Jimmy
Je n'aurais jamais pensé que la parole m'aurait été donnée dans un tel chaos.
-Bouge pas Laeïla, ça va aller.
Je retire le coton imbibé d'alcool de la jambe ensanglantée de ma sœur. La situation me dépasse. Elle guérit relativement vite n'empêche je me sens obligé de la soigner.
Pour être sûre.
J'inspire longuement en me relevant les yeux rivés sur ma sœur. Assise sur le canapé des parents d'Oward je regarde son corps tombé d'épuisement. Lascivement je me baisse pour lui enlève ses talons avant de la prendre dans mes bras et de la montée dans une chambre à l'étage.
Elle s'est endormie.
Je quitte cette chambre en laissant la lampe de chevet allumée, Laeïla déteste dormir dans le noir.
Je retire cette putain de veste la posant sur mon avant bras avant de sortir de cette maison. Dehors c'est le chaos total. Les chaises sont reversées et cassées en ce qui concerne l'environnement, la terre est retournée, du sang jonchent le sol, des corps sont encore présents et de la poussière aussi.
Je traverse ce désastre en serrant les dents. Ça me dépasse, putain!
Je traverse cette forêt avant de rentrer au Locum. Je ne toque même pas, c'est inutile. Dans cette pièce froide qui est le repère de la sorcière, enfin, la déesse...c'est pareil.
La Lunaïs, l'Alpha Suprême, Oward et Médée sont tous présent. Les mines sont inexpresives, personne ne parle et pour la première fois la mine enjouée de Médée a disparue.
Laïs va mal.
Médée dit qu'elle a usée une très grande quantité de magie lors de cette bataille. C'est d'ailleurs grâce à elle que nous sommes encore là.
Un tonnerre s'est abattu sur Osborne faisant tremblé ennemis comme amis. Tous sont tombés, déstabilisés par cette source de magie ancienne.
Le ciel a grondé, le vent a soufflé et la magie a opérée.
En nous sauvant nous elle s'est mise en danger.
Ils l'ont tous pris en grappe il est évident que c'est elle qu'ils veulent. De nous tous c'est elle qui a été le plus attaquer, il n'y a qu'à voir son état.
-Vous pouvez y aller je vais rester, déclare Oward sèchement.
La Lunaïs souffle doucement résignée. Je remarque à son expression que quelque chose ne va pas pourtant elle ne dit rien. C'est étrange.
-On repassera en début de journée, repose toi Oward, tu es aussi dans un sale état.
L'Alpha fini sa phrase en regardant Laïs. Avant même qu'Oward ne s'en rende compte c'est lui qui a amené Laïs ici Médée à ses trousses. Je crois qu'il voulait qu'elle démontre sa sincérité, après le discours d'hier soir il n'y a pas mieux.
Sa mère touche son épaule en sortant et le couple me salue avant de disparaître derrière cette porte en bois.
Le regard de Médée sur Laïs me fait froid dans le dos, je crois qu'elle réalise quelque chose qu'elle ne nous dit pas.
-Vient mec, on sort prendre l'air, chuchoté-je à Oward qui n'a pas lâcher sa main depuis plusieurs heures j'en suis sûr.
Il relève son regard vers moi et je n'y vois rien de bon, néanmoins il passe doucement son pouce sur le dos de la main de Laïs qui est taché de sang avant de la lâcher.
On quitte l'endroit retrouvant l'air frais avant qu'il n'aille derrière le Locum. Il y a de vieux bancs abandonnés, on y prend place dans un silence lourd et acrimonieux.
Je plisse les yeux en voyant deux écureuils grimper un arbre. J'ai l'impression qu'ils se poursuivent, comme si l'un avait volé le bien de l'autre. Cette scène me ramène à un Disney, l'âge de glace.
Derrière un buisson caché par un tronc d'arbre imposant, un pelage noir scintillant me fait de l'œil. Il me rappelle vaguement quelque chose, enfin bon.
-Comment va Laeïla?
Je tourne la tête vers lui interloqué. Il est resté avec Laïs tout ce temps, il n'est pas complètement au courant du chaos qui règne là-bas.
-Elle dort, je crois que ça lui restera gravé.
Oward pince ses lèvres serrant la mâchoire. Les guerres, la violence, le sang ce sont des choses qui ont marqués notre enfance. Laeïla n'a pas totalement guérit de ses souffrances, disons que moi je leur peint de jolies sourires pour qu'elles soient moins traumatisantes.
Le temps est maussade, la lune a disparue derrière les nuages. L'air est frais mais le vent ne souffle pas, même lui a fait ses valises. C'est un peu comme si la nature attendait son réveil pour reprendre son cours.
