Chapitre 23 | Bienvenue à la maison ! (2)

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Durant le déjeuner, mes parents font attention de ne pas évoquer le sujet Lisandro ou Thomas. Je leur donne des nouvelles d'Antonio, qu'ils avaient rencontré au premier Noël à New-York. Je les informe un peu des avancés de l'entreprise et de son rayonnement qui commence à s'étendre.

Je suis vraiment contente de rendre fière mes parents, il s'agit de la chose la plus importante pour moi. Au lycée, dès que j'évoquais mon souhait de travailler dans la mode, les gens me demandais automatiquement avec quelle agence de mannequin je voulais travailler. Pour eux, je n'étais qu'une blonde écervelée et superficielle, qui ne pouvait qu'être jolie et se taire. Mais heureusement que mes parents ont toujours cru en moi. Même s'ils ne me le montraient pas explicitement, ils ont toujours soutenu mes projets, que ce soit dans mes études, ou bien lorsque j'ai monté l'entreprise avec mon amie Courtney. Alors les rendre fiers, c'est comme un retour sur investissement. Je leur donne, ceux pour quoi ils ont payé.

Une fois le déjeuner terminé, j'enfile la robe bleu canard que j'ai achetée lorsqu'Ambre et moi avons dévalisé les boutique parisiennes et m'en vais chez Thomas.

Dans la rue, je marche vraiment lentement. Je n'ai pas préparé ce que j'allais dire, je pense que ça va venir tout seul. D'un autre côté, j'angoisse, et si rien ne me vient à l'esprit ? Ou bien, est-ce que je l'embrasse ? Peut-être que de cette façon, nos problèmes se règleront comme dans les films d'Antonio. Mais s'il me repousse ça va être la honte internationale.

Tellement perdue dans mes pensées, je dépasse la maison de Thomas. Je fais alors demi-tour et m'arrête cette fois-ci au bon endroit. En revoyant la maison, je me souviens du premier jour où je l'ai visitée. Thomas m'avait invitée chez lui pour qu'on fasse l'exposé sur Robert Solow et sa théorie de la croissance économique. Bon, il s'est avéré qu'il s'agissait aussi d'un prétexte pour me draguer. Je me demande si l'intérieur de sa maison est encore tout blanc ou s'il a changé la décoration. Il m'avait dit que sa mère avait tout refait en blanc, comme pour repartir sur une page blanche. J'espère seulement qu'il n'a pas changé la salle du piano.

Il s'agissait à la fois de la pièce la plus chaleureuse, mais aussi la plus intime. Il m'avait joué, ce jour-là, la mélodie de la chanson All of me de John Legend et depuis, elle était devenue notre chanson. C'était ma pièce préférée. Ou peut-être sa chambre, nous y avons passé pas mal de temps. A la remémoration de ce souvenir, je sens le rouge me monter aux joues et les papillons dans mon estomac entament leur danse.

Je n'ai que de bons souvenirs dans cette maison, j'ai effacé de ma mémoire ceux qui me contrariaient, alors je ne vois pas pourquoi aujourd'hui, cela se passerait mal. Comme me l'a dit Thomas à New-York, la passion est un feu éternel. Cette connexion qu'il y a entre nous existera pour toujours.

Cette pensée positive me redonne du courage, du moins suffisamment pour avancer jusqu'à la porte et appuyer sur la sonnette. J'entends la sonnerie retentir dans la maison et le stress me gagne. J'angoisse, je ne sais toujours pas ce que je vais dire ou bien faire. Et si ça se trouve, il n'est pas là. Une partie de moi le souhaite, mais d'un autre côté, je me dis qu'il vaut mieux qu'il soit là, au moins, ce sera fait.

J'entends des pas dans la maison, j'imagine que Thomas était à l'étage et qu'il se dépêche de venir ouvrir.

Durant ce court moment, entre les bruits de pas et l'ouverture de la porte, j'ai l'impression que le temps s'arrête. Comme si le destin me laissait le temps nécessaire pour que je me prépare à ces retrouvailles. J'ajuste ma robe, ainsi que mes cheveux. Je pars du principe que mon maquillage est intact, de toute manière je n'ai pas le temps pour les retouches. Je me place bien en face de la porte et lève la tête, un sourire collé aux lèvres. Je fais attention que celui-ci ne paraisse pas trop forcé, étant donné que je masque mes craintes.

Soudain la porte d'ouvre et mon cœur s'accélère. C'est le moment. C'est maintenant ou jamais.

Alors que j'ai enfin décidé du scénario, c'est-à-dire me jeter aux lèvres de Thomas, je me ravise vite fait bien fait, en découvrant une grande femme blonde aux yeux bleus. Une beauté glaçante. A vrai dire, elle me ressemble un peu. Elle est peu vêtue, seulement une nuisette en satin couvre son corps de mannequin. J'imagine que je l'ai dérangée pendant une partie de jambes en l'air.

—Désolée, dis-je en laissant partir toute la pression de revoir Thomas.

La femme me dévisage et arque un sourcil, tout en me détaillant, de haut en bas. J'ai l'impression de passer un scanner. Heureusement que je ne me laisse pas intimider et je lui explique :

—J'ai dû me tromper. Je cherche Thomas...

Je suis coupée par l'arrivée de l'intéressé, derrière la femme. Thomas se tient en effet derrière elle, seulement vêtu d'un jogging et pas n'importe lequel. C'est le jogging qu'il portait après chacun de nos ébats passionnels, dès qu'il sortait de la chambre. Je le trouvais tellement sexy dans ce jogging, en train de me préparer à manger. Enfin, je le trouve toujours aussi sexy, mais le voir porter ce vêtement, alors que je n'étais pas en sa compagnie, cela me fait du mal.

Il a l'air surpris de me voir. Son visage est partagé entre la curiosité, l'incompréhension et l'agacement. Je peux lire le juron sur ses lèvres, mais ce n'est rien à côté de tout ce que je veux hurler. Je vais exploser si j'ouvre la bouche.

Je sens mon estomac remonter dans ma gorge, mais ilest hors de question que je m'humilie encore plus. Je décide alors de fairedemi-tour et sors de la propriété en courant. Ce n'est qu'une fois sur letrottoir, un pâté de maison plus loin, que je me laisse tomber et pleure toutesles larmes qu'il me reste.


***

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Les flammes de la passion | 2Where stories live. Discover now