Laïs
J'ai une migraine atroce et l'autre ne fait que rire.
-Jim c'est bon on a compris, souffle Laeïla en prenant un médicament.
Le concerné se balance sur sa chaise hilare de me voir dans cet état et la seconde qui suit il s'effondre sur le sol ce qui provoque notre hilarité à toute les deux.
-Bien fait, chuchoté-je en me levant, je reviens.
Je quitte la cuisine des jumeaux pour aller voir Oward dehors. Il est distant depuis mon réveil, Jim dit que ça n'a rien à voir avec moi mais ce n'est pas pour autant que je ne le pense pas. J'ai peur d'avoir dit quelque chose de déplacé hier soir.
Je ne pensais pas finir totalement alcoolisé après un verre. Je ne suis pas fan de l'effet après constatation, n'empêche je rougis à l'idée que ça m'aide à dire ce que je pense.
"Je t'aime bien Oward."
Je ne sais pas s'il m'a répondu mais je n'aurais jamais pensé dire quelque chose comme ça oralement pourtant plus le temps passe et plus j'ai envie de lui dire.
Je croise mes bras sous ma poitrine en le voyant au loin, il est au téléphone. Ça doit faire plus d'une heure qu'il est dehors.
Je m'approche doucement ne voulant pas le déranger dans son appel mais son angoisse se fait ressentir d'ici, il n'arrête pas de bouger dans tout les sens.
-Ça prendra du temps Médée? Demande-t-il en s'arrêtant.
Son regard se porte sur moi et j'écarquille les yeux en voyant les siens scintiller. Ça fait longtemps que ça ne lui est pas arrivé du moins en ma présence. Quelque chose se passe c'est indéniable.
Il raccroche en soufflant tandis que je me positionne devant lui relevant la tête pour continuer de le regarder.
-Est-ce que-.
J'ai à peine le temps de finir qu'il me prend dans ses bras. Je suis prise de court par son approche soudaine mais je n'hésite pas à enroulé mes bras autour de lui à mon tour.
Je pense que c'est la première fois qu'il me serre aussi fort dans ses bras. Je ne dis rien malgré mon manque d'air parce que je sais qu'il en a besoin, comme si j'étais sa bouffée d'oxygène.
J'accepte d'être pour lui la paix qu'il ne trouve pas ailleurs.
Je sais qu'il ne pleure pas mais je sais aussi qu'il en a envie. Sa respiration est saccadée alors que ma main caresse son dos délicatement.
-Je suis là, tout va bien Oward, chuchoté-je.
Mon corps tremble sous sa force et j'ai l'impression qu'il se contient malgré ses sentiments. Je viens à me dire que sa différence doit jouer sur sa force ce qui est logique.
Je ne sais même pas ce qu'il lui arrive, a-t-il quelque chose de grave? De qui parlait-il au téléphone?
Je ressens sa prise se desserrer et finalement il me fait face. Je crois que je ne l'ai jamais vu aussi déstabilisé, il semble perdu et troublé.
Oward n'a jamais été du genre à se livrer réellement, je ne veux pas le forcer à le faire mais je ne veux pas non plus qu'il se sente seul dans une épreuve qu'on peut surmonter ensemble.
-Tu veux m'en parler? Chuchoté-je en gardant un contact avec lui.
Je remarque qu'il tente de stabiliser sa respiration, j'ai peur qu'il soit en train de faire une crise d'angoisse. Ses yeux se perdent derrière ses paupières durant plusieurs minutes avant qu'il ne finisse par les réouvrir.
-Ma mère, souffle t-il en baissant la tête, elle va mal.
Mes yeux s'écarquillent face à son annonce. Je n'étais pas au courant mais maintenant tout est plus clair, ses parents sont absents depuis plusieurs jours je commençais à trouver ça louche mais maintenant je comprends.
-Elle n'a pas voulu nous inquiéter mais maintenant les choses s'aggravent et Médée n'a plus l'air aussi sereine.
-Ne t'inquiète pas Médéé sait ce qu'elle fait, j'en suis sûre!
Son souffle s'apaise mais je sais que ce ne sont pas les bons mots. Je ne sais pas quoi lui dire, ce sont ses parents après tout.
-Tu veux y aller?