-Tu ne devrais pas culpabilisé, ce n'est pas de ta faute Oward. Ça allait arriver un jour où l'autre.
Mes mots font échos dans les profondeurs de son cœur particulièrement abîmé ce soir.
-Tu as tout fait pour la protéger, ton courage est admirable mec, t'as même pas hésité à bondir pour la sauver au dépend de ta vie.
-Et elle est entre la vie et la mort.
-Tu as déjà vu minimoys tomber sans se relever? Elle est petite forcément elle est plus près du sol mais elle est forte le minus j'en suis persuadé.
Un rire nasal sans trop de joie lui échappe.
-Comment tu parles d'elle là, sourit-il en me lançant un regard.
Je lève les mains au niveau des épaules avant de poser ma jambe sur mon genoux glissant mes mains dans mes poches.
-Ils ont perdus cette guerre certe, mais ils reviendront ce n'est qu'une question de temps.
J'acquiesce silencieusement en regardant au loin un premier rayon lumineux percé l'obscurité de la nuit. Il doit être aux alentours de cinq heures du matin, c'est l'été le soleil se lève plus tôt que les habitants maintenant.
On a gagné grâce à Laïs mais sa magie apparaît de manière non contrôler, elle peut blesser n'importe qui en plus d'elle même.
-I...il y a beaucoup de...dégâts?
Je lève mon regard vers ce ciel nuageux. Sa question tremblante d'appréhension ressemble plus à une affirmation illustrée.
-Peut-être une trentaine de décès, ce n'était pas leur but de nous décimé, ça ressemble à un avant goût.
-Comment vont les petits nouveaux?
Mon regard se crispe et le temps semble se figé.
Les petits nouveaux...
Oward souffle longuement jurant dans sa barbe avant de se lever follement. Quelque chose ce soir a laissé un goût amer, celui de la mort.
La mort d'innocents.
Ils sont décédés, eux et leurs parents.
Sur les trois il ne reste que la petite et ses parents.
C'est tellement injuste putain, fait chier!
-Tu as de quoi fumer? Me demande Oward au bord de la crise.
Je sors de ma poche mon paquet de cigarettes que je lui tends avec mon briquet. Je sais qu'il ne fume jamais si ce n'est à cause de l'anxiété, l'angoisse, la désolation et la peur.
L'odeur de sa cigarette effleure mes narines mais bizarrement ce soir ça me répugne. J'aimerais vivre dans un putain de petit monde calme mais il a fallut que je sois bloqué dans un monde où la mort est un simple avertissement au règlement de compte.
Et par la fenêtre de cette sphère je regarde le monde vivre comme si nous, nous les gens vu comme étant différents, nous ne souffrons pas. C'est hallucinant de voir que malgré tout dans ce monde chacun n'a que lui en tête.
Un sans-abri à besoin d'une pièce? Peu importe je dois m'acheter des chips même si j'ai une tonne de nourriture chez moi et que lui crève de faim.
Oh, ce sont des nourrissons, la joie de leurs parents? Tant mieux c'est de souffrance et d'amertume que nous vivons.
Voilà un monde chaotiquement répugnant.
Et je me déteste d'en faire parti sans ne rien pouvoir faire.
-Je vais rester jusqu'à ce qu'elle se réveille...rentre te reposer mec, merci pour tout.
Je cligne des yeux en levant la tête vers lui. Il a fini par jeter cette drogue sur le sol humide pour l'éteindre avant de finalement la ramasser. Il aime pas trop la pollution, le cliché du mec parfait lui.
Je me lève et m'approche de lui en lui faisant une accolade.
-Elle va s'en sortir, c'est l'une des nôtres maintenant et entre nous cette gonzesse est puissante je ne serai pas choqué d'apprendre qu'elle est immortelle.
Ma remarque le fait rire mais je suis quand même un peu sérieux. Laïs m'épate tout les jours, demain si je la vois voler sur un balai je ne serais pas surpris. Elle est légendaire.
Je salue Oward en quittant cette endroit maintenant illuminé par les premiers rayons du soleil. Quand je retourne au centre de nos habitations c'est si cligne qu'on pourrait croire qu'il ne s'est rien passé.
Si ce n'est l'atmosphère pesante qui courbe nos dos.
~~~
Appuyer lascivement sur la rambarde de mon balcon je regarde un louveteau s'amuser avec sa mère dans les bois. Ma cigarette enfin rouler je l'allume dans un souffle lasse avant de la porter à mes lèvres.
