H O L L Y
- Et le jour où on a volé une robe dans la chambre de cette bourge !
Monica farfouille dans sa boîte de nouille avec ses baguettes avant de les enfourner dans sa bouche.
Dès que je peux on essaie de s'organiser des soirées filles, comme avant lorsqu'on vivait ensemble. Je ne dis pas qu'on en fait tous les weeks-end évidemment puisque je vis en Italie et elle toujours à Monaco, mais une fois par mois semble déjà pas mal. Ça se transforme très souvent en soirée potins et souvenirs.
- C'est le jour où j'ai rencontré Charles. Je ne sais toujours pas comment Hilton a su pour la robe.
- Sûrement avec toutes leurs caméras.
- Attends. Je tente d'avaler mon sushi en fronçant les sourcils, pour ne pas parler la bouche pleine. Il y avait des caméras ? Et tu ne m'as rien dit ? On aurait pu se faire chopper.
- Tu payes 500€ la nuit et tu t'étonnes qu'il y'ai des caméras planquées dans les lumières ? Elle change de position pour se mettre en tailleur. Et puis tu étais censé remettre la robe avant le retour de l'autre vieille, il n'y avait pas de raison qu'il regarde les caméras à la base.
- Il y'avait aussi des caméras dans l'ascenseur ?
- Mh. Je crois.
Ça pourrait tout expliquer. Ça pourrait dire que si une personne a regardé les caméras de cette nuit-la elle soit au courant du secret de Charles elle aussi. Ça pourrait être cette personne qui a vendu les informations au magazine, tout s'expliquerait, c'est logique.
- Sushi ?
Je tends mon petit plateau comprenant un assortiment de sushi principalement au saumon, par-dessus la table vers Monica.
- Non, merci. Je vais me contenter des nouilles.
- Tu rafolles des sushis d'habitude, tu me les voles même.
Monica ne réponds rien et se contente de baisser les yeux vers sa box chinoise. Ce n'est jamais son genre de ne pas affronter mon regard. Ne me dites pas que ?
- Tu es enceinte. J'en déduis.
- Quoi ? Non !
- Monica. J'hausse un seul de mes sourcils, avec un regard qui en dit long. Du genre t'es sérieuse de ne pas me dire la vérité ?
- Oui.
- Tu es sérieuse ? Tu es enceinte ? Tu vas avoir un bébé ?
- Oui. Je ne la laisse pas finir, me lève pour contourner la table basse pour venir la prendre dans mes bras.
- Je devais te l'annoncer autrement, t'es chiante, dit-elle en me rendant mon étreinte.
- Tu vas avoir un bébé.
Je me recule pour voir son grand sourire sur son visage, je n'en reviens pas. Des larmes bordent mes yeux, pourtant ce n'est pas mon corps qui est rempli d'hormones.
Ma main vient naturellement se poser sur son ventre encore tout plat, mais ça ne devrait pas durer.
Hier soir, on a passé le reste de la soirée à parler de la grossesse de Monica, de comment elle avait elle-même découvert qu'elle était enceinte, de comment Max a réagi.
Mais ce matin, quelque chose me trotte en tête : les caméras de l'hôtel. Il faut que j'ai le cœur net. Quand je passe le grand tourniquet il n'y a pas grand-chose qui a changé, mis à part peut-être les canapés à côté de la réception.
D'ailleurs derrière le comptoir de cette dernière, se trouve Logan. Punaise il est encore là lui. Ses cheveux ont poussés, sa barbe aussi, j'ai l'impression qu'il a prit 10 ans physiquement.
- Je veux voir Hilton.
Je balance en posant mes mains sur le comptoir, il lève le nez de l'ordinateur toujours avec la même lenteur, c'est effrayant. On ne peux pas dire que Logan et moi on s'est quitté en bon terme quand j'ai quitté l'hôtel.
- Bonjour déjà.
- Dis-moi où il se trouve. J'ignore totalement sa remarque.
- Il n'est pas là. Je peux t'aider peut-être ?