Le silence me répond mais je lui laisse le temps de réfléchir. Son doigt dans ma main vibre légèrement maintenant, ses tremblements ont cessés.
Le soleil est haut dans le ciel maintenant, l'air est calme mais l'atmosphère est triste.
Je ne peux imaginer l'état de L'Alpha à ce jour. Voir son âme-soeur dans un état qui peut être critique doit être tellement douloureux. Mais je suis persuadé que ça ira, Médée est super forte.
J'ai déjà été gravement blessé et je n'ai jamais eu de séquelle physique grâce à elle.
-Je veux bien, déclare t-il. Je vais y aller maintenant, rentre, reste pas toute seule dehors.
J'acquiesce silencieusement en vérifiant son expression faciale. Il a l'air d'aller un peu mieux. Néanmoins avant qu'il ne parte je lui prend le bras et l'attire à moi.
-Si jamais tu en as besoins je suis là, Oward.
Notre étreinte est empreinte de sentiments forts et je ressens son stress et sa peur. C'est troublant mais ça me fait plaisir qu'il laisse vivre les émotions qui le ronge.
Il embrasse mon front et je viens à me dire qu'il le fait souvent, je crois que c'est ce que je préfère. Sur la pointe des pieds je me redresse pour poser mes lèvres sur sa joue.
Je le laisse s'en aller le regardant contourné la maison sans rentrer à l'intérieur. Je rentre retrouvant les autres au salon. Jim embête sa sœur qui hurle son désespoir, ces deux là sont extrêmement drôle pourtant quelque chose en moi me brûle.
L'angoisse me prend violemment me laissant aucune paix. Un pressentiment me retourne l'estomac, c'est tellement violent que les larmes me montent. Je ne sais même pas réellement pourquoi je suis dans cet état mais je préfère monter dans ma chambre.
Ça ne sert à rien de dramatiser mais je ne vois pas le vrai fond de cette peur. Le couloir de la maison est froid et l'idée que ce soit le manque de la Lunaïs me glace le sang.
Je fronce les sourcils devant la porte entrouverte de ma chambre. Ne l'avais-je pas fermé? Quoi qu'il en soit je rentre refermant derrière moi. Je suis épuisée et mon mal de tête semble enfin me libérer.
Je regarde cette chambre qui m'accueille plus aussi souvent qu'avant. En ce moment je dors avec Oward, c'est devenu comme une habitude. On ne pose pas de mots précis sur nous deux mais pour moi Oward c'est mon copain.
On devrait peut-être en parler un jour. Enfin quand il s'agit de nous les actes parlent d'eux mêmes.
Mon regard se pose sur une enveloppe sur mon lit. C'est étrange elle n'était pas là quand je suis venue m'habiller dans ma chambre. Je m'approche doucement pas sûre de ce que je fais.
Mon cœur bat si vite que ça en est déroutant. Quelque chose ne va pas, je peux le sentir. Ça me retourne l'estomac.
Le papier sous mes doigts me donne des frissons désagréable. J'ai l'impression d'être filmer, épier voir même surveiller. Il n'y personne avec moi. L'idée que ce soit les jumeaux qui me font une blague me détend légèrement.
L'enveloppe n'est pas lourde mais je peux sentir qu'elle contient quelque chose. D'ailleurs il n'y a aucune indication dessus. Elle est noire et simple. Je l'ouvre doucement aillant peur que ce soit une mauvaise blague.
Je regarde au préalable ce qu'elle contient avant que je ne plonge ma main à l'intérieur pour récupérer son contenu. Une lettre et des images. Naturellement mon attention se porte vers la lettre.
" Il est dommage que pour obtenir le vrai il faut prêché le faux.
En voulant protéger ceux qu'on aime on les mets indirectement en danger.
Un danger qu'on ne peut éviter.
Ils sont là, avec moi et si jamais tu les veux vivants tu as tout intérêt de venir seule à l'endroit de notre rencontre ma jolie.
H"
Qu'es-ce que ça veut dire ça? La letre est signe d'un initiale que je ne connais point. L'angoisse revient et je me rends compte que les frissons n'ont pas quittés mon épiderme depuis mon entrée dans la chambre.
