C H A R L E S
La pluie tombe de plus en plus ce soir, mes cheveux tombent sur mon visage, mes vêtements me collent à la peau, mes chaussures sont remplis d'eau, mais les rires qui s'échappent de nos lèvres me font tout oublier.
- C'est ici.
Je m'arrête de courir après elle une fois devant la porte de ce qu'il semble être son nouvel appartement. Ses doigts mouillés partent à la recherche de ses clés dans son sac, mais ses dernières finissent par lui échapper des mains.
On se baisse tous les deux afin de les ramasser et on se cogne la tête, notre fou rire repart de plus belle.
- Bienvenue chez moi.
Elle passe la porte de l'appartement la première avant de me faire signe d'entrer fièrement.
Je passe la porte tout en frôlant volontairement sa main du bout des doigts. Je sais l'effet que chacun de mes touchés lui procure.
Je regarde tout autour de moi, assez curieux de voir l'environnement qu'elle s'est créée.
L'appartement est très agréable à voir, il semble très cosy, canapé en velours côtelé, un énorme tapis et des bougies partout, il y a même des fleurs sur le plan de travail en marbre.
Ce sont des pivoines, ces préférées. Je suis obligé de me demander qui lui a offerte ?
Un piano blanc est la pièce de décoration maîtresse, dessus est posé le tableau que je lui ai offert à son anniversaire.
Il y a un pan de mur entier remplis de photos Polaroïd, certaines ont mêmes des annotations en dessous.
Énormément de visage que je ne connais pas évidemment ça ne fait pas longtemps qu'on se fréquente après tout.
Et il y a ce sourire que je connais par coeur maintenant, qui revient sur beaucoup de photo. Ce sourire dont je suis amoureux, celui de Holly.
Je remarque que cette dernière s'est absenté que lorsqu'elle me tends une serviette proprement pliée.
Mon premier réflexe est de m'essuyer mon visage et de passer la serviette dans mes cheveux avant de la laisser désormais humide autour de mon cou.
- C'est qui ?
Je lui demande en posant l'index sur une photo, d'elle et un garçon que je n'ai jamais vu. Pas que je sois jaloux, mais si c'est lui son ex, je me demande ce qu'il fait accrocher sur son mur après l'avoir trompé.
- C'est.. Elle hésite en sondant mon regard, mon frère.
- Quoi ? Tu as un frère ?
Je demande choqué de son aveu. J'ai toujours pensé que Holly était fille unique, c'est vrai, elle n'a jamais mentionné de frère, encore moins sa mère.
- Oui, mais on n'a plus de contact.
- Tu ne m'en a jamais parler.
Elle s'est renfermé sur elle-même, sa non réponse et ses bras croisés contre sa poitrine me le montre. C'est un sujet sensible pour qu'elle ne m'en ai jamais parler alors.
- Et là, c'est toi ?
Je pointe une photo du doigt alors que je connais déjà la réponse, juste envie de taquiner ma petite amie et la faire se détendre un peu.
- J'avais 16 ans ! Elle me donne un coup d'épaule en faisant une petite moue d'enfant. Règle numéro 1, aucun jugement Leclerc.
- Oh tu sais, ça fait bien longtemps qu'on les a enfreintes les règles.
Je l'attire vers moi pour glisser mes bras autour de sa taille et aussi naturellement que possible ses bras se nouait autour de ma nuque, par-dessus la serviette.
- Est-ce que tu veux prendre une douche ?
Elle me demande quand ses doigts touchent ma nuque toujours humide. Je tente de l'embrasser, mais c'est un échec.
- Avec toi? Toujours.
- Rêve toujours.
Elle rit en se défaisant de mon étreinte, pire même, elle me repousse pour s'éloigner de mon corps qui ne demande qu'elle.
J'en profite pour regarder le sien à travers sa petite robe noire complètement mouillée qui lui colle à la peau, elle doit être morte de froid et je suis partant pour donner de la personne pour la réchauffer.
- Je rêve toujours de toi, ma Lily.
On rentre dans une pièce que je devine être sa chambre quand son odeur que j'aime tant se sent encore plus que dans les autres pièces. Un lit me le confirme.
- Donne-moi tes vêtements. Holly ferme la porte derrière elle.
- Et c'est moi le pervers après ça ?
- Tu ne vas pas dormir avec tes habits tout mouillés, si ?
- Dit comme ça.
J'enlève mes chaussures en m'aidant de mes pieds en retirant mon sweat en même temps.
- Je vais prendre une douche, t'as qu'à tout poser sur le radiateur, je la vois fouiller dans un tiroir, ça devrait sécher cette nuit.
- Tu ne restes pas pour profiter du spectacle ?
Je lui propose en déboutonnant mon pantalon alors qu'elle s'apprête à passer la porte pour sortir de la pièce, mais elle lève les yeux au ciel comme à son habitude.
