Chapitre 3 | Princesse déchue (1)

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Mes pensées se bousculent dans ma tête depuis mon entrevue inattendue avec Thomas Ricci. Cet après-midi, je n'ai pas réussi à me concentrer sur les préparatifs de la Fashion Week et cela m'a énervée. A vrai dire, ce qui m'agace le plus c'est ma réaction suite à cette retrouvaille. Cela fait dix ans que je n'avais pas vu Thomas. Je l'avais vraiment oublié. Mais dès que je l'ai vu ce matin, j'ignore ce qui s'est passé, mon cerveau a déraillé. Pourquoi ?

La montée en ascenseur me paraît durer une éternité. Dans le miroir de la cabine, je constate mon reflet. Où est donc passée la femme d'affaire forte de ce matin ? S'est-elle envolée depuis le retour de son amour passé ? Celle que j'aperçois est pleine de craintes et de colère. Elle se demande si ce qui s'est passé dans la matinée était un rêve ou plutôt un cauchemar. Cette femme dans la glace n'est pas Cassandra Perret, la femme d'affaire qui a travaillé dur pour en arriver là où elle est. Non, celle que je vois, c'est la Cassandra Perret dévêtu de son masque. La Cassandra d'il y a dix ans. La Cassandra de Thomas.

J'émets un long et douloureux soupir. Des larmes viennent brouiller ma vision. Je hais ce sentiment de faiblesse qui me traverse actuellement. Je déteste me sentir démunie et avoir l'impression de perdre le contrôle de la situation.

L'ascenseur arrive enfin à l'étage où j'habite. Je m'avance d'un pas peu assuré vers la porte de mon appartement. Avant de l'ouvrir, je prends une profonde inspiration et me répète à voix basse :

—Tout va bien. Il ne s'est rien passé. Thomas est juste venu jouer son rôle de Dom Juan, ce qui n'a pas fonctionné. Je n'ai pas à me sentir mal envers Lisandro, je n'ai rien fait.

J'ai beau me répéter cela, mais en vain. Une question persiste : si ce n'était « rien », pourquoi cela me met-il dans un tel état ?

J'ai beau tenter de me persuader que la réapparition de Thomas m'a laissée indifférente, mais cette simple pensée sonne comme un mensonge et la sensation des papillons dans mon ventre, me décrédibilise pleinement.

Je chasse toutes les petites voix dans ma tête, d'un coup de main. Il est temps de remettre mon masque. Sans lui, je suis faible et je n'aime pas me sentir démunie. Je dois être forte et impassible. Autrement, je n'arriverai à rien.

Cet élan d'énergie m'aide à oublier tous mes questionnements, temporairement, et à faire revenir la femme d'affaire que je suis. J'entre dans mon appartement en chatonnant :

—Je suis rentrée ! Y a-t-il quelqu'un ?

Lisandro sort de la chambre, vêtu d'un costume deux pièces. En me voyant, un sourire éclaire son visage et il se passe de même sur le mien. Cette simple vision me conforte dans l'idée que Thomas n'a eu aucun impact sur moi tout à l'heure. C'est bien Lisandro que j'aime.

Le beau métis approche en ma direction et s'intéresse :

—Coucou Princesse, bonne journée ?

Je l'embrasse et m'apprête à lui expliquer la situation. Je ne veux rien lui cacher, cela m'a apporté que du malheur dans le passé. S'il y a bien une chose que mes relations adolescentes m'ont apprise, c'est que le mensonge est le pire poison dans un couple.

Cependant, je n'ai même pas le temps de prononcer une syllabe, que Lisandro me répond déjà :

—Super. De mon côté c'est la catastrophe. Les cours de la Bourses sont instables et...

Je décroche rapidement. Tous ces termes boursiers s'apparentent à du mandarin pour une personne lambda telle que moi.

Tandis que Lisandro continue à m'expliquer qu'une crise financière risque prochainement d'éclater, je me sers un verre de vin rouge, tout en hochant, de temps à autre, la tête et en lâchant des « Ah bon ? » ou « Vraiment ? Comment cela se fait-il ? ».

—Bref, souffle Lisandro au bout d'une demi-heure de tirade, je dois partir pour Kabuto-Cho.

—Kabu-quoi ?

Lisandro ricane et répète :

—Kabuto-Cho, la bourse de Tokyo. Je dois m'y rendre au plus vite.

Je fais une moue, tandis que Lisandro vient me prendre dans ses bras. Son doux parfum envahit mes narines, ses boucles brunes glissent entre mes doigts et son cœur bat contre mon oreille. Nous restons quelques instants à nous serrer dans nos bras, au milieu de la pièce à vivre. Nous ne bougeons pas et profitons simplement de cet instant à deux, qui nous est offert.

Qu'est-ce que je l'aime. Cela a toujours été lui. Depuis dix ans. Nous deux. Thomas et moi. Euh Lisandro et moi ! Je secoue la tête, afin de chasser cette pensée erronée de ma tête.

Tu vas bien, Cassandra ? m'interroge Lisandro étonné de mon acte.

Super, mens-je. Au top ! Je viens juste de me souvenir d'un dossier que j'ai oublié au boulot. Tant pis !

J'esquisse un sourire forcé, sous le regard interrogateur de Lisandro. Ce dernier fronce les sourcils.

Je suis parfaitement consciente d'être la pire menteuse de l'univers, c'est entre autres pour cela que je ne me risque pas à garder des secrets à mon fiancé.

Finalement, Lisandro ne relève pas mon attitude étrange et annonce :

Ok... Bon, je dois vite préparer mes valises.

—Pourquoi ? Tu as le temps. Tu peux les faire demain matin ?

—Demain matin je suis à Tokyo. Je pars ce soir.

***

Hey ! Comment ça va ?

📌Vos impressions sur ce début de chapitre ?

📌Que pensez-vous de l'attitude de Cassandra ? Et de celle de Lisandro ?

📌Pensez-vous qu'il y a des secrets dans ce couple ?

📌Des idées pour la suite ?

Merci de voter, commenter et d'être au rendez-vous pour la suite !

xoxo

Les flammes de la passion | 2Where stories live. Discover now