supporterais d'être avec une personne comme moi. Je ne sais même pas si Holly s'est déjà imaginer avoir des sentiments pour moi.
- Alors qu'est-ce que tu veux vraiment ?
- Je ne sais pas. Je veux juste être avec elle. Tout le temps. Je veux savoir comment s'est passé sa journée et lui raconter la mienne. Je veux pouvoir prendre sa main dans la mienne, sentir son parfum et entendre son rire encore et encore.
- Mais.-
- Mais je ne peux pas être son petit ami, je ne lui ai pas laissé le temps de finir, parce que ça gâcherait absolument tout. Tous ces moments qu'on partage pourrait s'arrêter du jour au lendemain s'il se passait plus que de l'amitié.
- J'ai une mauvaise nouvelle pour toi Charles. Il marque une pause. T'es foutu.
Je sais que je suis foutu. Je suis coincé dans un triangle amoureux qui n'existe même pas.