Laïs
-Aïe!
Laeïla retire le coton sur ma joue en s'assurant que je vais bien. Je hoche simplement la tête. Assise sur le rebord de la baignoire elle désinfecte ma joue fendue qui a doublé de volume.
Le coton imbibé est frais sur ma peau et calme la chaleur qui se dégage à cause de la douleur.
On est rentré depuis plus de trente minutes. Le trajet a été silencieux comme mon cœur depuis que j'ai vu de quoi était capable Marcus. Laeïla finit de me soigner et je la remercie tandis qu'elle retire ses bijoux.
-Je suis désolé, sincèrement. Elle n'avait pas à t'humilier de la sorte, c'est petit de sa part.
Je me lève en lui souriant.
-C'est...Oréna après tout. Dis-je simplement.
Je le dis parce que ce n'est pas la première fois que sous le coup de l'énervement elle me balance des horreurs à la figure. Je lui ai toujours pardonner, encore, encore et encore. Ce soir, c'était la fois de trop.
La porte de la salle de bain s'ouvre coupant Laeïla dans son élan et Oward fait son apparition. Il nous regarde tour à tour avant de me faire un signe de tête.
Laeïla me sourit et lui il disparaît, sans chercher à comprendre je sors de la salle de bain en m'excusant auprès d'elle.
Je le suis quand il descend les escaliers et même quand il passe le pas de la porte. Sur le pérron il s'arrête et se tourne vers moi. Je fronce les sourcils quand son bras se lève et dans sa main se trouve une veste, sa veste.
-Tu vas attraper froid, prend la.
C'est ce que je fais et je n'ai même pas le temps de le remercier qu'il commence déjà à marcher. J'enfile sa veste en trotinant à ses côtés. Je suppose qu'on va au lac, comme d'habitude. Aucun de nous deux ne parle, seul le bruit de l'herbe et des feuilles sous ne pieds, fait du bruit.
Devant le lac il s'arrête et je fais de même. Le bruit des grenouilles règne en maître dans le silence de la nuit et on finit par s'asseoir en même temps.
Sur les nénuphars des sauterelles s'amusent à faire la course et l'atmosphère de la nuit m'apaise.
-Comment tu te sens? Susurre t-il en lançant un cailloux dans l'eau.
Et je frissonne.
Comment je me sens?
-Je dirais, comme une idiote, ouais c'est sa je me sens affreusement bête. Lui confié-je.
Il tourne sa tête vers moi en posant ses bras sur ses genoux, je me positionne comme lui sauf que je pose ma tête sur mes avants bras.
-Tu veux me raconter ce qu'il s'est passer?
Douce comme la nuit sa demande me laisse sans voix parce que j'ai peur que dans tout ça je ne passe une nouvelle fois pour la menteuse jalouse et envieuse. Pourtant comme quand lui s'est confié j'ai l'impression qu'il me comprendra un peu comme je l'ai fais, je le souhaite, vraiment.
-Je...je l'ai vu forcer ma meilleure amie à le suivre dans cette chambre. Soufflé-je en rivant mon regard sur l'eau. Quand je suis arrivé il...il l'a frappé et...je crois...j'en suis sûre Oward, il l'aurai agresser.
Ma gorge se noue brutalement tandis que j'ai cette impression de revivre la scène.
-C'est ma meilleure amie...je...je n'ai pas voulu qu'elle vive ça...ce n'était pas contre elle au contraire j'ai juste voulu l'aider.
Mes yeux me piquent au point où les larmes me brûle. Je les laisse couler pour la première fois de la soirée et la lune apparaît enfin derrière les nuages et se reflète dans l'eau.
-Quand je l'ai éloigné d'elle, ça ne l'a pas plus...il m'a giflé et je suis tombée mais ce n'est...pas grave c'est pour elle que j'ai peur...Marcus est violent et Oréna est...amoureuse.
Je me noie dans mes larmes parce que je comprends pas, je ne comprends rien.
-Pourquoi elle a fait ça? Je...j'ai pas voulu ça je voulais juste pas qu'elle vive la même chose...j'ai eu peur, peur pour elle Oward je le jure.