Les mains tremblantes je retourne les photos et un cri m'échappe en voyant l'horreur qui se dresse devant mes yeux.
La première chose qui me frappe c'est de voir ma mère...ma mère ligoté et en sang sur cette image. Sa tête est baissée, ses long cheveux sont emmêlés et cache son visage.
De la bille remonte dans ma gorge.
Sa maigreur m'effraie, son état m'effraie.
Ma mère a l'air morte.
Les larmes brouillent ma vue quand je vois mon père dans un état pire que ma mère si on peut comparer cette horreur.
Il est même pas attaché. Son corps sale et ensanglanté est allongé sur le sol. Ses yeux sont entre-ouvert. Il a perdu énormément de poids si bien que si je n'avais pas vu ma mère avant je ne l'aurais peut-être même pas reconnu.
Je ne sais même pas à quel moment je suis tombée, ni à quel moment je me suis retrouvée devant les toilettes à vomir mes entrailles mais les secondes sont passées et les minutes sont arrivées.
Sur le sol de ma salle de bain j'ai perdu toute sensation. Mon corps est endolori et engourdi c'est à peine si j'arrive à respirer correctement.
Mes parents...
Les remords brise mon cœur, broie mon âme et tue mon cerveau.
Si seulement j'avais cherché plus loin.
Si seulement moi aussi j'y avais été.
Si seulement je n'étais pas née peut-être qu'ils n'auraient pas eu autant de problèmes d'argent.
Les photos sont retournées sur le sol de ma chambre. Ces images me révulse. Voir mes parents en sang presque mort me donne une forte envie de vomir.
Et cette lettre me revient en tête.
L'espoir naît de nouveau.
Et peut-être que je vais pouvoir les sauver?
Je ne comprends pas à quel moment j'ai quitté ma chambre partant discrètement pour ne pas alarmé les autres mais c'est la brise de fin de journée qui m'a accueilli dans le bois.
Je repense à Oward et je refuse de lui imposer mes problèmes. Ça serait égoïste de ma part de lui infliger ça en ce moment.
L'atmosphère est lugubre, mon débardeur ne me tient pas chaud et le short en coton noir d'Oward ne m'arrive qu'aux genoux.
Malgré ça je ne fais pas marche arrière. J'avance dans le brouillard essayant de me rappeler de l'endroit où je les rencontré. Je sais que c'est lui, c'est forcément lui et si ce n'est pas le cas alors ça voudra dire que cette personne joue avec moi.
Le soleil se couche et l'angoisse augmente en moi n'empêche je ne recule pas devant ma peur. Mes parents ont besoin de moi.
Pourquoi eux? Et comment a-t-il pu les trouver.
Les questions me brûle et me tue. Si bien que j'arrive devant cette séparation qui coupe notre monde de ce qu'il se trouve de l'autre côté.
Et pendant un instant j'hésite.
Peut-être que j'aurais dû en parler?
Et si c'était un piège?
Mes réflexions sont coupés par l'adrénaline qui coule dans mes veines. Peu importe ce que ça peut bien être, mes parents ont besoin de moi et je compte bien les sortir de là.
C'est pour cette raison que sans plus réfléchir je me retrouve de l'autre côté de cette frontière invisible.
Et les regrets me tombent dessus quand je ressens sa présence derrière moi.
~~~
Oward
-C'est comme ça depuis le soir du rassemblement elle n'a pas voulu nous inquiéter.
Je passe une main sur mon visage. Je suis épuisé.
Je regarde ma mère longuement ne trouvant aucune source d'espoir. L'angoisse ne fait que croître et je sais que mon père ressent la même chose.
Je pensais que tout allait bien mais visiblement non. Ma mère a été touché par un vampire et étonnement elle n'a pas guérit. Je ne sais même pas pourquoi elle n'a pas été voir Médée au plus vite.
Personne n'a remarqué que ça n'allais pas, pas même moi et ça me tue de savoir qu'aujourd'hui ma mère va aussi mal. Ses cheveux noirs sont ternes et semble déversé leur brillance dans les ténèbres. Son visage est pâle, lui qui est si lumineux et plein de vie d'habitude.
L'horreur me brûle le cœur.
Et ce poids que je ressens depuis quelques minutes m'étouffe.