Le ciel gris commence à se dégager petit à petit néanmoins l'atmosphère reste la même.
J'ai cette impression...enfin parfois j'ai la sensation que le bonheur ce n'est pas pour moi. Enfaîte c'est con parce que je suis sûrement le plus drôle sur terre mais...mais ouais ça s'arrête là.
J'aime faire rire les autres, enfin je le fais naturellement maintenant, un peu comme par automatisme.
C'est mieux de passer pour le con que pour celui qui réfléchit constamment.
En faisant rire les autres je fais rire mes soucis, c'est l'un des bons côtés d'une joie déguisée.
Je fais rire la galerie et je m'en plains pas. Des fois je me reconnais un peu dans ces écrivains qui sur papier, délivre autrui de leurs pensées.
Moi si j'avais la chance d'écrire un livre lu par des gens que je ne connaissais je me livrerai sur ce que c'est réellement d'être le mec drôle dans un monde sans joie.
Être la personne qui voit son cœur se briser un peu plus chaque petite seconde. Être la personne qui ne dit jamais rien mais qui subit tout.
J'ai toujours cru qu'en la trouvant elle, j'irai mieux.
Putain j'y avais tellement cru.
Et je l'ai vu sourire à ce garçon qui n'était pas moi.
Je l'ai vu m'ignorer pour ce garçon qui n'était pas moi.
J'ai compris que celui qu'elle aimait c'était un garçon qui...n'était pas moi.
Ce qui fait mal c'est...que tout le monde m'a fait y croire.
Et j'ai fini par moi aussi avoir espoir.
Mais cette personne ne m'aime pas et je dois oublier ce qu'elle et moi n'avons jamais été.
Doucement je prends mon téléphone et par automatisme je vais sur cette discussion qui nous relie. On ne s'est plus envoyé de message depuis plus d'une semaine maintenant.
Elle ne veut plus entendre parler de moi.
J'ai peut-être mal fait un truc? Peut-être que pour une fois j'aurai dû être moi même?
Enfin...Le contraste est brutale.
Parce que hier encore j'avais les yeux posés sur son visage et maintenant je me muni de souvenirs pour avoir l'air moins minable.
Et c'est toujours cette question qui revient: Pourquoi les autres y ont droit et pas moi?
Qu'es-ce que j'ai de moins qu'eux?
Enfin bref, Jimmy est un garçon plein de ressources et ce n'est pas en m'infligeant autant de tristesse que je vais réussir à avancer.
Je me redresse et m'étire avant de déposer le cadavre de ma cigarette dans mon cendrier.
Je suis torse nu et pour ne rien vous cacher, là je me les gèle.
Je peux vous confier un secret hein? J'suis con, vous êtes dans ma tête. Pas vrai?
C'est ce que je me disais! Parce que je ne confierai jamais mon mal-être à quelqu'un, j'aime pas que ma tristesse soit peinte dans la joie de quelqu'un d'autre.
Et puis entre nous, ce n'est pas comme si j'avais tout misé sur elle, hein?
-Jim, tu viens Laïs s'est réveillée?
Je me retourne vers Laeïla, elle a une sale tête...pour pas changer.
Je hoche la tête et la suit en attrapant mon tee-shirt que j'enfile maladroitement à deux doigts de chuter dans les escaliers.
-Marche moins vite tu vas te fouler la cheville, ricané-je en la rattrapant.
-Putain quel humour, je me roule sur le sol là!
Je la dévisage en réfléchissant sérieusement. À deux doigts de la balayer sur le sol pour qu'elle roule vraiment je me contient et affiche un petit sourire.
Elle hausse un sourcil mais je me contente de marcher normalement comme si de rien était. Ce qu'il se passe dans ma tête, c'est entre ma folie et moi.
On arrive au Locum et on ne perd pas de temps pour rejoindre les autres à l'intérieur. Laïs est là, assise le regard rivé sol. Oward est assis à ses côtés et je remarque qu'elle tient son petit doigt dans sa main.
Médée range une petite fiole sur son étagère, ça doit être un vieux remède.
-Tu veux prendre l'air avant que mes parents arrivent? Chuchote Oward en la regardant.
Laeïla essuie ses mains sur son bas de jogging, elle est anxieuse. Je crois que moi aussi. L'état de Laïs me laisse perplexe. Elle décline même l'offre d'Oward.
Laeïla s'approche doucement s'asseyant à ses côtés. Sa main se pose sur son épaule et à son contact Laïs relève la tête pour lui sourire chaleureusement.