- Qui s'occupe des caméras ici ?
Je tente de le questionner avec assurance, peut-être qu'il n'est plus aussi bête qu'il a pu l'être dans le passé.
- C'est moi. Il rétorque fièrement en tirant sur les pans de sa chemise blanche.
- J'ai besoin d'en voir une.
- Tu ne travailles plus ici depuis longtemps.
- S'il te plaît Logan. Je suis prête à me mettre à genoux s'il le faut, je veux avoir le cœur net.
- Tu t'intéresses à moi maintenant ? Maintenant que tu n'es plus avec ton petit Leclerc.
- Cela n'a rien à voir.
Mes sourcils se froncent pendant que je secoue la tête, je dois être en train de grimacer grossièrement, je ne comprends pas le rapport avec lui et Charles.
- Est-ce qu'il s'est remis de la diffusion de son petit secret ? Logan avoue fièrement.
- T'es qu'un putain d'enfoiré !
Je tente de le chopper par-dessus le comptoir, mais il recule rapidement. Alors je fais le tour, j'en ai strictement rien à faire que je ne travaille plus ici ou que je pourrais avoir des problèmes parce qu'actuellement le seul qui va avoir des problèmes c'est Logan.
- Tu vas rétablir la vérité. Je le menace du doigt quand je me retrouve face à lui.
- D'accord. Il lève les mains en l'air. 50 miles euros.
- Mais tu es sérieux ? Tu crois que je vais claquer des doigts et te ramener un sac avec autant d'argent ?
- J'ai entendu dire que tu étais Peter de tune maintenant. Ce n'est rien pour toi.
Je ne peux pas le contredire. 50 miles dollars ce n'est rien quand on porte le nom de Ferrari maintenant. Et puis même, est-ce que rétablir la vérité a un prix ? Je ne crois pas.
- Très bien et tu viens à un point de rendez-vous avec la vidéo.
- Marché conclu.
****
- Tiens, tu m'as fait venir pour me présenter ton nouveau mec ?
Charles arrive enfin, j'ai bien cru qu'il ne viendrait pas au rendez-vous que je lui ai donné sur le port de Monaco, quelques jours après avoir parlé à Logan. On est assez loin sur les pontons, à l'abri des regards, mais sans le vouloir, pas loin du yacht de Charles.
- Charles, voici Logan, je pointe ce dernier du doigt sans tenir compte de la remarque, mon ancien collègue du Hilton, tu l'as peut-être déjà croisé.
- Celui qui a essayé de sortir avec toi ?
Charles me questionne, les mains enfoncées dans les poches de son jean bien trop grand, c'est quoi cette mode.
- Tu lui as parler de moi ?
- Oui. Ils m'interrogent tous les deux du regard. Oui pour les deux.
- Tu as donc fini en couple avec lui, au lieu de m'avoir choisi.
En conclue Logan tout en pointant Charles du doigt. Je ne savais pas qu'à un moment donné j'avais choisi Charles au dépit de Logan.
J'ai toujours repoussé et recaler Logan, il ne m'a jamais intéressé et c'est peut-être pour ça qu'il a vendu le secret de Charles, pour se venger.
- Raconte-lui la vérité Logan.
- C'est moi qui ai dévoilé aux journalistes le secret entre ton père et toi.
Logan parait tout de suite moins fier et sûr de lui en prononçant ses mots, il prend même de la distance avec nous.
- Quoi ? Charles semble sous le choque.
- Ouais. Il y'avait des caméras dans l'ascenseur. Je les ai vus quand Hilton m'a demandé de les visionner suite à un vol.
Logan sort son téléphone de la poche avant de son jean, trifouille avec son pouce sur son écran avant de le tendre vers Charles. Les sourcils de ce dernier se froncent au fur et à mesure que les secondes passent.
- Je vais te démonter mec.
