Alors qu'il venait de terminer sa journée, Chi Cheng croisa Xiao Chang dans l'ascenseur. Les deux hommes se retrouvèrent seuls et Xiao Chang tenta de lui faire la conversation.
« On est jeudi, comme d'habitude, c'est Wu qui te récupère, n'est-ce pas ? »
Chi Cheng ne répondit pas et sortit une fois que l'ascenseur atteignit au rez-de-chaussée.
Une fois à l'extérieur, il réfléchit à son dîner. Un second collègue l'approcha.
« Monsieur Chi, vous attendez Monsieur Wu ? »
Chi Cheng se tourna vers elle, puis s'enfuit.
Il erra dans une rue commerçante, il désirait dévorer un bon petit plat, il passa devant un petit restaurant et la propriétaire à l'extérieur lui sourit et s'approcha.
« Tu viens de finir ta journée ? Viens, je vais te montrer ce que l'on sert, nous ne cuisinons qu'avec des produits frais. »
Chi Cheng entra et jeta un œil à l'étalage de plats cuisinés, il aperçut le plat favori de Wu, des ailerons de canard laqués.
Lorsque la femme constata le regard insistant du jeune maître sur les ailerons, elle s'adressa à lui.
« C'est ce que tu veux ? »
Chi Cheng hocha la tête.
« Combien en veux-tu ? »
« Je vous laisse décider. »
La femme remplit un sac.
« Tu es tellement différent, contrairement à toi, Wu ne m'aurait jamais dit de décider. Habituellement, il m'aurait répondu d'en mettre neuf, pas un de plus ni un de moins. Si j'en mets plus ; il ne me dit rien, mais si j'ai le malheur d'en oublier un, alors il me le signale et ne paie qu'une fois que cela lui convient. »
Son mari joignit la conversation.
« Wu est tellement marrant, il en achète toujours neuf, je lui ai demandé une fois pourquoi il n'en achetait pas dix. Il m'a dit que vous étiez deux et que chacun en mangeait quatre. Pourtant, s'il en achète dix, il peut aussi diviser équitablement. Si chacun en mange quatre, ça ne fait que huit alors. Mais il me demande toujours de mettre de la sauce chili* pour lui sur la plus grosse. Ha ha ha... »
La femme se mit à rire avec son mari.
« Oui, d'ailleurs avant même que je n'ai le temps de lui rendre la monnaie, elle a déjà disparu. Il m'a même demandé de ne rien dire, si un jour, je voyais un homme très grand entrer. »
« Il a bien précisé de ne pas mentionner la sauce chili. » Ajouta le mari.
« Oh oui, oui, oui. »
« Ha ha ha... »
Le couple continua de plaisanter sans retenue, mais aucun ne releva l'expression étrange sur le visage du jeune maître.
Avant qu'il ne quitte l'établissement, la femme le rattrapa.
« Je ne l'ai pas vu depuis un moment. Est-ce qu'il a déménagé ? »
Chi Cheng acquiesça.
« Hé... Il venait régulièrement, maintenant, il me manque. La dernière fois, il voulait du riz gluant malheureusement, j'avais déjà tout vendu. Je lui ai dit de revenir le lendemain, mais je ne l'ai jamais revu... »
Alors que la femme continuait son récit, Chi Cheng quitta le restaurant.
Auparavant, Chi Chent faisait quelques courses avant de rentrer, puis lui et son amant cuisinaient ensemble. L'un lavait les légumes et l'autre cuisinait les nouilles, qu'importe le résultat final, ils dévoraient joyeusement le plat. Mais à présent, il ne restait plus que lui, il ne mettait plus un pied dans la cuisine, d'ailleurs, il restait encore les pommes de terre que Wu avait acheté, elles n'avaient pas pourri, car c'était encore l'hiver, mais plusieurs avaient commencé à germer.
Normalement, lorsqu'un amant rendait visite à ses parents ou qu'il passait moins de temps avec sa moitié, alors celle-ci se sentait seule, mais elle restait heureuse. Mais après une rupture, les émotions sont totalement différentes, le cœur souffre sans une seule once de gaieté.
Son cœur était comme un champ de mines que seul le mot Wu pouvait déclencher, s'il venait à penser à lui alors tout explosait en morceaux.
Son amant l'avait quitté sans hésiter, laissant derrière lui une étagère remplie de figures en sucre.
