Chapitre 33 | Le feu passionnel (1)

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Le père de Thomas. Je n'arrive pas à croire qu'il soit juste devant moi. Comment sait il qui je suis ? Est-ce que Thomas lui a raconté notre dernier différend ? Puis je me souviens que le père de Thomas vient d'être libéré de prison pour complicité de meurtre. Je me sens moins à l'aise, d'un coup. Sentant ce malaise arriver, monsieur Ricci m'informe :

—Je vous rassure, je ne suis pas dangereux.

L'homme ricane doucement, sous mon regard interrogateur et rajoute :

—Je me rends compte que ma parole n'a aucune valeur pour vous, mais je souhaiterai tout de même que nous discutions.

Je suis intriguée mais en même temps, craintive. Cet homme est inconnu pour moi et il a été accusé de complicité de meurtre. Même si Thomas m'a assuré plusieurs fois que son père a été entraîné injustement dans cette histoire, cela ne m'empêche pas de me sentir en insécurité. Toutefois, il s'agit du père de l'homme que j'aime. Un jour ou l'autre, j'aurais à le côtoyer.

—Je vous écoute, dis-je d'une petite voix par forcément assurée.

Monsieur Ricci semble agréablement surpris de ma réponse positive et m'offre le sourire jumeau de celui de Thomas.

—Très bien, souffle le quinquagénaire.

Il me désigne un banc, un peu plus loin de la maison de Thomas et m'invite à ce que nous nous asseyons dessus.

A chaque pas que j'effectue, je sens mes jambes flageller sous le poids de ma tristesse. Cependant, je tâche tout de même de garder un minimum de force pour m'enfuir, au cas où les choses tournent mal.

Une fois installés, monsieur Ricci se tourne vers moi et me déclare :

—Je viens vers toi, enfin vers vous, pardon...

—Ce n'est rien vous pouvez me tutoyer.

Il me remercie du regard et reprend :

—Thomas a encore des sentiments pour toi.

Cette phrase que je souhaitais entendre depuis si longtemps ne sonne pas aussi bien que je ne le pensais. A vrai dire, j'ai l'impression qu'il s'agit plus d'un mensonge que d'une vérité.

—Je... je ne suis pas sûre, bégayé-je. Thomas ne veut plus entendre parler de moi.

Le père de ce dernier lève les yeux au ciel avec un rictus sur le coin des lèvres.

—Il n'a pas changé, ricane-t-il. Quand il se vexe, Thomas envoie bouler les gens, mais au fond, il a besoin de leur soutien. Je suis bien placer pour en parler.

Je serre les lèvres, voyant parfaitement ce à quoi il fait allusion. La première fois que Thomas m'avait parlé de son père, il m'avait décrit à quel point il le détestait, le pensant coupable de la mort de sa mère. Au fil des années, sa rancœur s'est apaisée. J'ignore si le garçon que j'aime porte l'homme assis à côté de moi dans son cœur et s'il est assez intime avec lui, pour lui confier de telles pensées.

Monsieur Ricci m'indique :

—Thomas est rancunier, mais cela ne dure jamais longtemps. Regarde, il m'a bien pardonné et maintenant nous nous entendons bien ! Certes, nous ne sommes plus aussi proches que dans le passé, mais je suis sûr que nous allons réussir à retisser des liens. Cassandra, Thomas t'aime et je suis sûr que d'ici une semaine vous serez de nouveau amoureux comme des fous !

—Non, soupiré-je nostalgique. La différence entre vous et moi, c'est que vous n'avez rien fait. Vous êtes innocent. On ne peut pas en dire autant pour moi.

Le père de Thomas me regarde l'air désolé et tente de trouver les bons mots :

—Cassandra, quoique tu aies fait, je suis sûr qu'il te le pardonnera. Moi, il me tenait coupable d'avoir tué sa mère de chagrin, je pense que rien ne peut être pire.

Je secoue négativement la tête, totalement dépourvue d'espoir, concernant un retour du couple Cassandra et Thomas.

—En plus, ajouté-je, Estelle ne cesse de coller votre fils, telle une sangsue. Sans compter qu'elle me déteste amèrement.

Monsieur Ricci grimace.

—Je ne l'aime pas cette fille. Sérieusement, je ne vois pas ce que mon fils trouve à cette pimbêche.

La remarque de mon espéré futur beau-père me redonne le sourire. Enfin quelqu'un dans mon équipe anti-Estelle. Il continue :

—Je pense qu'il la considère que comme un pansement à votre relation. Cette fille lui avait brisé le cœur, selon ses dires. Rien que dans le récit qu'il m'avait dressé d'elle, je savais que je n'allais pas l'apprécier. Elle a l'air vicieuse et antipathique.

—Exactement, m'amusé-je plus détendue. Ce n'est vraiment pas une personne aimable, du moins avec moi. Devant les autres, elle joue au petit agneau fragile et angélique.

Monsieur Ricci et moi rigolons un bon coup. Le père de Thomas a l'air d'être un homme charmant et vraiment sympathique, finalement. La tension qui me pesait disparaît enfin, pour laisser place à un sentiment de confiance.

***

Hello, comment allez-vous ?

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📌Que pensez-vous du père de Thomas ?

📌Cassandra va-t-elle accepter son aide ?

📌Que se passera-t-il ensuite ?

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xoxo

Les flammes de la passion | 2Where stories live. Discover now