Mes jambes retombent sur ce sol humide et je me sens soudainement livide. Cette soirée m'a épuisée.
-Je pensais bien faire...j'ai juste voulu l'aider.
Et son odeur me frappe quand son bras s'enroule autour de moi et qu'il me rapproche de lui jusqu'à ce que je sois collé à son torse. J'en n'ai marre d'être aussi vulnérable en sa présence pourtant je me sens tellement désespéré, largué et seule.
Parce que j'ai toujours cru que je faisais bien les choses. J'ai toujours voulu que Oréna s'en sorte, qu'elle réussisse dans sa vie que si c'était Marcus que la rendait heureuse alors qu'elle le fasse changer mais à ses yeux je ne suis qu'une égoïste jalouse.
Je n'ai jamais rien dit pour son bien et elle me voit de cette manière.
J'ai toujours tout fait pour elle et...et ouais mon cœur s'est brisé quand celle que je pensais être ma meilleure amie m'a rejeté pour les autres, mon cœur s'est brisé quand elle m'a cracher sa haine dans ces toilettes, devant tout le monde, mon cœur s'est brisé quand je l'ai vu s'éloigner petit à petit pourtant notre amitié devenait toxique.
Mais je l'aimais comme ça parce que même si ce n'était pas là meilleure amitié du monde je la vivais avec elle et nos bons moments couvraient ma peine.
-Tu as eu raison Laïs, elle le comprendra plus tard. Sa main passe dans mes cheveux que j'ai attaché rapidement. Ne t'en veux jamais d'être une bonne personne, tu as bien fais.
J'ai mal à la côte dans cette position, mon crâne explose pourtant dans ses bras je me sens bien alors je ne dis rien. Ses mots me touche, sa présence aussi, je crois qu'il ne se rend pas compte de son importance en ce moment même.
-C'est difficile de l'accepter mais certaines personnes ne se rendront jamais compte du bien qu'on leur veut, tu auras beau tout faire pour eux ça ne sera jamais suffisant.
Ouais, je l'ai vu ça...trop tard mais maintenant je le sais.
-En voulant sauver tout le monde Laïs tu finira par te perdre toi.
Ses mots me heurte violemment car je le sais et je l'ai toujours su pourtant j'ai l'impression que c'est plus fort que moi.
Au final j'ai l'impression que tout le monde est plus important que moi, c'est l'impression que j'ai toujours eu alors même si ça ne va pas ce n'est pas grave. J'ai toujours préféré être là personne qui écoute plutôt que celle qu'on écoute parce que je déteste ça, la pitié, la considération pourtant au fond de moi j'aimerais juste qu'on me porte un peu d'attention, que pour une fois on me montre que je vaux le coup.
Mais les désirs des autres passeront toujours avant les miens.
Et c'est n'est pas grave.
-Tu ne voulais pas qu'elle vive la même chose que qui?
Je me détache de lui et il me laisse m'éloigner pourtant il maintient un contact, mon petit doigt dans sa main. Comme pour me dire que lui il est là.
Oward devient celui qui m'apporte cette attention que j'ai l'impression de ne pas mérité. Avec lui j'ai le sentiment d'avoir aucun secret pourtant je sais qu'au fond il y a des choses sur lui que je ne sais pas et c'est pareil pour lui.
-La même chose...que moi. Je finis par avouer sans le regarder.
Parce que je sais que ça lui restera gravé dans la mémoire. Son propre petit ami a voulu abusé d'elle, je sais qu'elle ne dormira plus sereinement, qu'elle ne se sentira plus aussi propre qu'avant, que la nuit un dégoût profond pour sa propre personne lui viendra.
Mais j'ai peur pour elle, elle ne veut pas que je sois là et je veux qu'elle ait une personne, même si ce n'est pas moi.
-Je ne veux pas qu'elle...qu'elle meurt comme je me suis sentis mourir...Oréna a un rapport particulier avec ça. Avoué-je.