Des centaines de figures en forme de serpent, certains avaient le museau en l'air, d'autres avec la queue levée, différentes espèces y étaient représentées. Chi Cheng se demandait comme son partenaire avait réussi à utiliser les bonnes couleurs et se souvenir de chacun d'entre eux sans faire d'erreur.
Chi Cheng dîna puis se doucha, il ouvrit son armoire et vit le pyjama que Wu lui avait offert.
Avant, il n'osait pas le porter, aujourd'hui, il n'avait pas envie de le porter.
Wu avait emménagé sans rien et la seule trace de son passage restait ce pantalon.
Celait prouvait que son départ était calculé et qu'il n'avait rien à avoir avec le comportement de Chi Cheng. Ainsi, il ne pouvait ni lui trouver d'excuse ni se blâmer.
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Guo était en pleine partie de billard, lorsque Li Wang se pencha vers lui et lui annonça.
« Shuai est là. »
Il releva la queue, sa boule butta contre une autre avant d'entrer dans le trou.
Il jeta la queue à Li Wang et courut tout sourire, mais lorsqu'il approcha de la porte, il cessa de sourire et l'ouvrit tranquillement avec un air sérieux.
Depuis que Wu avait prouvé qu'il n'était qu'une victime dans l'affaire, il avait fait preuve de beaucoup de patience et avait refusé de contacter le docteur.
Il tenait à ce que l'homme comprenne qu'il n'avait rien fait de mal et que celui-ci l'avait mal jugé, ainsi, il se devait de venir toquer à sa porte le premier. Enfin, le jeune homme était apparu, il ne pouvait pas laisser passer sa chance.
Une fois devant Shuai, sa première phrase fut :
« Qu'est-ce que tu fais là ? »
« Je suis simplement venu te voir. » Sourit le docteur.
L'expression sur le visage du jeune homme resta rigide et sérieuse, mais son cœur fondit à la vue de son sourire.
Regarde-toi, tu veux vraiment que je t'attache puis t'écarte les jambes pour te faire l'amour toute la nuit.
Mais il se contenta de répondre :
« Pourquoi faire ? »
« Cela fait un moment que l'on ne s'est pas vu, je me demandais si tu étais encore en vie. »
Shuai ne fut pas rebuté par l'attitude de son prétendant.
Guo s'appuya contre l'encadrement de la porte et fixa froidement le visage de Shuai.
« On m'a joué un mauvais tour, mais je me porte bien, maintenant que la vérité a éclaté au grand jour, ma vie n'a fait que s'améliorer. »
Putain, tu m'en veux encore ? Quel ego surdimensionné ! Tu me ris au nez, c'est ça ? Si tes couilles* ne te maintenaient pas au sol, tu aurais certainement fini dans les airs ! Jura intérieurement Shuai.
Malgré ses pensées, le docteur resta respectueux envers Guo.
« C'est du passé, entrons et parlons un peu. » Répondit Shuai en tirant Guo à l'intérieur.
Guo tira Shuai vers lui et dit qu'un ton arrogant.
« C'est du passé ? Quand ai-je accepté d'avoir une conversation avec toi ? Tu m'as accusé d'avoir une liaison avec Chi Cheng. Laisse tomber... Rentre chez toi et cesse de gaspiller mon temps, je suis sale contrairement à l'innocente petite fleur* que tu es. »
Shuai l'ignora et pénétra davantage dans la maison.
Les papillons dans le ventre de Guo devenaient incontrôlables, mais son ton resta le même.
« Qui t'a permis d'entrer ? Hé, tu es vraiment sans-gêne ! Tu es coriace, je suis persuadé que ta peau est suffisamment épaisse* pour j'en fasse des ravioles. Tu sais, avant je ne l'avais pas réalisé, mais depuis que tu t'es mis en tête que Chi Cheng et moi avions une liaison, je dois avouer que je le trouve très attirant. Allez, allez, allez... Rentre chez toi maintenant. Ça te plaît d'être la cinquième roue du carrosse ? Dépêche-toi avant qu'il n'arrive ! »
Shuai lui jeta un regard méprisant. Guo continua à le pousser.
« Pourquoi tu me regardes comme ça ? C'est toi qui as inventé toutes ces choses, maintenant, c'est trop tard pour les regrets, mon cœur lui appartient. Tu peux rentrer pleurer sous ta couette. »
« Guo, je te préviens, ne pousse pas le bouchon trop loin. »
« Quoi ? Mais c'est la vérité ! »
Alors que les deux hommes tentaient de régler leur différend, une voix résonna.