J'ai l'impression que tout s'effondre d'un coup. Hier encore tout allait bien et il en a fallu peu pour renverser mon monde. C'est violent et troublant.
-Elle a besoin d'énormément de repos et Médée fait tout son possible le médecin reviendra demain matin si tout va bien.
"Si tout va bien".
Les mots de mon père me donne envie de vomir ma peine sur le sol.
Il a l'air tellement dévasté que l'espoir en moi s'éteint doucement.
C'est si soudain.
Tout allait bien pourtant.
-Tu devrais rentrer te reposer, soufflé-je, je reste au cas où.
-Ça ira, vas-y Oward je reste là, Laïs a besoin de toi je t'appelle s'il y a du nouveau.
J'aimerais contesté parce que ma mère va mal et que ça me touche directement mais c'est son âme-soeur et je sais qu'il souffre mais qu'il ne dit rien.
Les cernes sous ses yeux sont creusent et je n'aurais jamais pensé voir mon père dans cet état. Mais je sais aussi qu'il veut que je parte parce qu'il a besoin d'espace, de temps et d'accepter les choses.
Peut-être va-t-il encore pleurer parce que quand je suis arrivé il allait vraiment mal lui aussi.
Et ça m'a fendu le cœur de voir mon père comme ça.
Ces derniers jours ont été dur pour notre famille mais au fond il sait qu'il aurait fait pareil pour ma mère et je sais qu'il avait peur pour moi.
Un souffle lasse quitte mes lèvres. La nuit doit déjà être tombée et j'ai besoin de retrouver Laïs. Finalement je ne sais pour quelle raison mais je prends mon père dans mes bras.
Ça fait des années qu'on a pas fait ça et ça me fatigue de devoir gardé une certaine distance avec lui pour des raison de dignité, c'est mon père et en ce moment on a besoin l'un de l'autre.
La sensation que m'offre cette étreinte est ce dont j'avais besoin et savoir que lui aussi me serre dans ses bras ravive en moi l'espoir de retrouver une famille normale.
Je finis par quitter le Locum laissant mes parents derrière moi. La nuit a l'air plus chaude que d'habitude, elle est lourde.
Cette sensation d'angoisse ne me quitte pas et je viens à me dire que ce n'est peut-être pas que ma mère qui m'angoisse autant. Elle est arrivée bien longtemps après que je sois arrivé au Locum.
J'envoie un message rapide à Jim pour lui demander si tout va bien. D'après lui Laïs dort et sa sœur est décédée sous sa force, son idiotie me fait rire.
N'empêche quand je passe le pas de la porte quelque chose me dérange. Ça comprime mon cœur me laissant penser que quelque chose ne va pas. C'est si fort que j'en viens à avoir la migraine.
"Ta dulcinée dors en haut depuis cette après-midi."
Laïs m'aurait au moins demandé si tout se passe bien.
Sans prendre en compte les deux abrutis qui bave sur mon canapé je monte directement dans ma chambre. Mon cœur cogne dans ma poitrine parce que je le sais.
Quelque chose ne va pas.
J'ouvre la porte précipitamment et la vue de mon lit vide me laisse sans voix. Où est-elle? Je fais le tour de la chambre à une vitesse magistrale manquant de tomber au sol.
Elle n'est pas là.
-JIM! LAEÏLA! Hurlé-je en ouvrant la porte de sa chambre.
Laïs n'est pas là!
LAÏS N'EST PAS LÀ!
-Ça va pas de crier comme ça, boude Jim.
-Bah, elle est où Laïs? Demande Laeïla.
Je crois rentrer dans un second état en voyant des photos sur le sol.
C'est pas possible.
Il y a une putain de lettre et maintenant je sais.
-Laïs est partie!
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HELLO!
WAAAAAAW. Quelle angoisse purée. Je prends un temps fou à écrire ces derniers temps c'est horrible.
Avec la reprise je trouve pas le temps mais surtout j'ai un manque fou d'imagination. J'ai l'impression de bâcler mes écrits (même ce chapitre) et ça me fruste.
Anyway!
J'espère qu'il vous a plu malgré les mauvaises nouvelles...
J'attends vos retours évidemment et je vous dis à la semaine prochaine si Dieu le veut! ♡
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À suivre...☾