Oréna n'aime pas ce sujet et elle m'a confié un jour que l'une de ses cousines en a été victime. Alors j'ai compris.
-Comme elle je...j'ai juste subi une tentative et...j'ai crus que j'allais y rester.
Et une partie de moi est restée dans cette ruelle.
Juste parce qu'il y a plus grave que moi. Juste parce que je ne suis pas légitime de me plaindre. Juste parce que je penses à tout et toutes celles et ceux qui n'ont pas pu s'en sortir et je ne me sens pas légitime de porter ma cause. Alors oui j'ai juste été victime d'Arris.
Sa main serre mon doigt et j'essuie mes larmes. Je m'en veux d'avoir entaché sa vie comme elle me l'a fait comprendre. Je pensais vraiment bien faire.
-Ce qui m'a toujours frappé chez toi c'est ta manière de minimiser ton cas Laïs. Sa voix se veut ferme et j'ai l'impression qu'il est presque énervé. Tu n'as pas juste été victime de tentative de viol, tu as été tout simplement victime d'un acte grave puni par la loi. Ce n'est pas parce que c'est toi que ça n'a pas d'importance Laïs, arrête de minimiser ton cas, toi aussi tu es importante.
Mes lèvres se déforment et mes larmes coulent au son de sa voix, ses mots sont directs et brutaux. La vérité me heurte de plein fouet au point ou j'en tremble d'effroi.
-Tu as le droit de pleurer, de te sentir mal, d'avoir peur. Tu as le droit toi aussi de souffrir parce que toi aussi tu existe et toi aussi tu es une âme en peine. Celui qui ne voit pas ton importance ne connais juste pas ta valeur mais la concernant Laïs, elle rayonne en toi, ne laisse pas ton cœur la prendre en compte que lorsque les autres te le disent.
J'ai toujours eu l'habitude de voir ma valeur dans les yeux du monde mais moi...je n'ai pas assez d'assurance pour m'aimer ou bien même m'assumer.
Et quand ses yeux verts presque noirs se retrouvent dans les miens mes sens se brouillent. Ses mots me touchent tellement que ça me semble irréel, comme pas normal et j'en viens à douter de la situation mais ce sentiment ne dure que quelques secondes.
Comme s'il voyait mon hésitation ou encore mes nombreux questionnements il me prend dans ses bras et cette fois-ci les miens s'enroulent autour de lui.
Un merci sincère quitte mes lèvres et son odeur me bercent si bien que quand mon corps tombe de fatigue je ne lutte même pas pour rester éveillé.
~~~
Ça chatouille. Ce n'est absolument pas agréable.
Je me réveille en sursaut quand sa me rentre dans l'oreille et un caméléon vole dans les airs avant de retombé sur le sol. Ma main se porte à mon oreille et je le regarde fuir rapidement avant de faire le mort plus loin en devenant marron comme la feuille à ses côtés.
Et un grognement à mes côtés me fait sursauter une deuxième fois. Quand je me tourne vers la source de se bruit je bondis en voyant un énorme loup noir dormir à mes côtés. En moins de temps qu'il n'en faut je suis debout armé d'une...une brindille?
L'animal ouvre les yeux en baillant longuement et je vois, je vois ses crocs mais je vois aussi ses yeux verts et je me calme. Contrairement à la première fois je suis plus sereine pourtant quand il se lève je garde mes distances.
Puis je réalise. On est près du lac, le soleil est haut dans le ciel et la trace de nos deux corps couche l'herbe. Je me suis endormie et il devait être aussi épuisé que moi. Je le regarde s'étirer alors que je dépoussiére mes habits remplis d'herbe.
J'ai beau avoir dormi sur ce sol je mentirais si je disais avoir passer une mauvaise nuit, hormis ma côte un peu douloureuse je me sens bien.
On se regarde dans les yeux, un instant et je viens à me demander si un jour je le verrai se transformer, c'est peut-être effrayant je n'en sais rien quand bien même je me dis que ça doit être intime alors je regarde le chemin qui me mène à chez lui avant de reporter mon attention sur ce loup au pelage sombre.