Je comprends sa perdition. C'est la première fois que Laïs est attaquer par des vampires, ce sont des êtres froids et sordides, il est évident qu'elle est presque traumatisée.
La porte s'ouvre sur les parents d'Oward qui ont visiblement pas perdus de temps.
-Comment va-t-elle? Demande la Lunaïs en portant son regard sur la concernée.
Éméline a toujours été quelqu'un de froid avec nous. Laeïla ne l'apprécie pas énormément. Quand on était encore mioche on l'aimait bien puisque c'est elle qui a prit la relève après le décès de nos parents.
Enfaîte je sais que nos parents et eux avaient quelques conflits mais ils s'aimaient énormément on peut parler d'amour fraternel à ce stade. Je pense que la Lunaïs les voit en nous, c'est une douleur qu'elle ne veut peut-être plus ressentir.
Je le comprends, Laeïla a du mal mais moi je comprends.
-Médée a dit qu'elle est en état de choc, elle s'est réveillée à cause d'un cauchemar.
L'Alpha Suprême hoche la tête en passant une main dans sa barbe coupé très courte. Il me fait vachement penser à un mafieu, c'est hallucinant.
Faut pas lui dire, il se la pète déjà assez.
-Doit-elle rester ici ou nous pouvons la ramener chez nous?
La question de Vilence me surprend, il ne la détestait pas lui?
Médée dépose ce qu'elle a en main, une petite boîte noire avant de regarder Laïs qui elle aussi la regarde. On pourrait presque croire qu'elle communique, ça c'est un truc de psychopathe.
-Elle reste, déclare Médée, pour l'instant.
Le couple hoche la tête tandis que ma sœur fait un bisous à Laïs avant de s'en aller avec les parents d'Oward. Il ne reste plus que lui, Médée, Laïs et moi.
Je m'en vais aussi. Laïs n'est pas dans son assiette ce qui est compréhensible, je vais garder mes blagues pour moi.
Je reste dehors faisant danser les flammes de mon briquet, j'attends Oward. Ils sont chaotiquement beau ensemble. S'il n'avait pas Aglaë et les vampires tout serait parfait mais rien ne l'est ici-bas.
Même avec des défauts j'aurais aimé être comme ça avec elle, avec l'humour qui va avec, évidemment.
Je sais qu'Oward passe une étape crucial avec Laïs, il n'arrive juste pas à lui faire part de ses pensées alors que je suis sûr que c'est la solution à leur problème.
Ses pas derrière moi me reconnecte au présent, je le regarde longuement avant de pouffer. Dire qu'il fait le matcho alors qu'il est clairement dingue d'elle.
-Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle, souffle t-il.
-Si j'avais un miroir tu aurais pus mieux voir.
Son regard blasé me fait doucement rire.
-Tu devrais aller te reposer mec, inutile de rester éveillé maintenant qu'elle va bien.
Il enfonce ses mains dans ses poches tandis que je range mon briquet. Le silence est lourd, c'est pesant.
-Elle a rêvé d'une guerre, quelque chose de sanglant et abominable, souffle t-il, Médée a dit que c'était une vision.
Mes yeux s'écarquillent, je comprends mieux. L'expression d'Oward laisse croire qu'il n'est pas touché mais je sais qu'il est déjà en train de réfléchir.
On sait qu'il y aura une guerre mais que Laïs l'ai vu ça c'est autre chose.
-Là bro, je ne sais plus quoi dire, ta nana est puissante.
Oward sourit simplement mais on sait tout les deux que Laïs a une puissance en elle qu'elle n'a même pas réellement utilisée.
-Ouais, tu as raison et c'est justement ça le problème.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Hello!
Nouveau pdv qui me semblait important!
Jim...💔
Ça me tenait vraiment à cœur qu'on le découvre personnellement parce que ça reste un personnage très important qui lui aussi a une histoire.
Bon j'ai écrit une partie de ce chapitre en chialant parce que je parlais autant de lui que de moi ptdr...
(Je n'arrive pas à mettre mon gif🫥)
Anyway!
J'espère tout de même que le chapitre vous a plu! Il est grand temps de retrouver nos prota et pourquoi pas un peu de joie?
PETIT POINT IMPORTANT: Par rapport au dernier chapitre il y a encore quelques troubles donc je tiens à vous éclairer!
Je rappelle donc que le père de Laïs s'appelle Severus Patterson et sa mère s'appelle Valencia. (Chap.29)
Faites attention à vous, bisous<3!
MES RÉSEAUX WTTPD:
Instagram: Annaëlle_Gre
Tiktok: Annaëlle_Gre
À suivre...☾