« Je peux le prouver. »
Guo se raidit.
Chi Cheng entra calmement, il passa son bras autour des épaules de son meilleur ami et fixa le docteur.
« Guo est à moi alors arrête de nous causer des ennuis. »
« Dis... Qu'est-ce que tu fais là ? » Demanda discrètement Guo.
« Comment ça ? » Répondit sereinement Chi Cheng. « De plus, je ne suis pas venu les mains vides, bientôt, nous serons une famille. »
Guo grimaça.
« Arrête ça, le cœur de mon homme est fragile. »
« Pourtant, je ne joue pas la comédie. »
Chi Cheng lui répondit puis il se tourna et cria.
« Montez tout au sixième étage, faites-vous aider par son assistant, il vous indiquera où placer les meubles. »
Guo se tourna et faillit s'évanouir. Il vit défiler des duvets, des tapis, des armoires et des étagères...
« Attends, tu es sérieux ? »
Avant même qu'il n'ait pu avoir une réponse, Shuai avait déjà quitter les lieux.
Guo comptait lui courir après mais Chi Cheng le retint, celui-ci le traîna de force à l'intérieur.
« Ne te plie pas à tous ses caprices. »
« Je ne me plie pas à tous ses caprices ! Tu oses dire ça alors que c'est exactement ce que tu faisais avec Wu ! » Répondit furieusement Guo.
Chi Cheng plaça sa grande paume sur la nuque de Guo et le força à tourner son visage dans sa direction.
« Moi, Chi Cheng, ton ami d'enfance désire avoir une conversation en tête-à-tête. »
Guo se détendit puis donna un coup dans la poitrine du jeune maître.
« Tu as bien choisi le moment, il fallait vraiment que tu viennes nous interrompre pour ça. »
Puis le duo, bras dessus bras dessous, monta les escaliers.
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* Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais Chi Cheng s'est réellement opposé à ce que Wu consomme des plats ou aliments épicés après leur première fois (chapitre 114), c'est donc pour cela que Wu mangeait ce neuvième aileron en secret.
* Le pénis de Guo représente son ego. C'est pour cela que Shuai mentionne ses couilles et précise que c'est grâce à elles, qu'il n'a pas fini dans les airs.
* La fleur de lotus représente la pureté de corps et d'esprit. Il me semble qu'il existe un proverbe sur le lotus et le fait qu'il pousse dans la boue. C'est aussi très fréquent qu'un personnage de light novel soit décrit par le terme white lotus (souvent le personnage principal), cela veut donc dire que c'est un personnage pur et innocent.
* Lorsque Guo mentionne que la peau de Shuai est épaisse, c'est l'expression thick-skinned qui est utilisée, ce qui signifie en gros être coriace, résister aux différents aléas de la vie. Ce qui est drôle, c'est que lorsque Chi Cheng apparaît et embête le petit couple, Guo utilise l'expression opposée, thin-skinned, sensible. Bien sûr, ici, cela peut aussi signifier que Shuai n'est pas aussi patient/généreux et qu'il ne va pas supporter d'entendre ses propos.
History 4 vient de sortir, je n'avais pas du tout entendu parlé d'une quatrième saison, j'ai vu que beaucoup étaient déçus. J'ai regardé les deux épisodes, je dois avouer que le format parait assez différent du reste des History, mais quelqu'un a mentionné qu'il s'agissait du même scénariste que pour Make Our Days Count, ce qui peut expliquer le tout. Plusieurs ont critiqué le jeu de l'acteur principal et narrateur (il me semble), certains le trouvent trop exagéré. Je pense que pour Xiang Hao Ting de MODC, c'est possiblement mieux passé, car nous ne pouvons l'ignorer, c'est un très bel homme et sûrement aussi parce que cela ne semblait pas aussi fou vu l'âge de son personnage. MODC avait une histoire pas très folle ou passionnante (assez classique), mais les acteurs étaient très bons malgré vous savez quoi (je suis pas du genre à chialer sur ça mais le retournement était -pardonnez mon français- à chier).
La seconde saison de We Best Love a aussi débarqué. Je pense que si History 4 flop, pas de crainte pour WBL puisqu'il s'agit de la scénariste de plusieurs History plutôt célébres et d'un bon nombre de mes favoris (Trapped, Crossing the Line, obsessed).
Sur ce, je vous souhaite une excellente semaine. Merci pour les très gentils messages de la semaine dernière. À la semaine prochaine.