-Je...je vais te laisser, mer...
J'ai à peine le temps de finir qu'il avance vers l'eau avant d'y mettre ses deux pattes avant. Sa tête se tourne vers moi et mes yeux s'écarquillent.
-Il est hors de question que je mette ne serait-ce qu'un orteil là-dedans.
Sa tête se penche sur le côté et ses yeux se font rieurs, je sens que ça ne va pas me plaire. Quand sa patte se lève rapidement elle m'éclabousse et l'eau glacial fige mes muscles.
C'est un regard noir qu'Oward récolte alors qu'il se secoue. A peine ai-je fermé les yeux que je sens que l'on me pousse jusqu'à ce que je sois devant cette eau. Verdâtre, similaire à ses yeux l'eau m'a l'air profonde et habité, pourtant il y a mit ses pattes.
A côtés de mon reflet apparaît le sien. Mes cheveux sont emmêlés mais je n'en ai que faire. Quand je me tourne vers lui sa tête bouscule légèrement ma hanche et je me rends compte que je n'ai même plus peur de lui, de son loup ou du danger qu'il peut potentiellement représenter.
Un craquement me fait sursauter et en tentant de me retourner mes chaussures glissent dans la boue et je tombe dans cette eau glacée et profonde qui crée en moi un mouvement de panique. Au début je reste paralysé jusqu'à ce que la panique me gagne et que je commence à remonter tentant de m'accrocher à une corde imaginaire. Les yeux fermés et les joues gonflées d'air je sens deux mains sous mes aisselles m'extraire de l'eau et mes jambes s'enroulent automatiquement autour de cette personne.
Quand j'ouvre les yeux je vois Oward et à peine ai-je le temps de me défaire de lui que nous chutons tout mes deux sur l'herbe où nous dormions tout les deux ultérieurement.
Mon genoux me fait mal et je souffle un coup avant de poser mes mains à plat sur le sol pour relever le haut de mon corps et c'est là que je me rends compte que je suis couché sur lui. Mes yeux s'écarquillent brusquement et en un bond je m'étale lourdement sur le côté.
-Putain...Gronde t-il en se redressant à son tour. Désolé j'aurais pas du t'amener au bord.
Mes joues virent au rouge face à la situation.
-C'est rien, c'est pas grave!
Il tourne la tête vers moi et je vois qu'il se retient de rire, je fronce donc les sourcils en inclinant légèrement la tête. Il se rapprocher de moi, peut-être plus que nécessaire et je le vois regardé mes cheveux tandis que sa main se lève.
-Les grenouilles ne seront pas contente!
Il ri en balançant un nénuphar dans le lac. J'avais un nénuphar sur la tête...
Il se lève et je fais de même en rivant mes yeux sur mon tee-shirt qui me colle à la peau et quand je relève la tête vers lui je vois sa gêne.
-La grenouilles aussi est sur ma tête? Demandé-je en tapant du pied.
Il sourit avant que de ses doigts il prenne les deux extrémités de sa veste qu'il rabat sur ma poitrine. Une nouvelle fois l'incompréhension me prend et je le regarde dubitative.
-Ton tee-shirt Laïs, il est blanc. Souffle t-il en passant une main dans ses cheveux.
Mes yeux s'écarquillent simplement en comprenant. Je ne porte pas de soutien gorge comme la majorité de mon temps et je viens à me dire que ce détail devient vraiment embarrassant.
La veste a juste des boutons, pas de fermeture mais quand il commence à marcher je prends conscience que de toute les manières on rentre.
-Allez c'est pas grave, tu viens ou tu reste avec tes lézards?
Je souris bêtement en le rejoignant et nous marchons à l'unisson vers la maison.
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Hello!
J'espère que vous allez bien et que le chapitre vous a plu!
Pour le coup Oréna...je vais la taper! N'empêche Oward est extrêmement chou avec Laïs.
Je me demande si nous aussi on peut ouuu?👀
Anyway
On se retrouve vendredi pour la suite!
Prenez soin de vous!🌷
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A suivre...🌗