Charles s'approche un peu trop de Logan à mon goût, je m'interpose entre les deux hommes, face à mon ancien collègue. Moi aussi je lui referais bien le portrait à ce traitre de vendeur d'information, j'espère au moins qu'il en a eu pour son argent.
- Prends ton argent et casse-toi Logan.
Je plaque contre lui le sac de sport noir que je porte depuis trop longtemps maintenant, l'argent ça pèse et mon compte en banque est moins lourd de sa faute.
- Quel argent ? Charles demande dans mon dos.
- Attends tu te promènes avec 50 miles euros en billets sur toi depuis tout à l'heure ?
Logan referme ses bras fermement sur le sac, alors que ses yeux semblent sur le point de sortir de leurs orbites.
- Casse toi, Logan avant que je le laisse te refaire le portrait.
J'insiste en lui faisant de gros yeux assorti à une pression sur le sac contre lui.
Il jette un œil à Charles qui est toujours prêt à lui faire manger le sol puis fait demi tour pour partir à toute vitesse, comme si à tout moment la police allait débarquer, ou comme si j'allais lui reprendre l'argent des mains.
- T'as payer 50 mile euros pour une vidéo ?
Charles me demande toujours dans mon dos, quand je regarde Logan s'éloigner en espérant ne plus jamais le revoir de toute ma vie. Il m'en a causé des problèmes ce crétin.
- Non. Je lui fais face après avoir marqué une pause. J'ai payé pour rétablir la vérité Charles. Pour te prouver que tu as eu tord de ne pas me faire confiance, de ne pas m'avoir crue et d'avoir brisé tout ce qu'il y'avait de bien entre nous.
Il ouvre sa bouche, mais rien ne franchit ses lèvres, pas même un seul son. Je le regarde une dernière fois, du moins pour la journée, avant de faire demi tour vers le port. Enfin c'est ce que je croyais.
- Je suis désolé ok? Je suis désolé.
Charles s'écrit dans mon dos après que j'ai fait à peine quatre pas. Je me retourne vivement, si énervé en une fraction de seconde. Il ne croit quand même pas que cela l'excuse ? Que ces trois petits mots vont tout me faire oublier.
- Le grand Charles Leclerc est désolé, wouah, super !
Je l'applaudis tellement fort que je m'en fais mal aux mains, l'ironie fait bien sûr partie de mon intonation de voix.
- Le pire c'est qu'au fond de moi, je savais que je me trompais. Charles avoue en levant ses mains en l'air.
- Alors, pourquoi ? Pourquoi tu as fais ça ?
- J'en sais rien Holly, d'accord ? Il s'emporte en s'approchant de moi. Je t'aimais si fort que j'avais l'impression que mon cœur allait exploser, tu hantais mes pensées quand tu t'éloignais de moi, j'ai pris peur, ça devait cesser.
- Tu m'as quitté parce que tu m'aimais trop, c'est ça ton excuse ?
Le voilà juste devant moi, son corps presque collé au mien. Je suis obligée de lever légèrement la tête pour garder ses yeux concentrés dans les miens.
- Ce n'est pas une excuse. C'est la vérité. Je t'aurais tout donné.
- Tu m'aurais tout donné sauf le droit d'être heureuse avec toi.
Mes mots ont le même effet que si je lui avais cracher en plein visage, ses yeux naviguent dans les miens à la recherche de je ne sais quoi.
- Je ne sais pas quoi te dire.
- Alors ne dit rien. La vérité a éclaté, ma dignité est rétablie et j'espère que tu n'auras jamais le cœur brisé comme le mien.
- Qui te dit que te quitter ne l'a pas brisé ?
- Parce que c'est absurde. Tout ça. Je lui montre lui et moi, et la proximité de nos corps fait que je touche son torse sans le vouloir. Tu m'as quitté parce que tu m'aimais trop ? Ça ne rythme a rien.
- Est-ce que tu pourras me pardonner ?
- J'en sais rien Charles. J'en sais rien, je n'en ai même pas envie parce que tu risquerais de me briser d'avantage si ce n'est possible.
Le mystère est résolu !