Chapitre 4 | Invité surprise (2)

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Je me réveille soudainement, essoufflée. Je suis allongée sur le canapé de mon salon, un verre de vin rouge posé sur la table basse en verre. Je me redresse et constate par la fenêtre la ville de New-York illuminée de mille et une lumières. Cette ville n'est jamais plongée dans le noir, même au milieu de la nuit, New-York rayonne.

En consultant l'heure sur mon téléphone portable, je conclu m'être assoupie trente minutes, depuis le départ de Lisandro. Je n'ai peut-être dormi qu'une demi-heure, pourtant cela a suffi pour me replonger lors de ma première année postbac. A l'époque où Thomas et moi étions encore régulièrement en contact. Cette période de ma vie ne me manquait pas, mais étrangement, en me réveillant, je ressens un sentiment de nostalgie à la remémoration de mon passé.

J'essaye de l'effacer de ma vie. Totalement. Mais plus je tente de l'effacer, plus Thomas s'ancre dans ma mémoire. J'ai l'impression d'en être prisonnière. Ne pourrai-je donc jamais me libérer de mon passé et tout recommencer à zéro ?

Je ramasse le verre de ma table basse et le finit d'une traite. Je m'approche de ma baie vitrée et regarde la ville. L'horizon est caché par la jungle de béton, dressée devant moi. Cela n'empêche, cependant, point d'apprécier le paysage qui s'offre à moi, de cette ville où les rêves se concrétisent.

Je me rends ensuite dans la cuisine, me préparer de quoi dîner ce soir. Les événements de la journée m'ont totalement retournée, il faut que je remplisse mon estomac. Je me prépare un croque-monsieur, rapidement et n'attends pas qu'il refroidisse avant de le dévorer en moins de deux secondes. Je me ressers un verre de vin rouge et m'installe sur le canapé. J'ouvre l'application Netflix sur la télévision et recherche un film à regarder. Je défile l'intégralité du catalogue que propose la plateforme, seulement je ne parviens pas à trouver un film qui pourrait me plaire. J'écrase ma tête dans un coussin du canapé, excédée et commence à pleurer.

On ne pleure pas forcément quand on est triste. On peut pleurer quand on est colère ou bien, dans mon cas actuel, quand on est épuisé. Ce dernier cas de figure vous fait pleurer lorsque vous n'arrivez pas à faire un choix. C'est débile, mais il s'agit de la réalité.

En général, je retiens mes larmes, pourtant, ce soir je me laisse pleurer car, d'une part, ça fait du bien de pleurer parfois et d'autre part, parce que je suis seule et je me sens terriblement vide. Je ne saurais décrire ce vide. J'ai l'impression que l'on m'a retiré toute ma joie et tout l'amour qu'on me portait. Peut-être qu'un détraqueur d'Harry Potter est venu me rendre visite et comme je suis une moldue, je ne m'en suis pas rendue compte.

Mes théories improbables font sécher mes larmes et me font respirer normalement. Parfois j'aime bien reposer la faute sur quelque chose d'irrationnel. Peut-être que je ne me sens pas responsable et que ce n'est pas la faute de quelqu'un que j'aime, non plus.

—Bon, me dis-je moi-même, je vais prendre une douche.

Je me lève de mon canapé et vais déposer mon verre dans la cuisine, avant de me rendre à la salle de bain. Je détache ma queue de cheval et passe mes doigts dans ma chevelure blonde. Je saisis un coton et du démaquillant et efface tout mon masque de la journée, un peu dissipé par mes larmes de tout à l'heure. J'analyse mon reflet dans le miroir. Je ne suis plus la même personne sans mon maquillage. A présent, on voit mes cernes qui tirent vers le violet, suite à cette longue et éprouvante journée. On peut aussi percevoir mes rougeurs aux joues sûrement dues à mon cycle menstruel actuel. Mais il paraît évident que je me voile la face.

La réalité est que mes yeux rouges sont bouffis à cause de la solitude que je ressens. Mes cheveux en pagaille trahissent mes mains passées avec angoisse durant ma crise de larmes.

Alors que je me déshabille, j'entends sonner à la porte. Je suis surprise, il ne me semble pas attendre de la visite. Je prends la décision d'ignorer cette sonnerie. Je commence à faire couler l'eau de la douche, afin de réchauffer l'eau, avant de mettre en-dessous. Je m'apprête à me glisser sous l'eau chaude, mais je suis interrompue dans mon élan par une nouvelle sonnerie. Je décide de l'ignorer de nouveau, mais l'abominable son retentit de nouveau dans l'appartement, avant même que je ne puisse tremper un doigt de pied dans ma douche.

Agacée, j'éteins l'eau de ma douche, puis je me rhabille rapidement et me dirige à la porte d'entrée. Sur le chemin entre ma salle de bain et ma porte, j'essaye de deviner qui pourrait venir aussi tard chez moi. Peut-être un livreur ? Ou bien c'est peut-être Lisandro qui s'en veut de m'avoir abandonnée et qui est revenu pour moi ?

Cette dernière pensée me rebooste. J'ajuste mes cheveux de part et d'autre de mon visage et affiche mon plus grand sourire. Plus j'approche de la porte d'entrée, plus je suis certaine que Lisandro se trouve derrière. Nous avons un lien qui nous relie et à ce moment présent, je sens que c'est l'amour de ma vie qui attend que je lui ouvre. J'en suis persuadée.

Je ne jette même pas un coup d'œil dans le judas et j'ouvre la porte. Mon sourire s'évapore dès que je me rends compte m'être trompée sur l'identité de mon invité surprise.

—Je... Tu...

Il m'est impossible de construire une phrase, tellement je suis sous le choc. L'homme sur le pas de ma porte, lui, semble heureux. Ses boucles brunes tombées délicatement devant ses yeux, n'empêchent pas ceux-ci de me transcender. Mon regard reste vide. Ma bouche entrouverte ne parvient à prononcer un unique son. Ma respiration semble s'être mise en pause en même temps que mon cœur.

Mon invité s'amuse de la situation. Son rire émet un son que je trouve, malgré moi, très agréable. L'homme profite de mon mutisme temporaire et me charrie :

—C'est comme ça que tu accueilles tes invités Chérie ? Laisse-moi rentrer.

Avant même que je nerefuse, Thomas Ricci entre dans mon appartement et prend ses aises. Je reste àla porte de chez moi, trop choquée pour lâcher la poignée de la porte. Jetourne la tête vers mon invité inattendu qui m'offre son habituel sourire deDom Juan. Sourire qui ne m'a jamais laissée indifférente. Je pose alors ma mainsur mon ventre, sentant des papillons, longtemps endormis, reprendre leur danse,comme si celle-ci ne s'était jamais arrêtée.


***

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Les flammes de la passion | 2Where stories live. Discover now