Je suis assez déstabilisé de me retrouver seule dans la chambre de Holly, en caleçon, n'osant pas toucher un seul des objets sans avoir l'impression d'entrer dans sa vie privée.
À la vue de son ordinateur portable dans un coin de son bureau, je me demande si c'est de là qu'elle m'écrivait des mails.
Un carnet noir traîne de l'autre côté, ouvert avec un marque page en plein milieu, c'est assez facile à deviner qu'il s'agit de parole de chanson qui sont griffonnées à la main.
Just grab my hand and don't ever drop it, my love. They are the hunters, we are the foxes.
- Aujourd'hui, c'était mon dernier jour de travail à l'hôtel.
Installé sur le lit de Holly, je comptais le nombre de motif que comporte la tapisserie sur le mur autour de la porte, là où Holly vient de faire son apparition.
- Quoi ? Je me redresse sur mes coudes. Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
- J'en sais rien. Ses épaules montent et descendent. C'est un grand changement après deux ans et demi la-bas.
- Et tu vas t'en sortir ?
Je ne la quitte pas des yeux quand elle grimpe sur son lit afin de venir se laisser tomber à mes côtés. Je pourrais mourir à cet instant, avec elle dans un lit. Juste elle et moi.
- J'arrive enfin à vivre de ma musique Charles.
- Je suis fier de toi bébé.
- Bébé ?
En deux trois mouvements, elle se retrouve couché sur le dos avec moi au-dessus d'elle, son bassin emprisonné par mes genoux et sa tête posée à même le matelas par mes mains.
- Tu te moques de moi ?
- Jamais de la vie je ferais ça bébé.
C'est pourtant ce qu'elle fait clairement et impunément. Son rire me fait fondre. Je crois que je pourrais tout donner pour l'entendre toute ma vie, une totale addiction.
A vrai dire cela en est une, son rire est plus beau que n'importe quelle mélodie. Aucun doute j'aime Holly, plus que je n'ai jamais aimé quiconque.
- Du coup...
- Crache le morceau Charles.
- Est-ce que tu vas m'accompagner ? Je veux dire la saison reprend dans quelques jours.
- C'est difficile de garder notre relation discrète si j'apparais avec toi toute la saison.
Holly se mord la lèvre inférieure tandis qu'elle fait glisser ses doigts le long de mes côtes, je ne sais pas si son but est de me déstabiliser, mais ça semble marcher.
- Alors quoi ? On ne voit pas de la saison ?
- Tu sais que ce n'est pas ce que je veux, mais des photos de notre week-end à Maranello ont déjà fuités, laissant des rumeurs se crées.
Elle n'a pas tort. Je suis partagé entre le fait de garder notre histoire à l'abri de tous ses regards indiscrets, tout comme j'ai envie de crier au monde entier que je suis fou d'elle.
- À quoi tu penses ?
Ses doigts fins glissent à l'arrière de ma nuque en même temps que ses mots franchissent ses lèvres que je pourrais embrasser des heures.
- Tu pourrais venir avec moi, sans forcément être collé à moi. En plus maintenant que tu commences à avoir une réputation, tu pourrais être une VIP comme tant d'autres.
- Mais est-ce que des VIP viennent à tous les grands prix ?
- Non.
Je souffle de ne pas avoir de solution à nous offrir en posant ma tête sur sa poitrine, tout mon poids se reparti sur son petit corps recouvert d'un pyjama en coton.
Joris m'avait prévenu que garder notre relation secrète serait un vrai calvaire, il m'a aidé plus d'une fois à faire entrer Holly dans des restaurants ou dans des hôtels ces derniers moi.
Et si Joris était la solution à tout ?
- Joris !
- Non, moi c'est Holly.
Je me redresse si vite pour m'asseoir sur elle que je me demande si je ne lui fais pas mal, mais l'idée disparaît vite quand je l'a voit sourire de la situation.
- Tu as qu'à rester avec Joris tout le temps, les gens croiront que tu es sa copine.
Son visage se transforme, me faisant presque regretter cette idée. Elle me pousse, enfin elle essait, mais je me laisse tomber de moi-même sur la place à côté d'elle.
- Ça ne te dérange pas qu'on croit que je suis sa copine ? Elle plisse les yeux. Vraiment ?
- Si c'est le seul moyen pour que tu sois avec moi, qu'importe ce que l'on pense.
- Je.. Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée.
- S'il te plaît Holly.
Couché sur mon côté, mes yeux rivés sur elle, je prends sa main dans la mienne et viens embrasser le dos de cette dernière.
- Tu ne veux pas découvrir le monde avec moi ?
- Charles, tu sais très bien que tout ce que je veux c'est être avec toi.
- Alors accepte.