Chapitre 22 | Naomie (2)

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Je ris nerveusement et reprends l'histoire du début :

— « Ce n'est pas la fin du monde » ? Oui, je le sais Naomie, mais tu peux comprendre que lorsque j'ai appris que tu étais sortie avec Lisandro dans mon dos en Terminale, j'ai pu me sentir trahie !

—Mais vous n'étiez plus ensemble ! s'oppose-t-elle.

—Là n'est pas la question ! Tu es sortie avec mon ex, sans jamais m'en avoir parlé ! Et je ne l'ai appris que quatre ans après, quand Lisandro, lui, a eu le courage de me l'avouer.

Naomie souffle et croise les bras sous sa poitrine. Elle semble déterminée à avoir le fin mot de cette histoire et peut-être la régler. Je pense qu'Ambre l'a bien briefée avant de venir.

—Cass, reprend mon ancienne amie, arrête de me reprocher ça, je peux t'accuser de pire.

J'arque un sourcil, prête à écouter.

—Tu m'as piquée Thomas en début de Terminale, alors que nous étions encore ensemble.

Je ris jaune. Est-elle sérieuse ?

—Naomie, premièrement, c'est Thomas qui me courait après. Certes, je ne l'ai pas repoussé comme j'aurais dû le faire, je te présente mes excuses pour cela, mais deuxièmement, tu ne peux pas comparer quelques semaines de relation, alors que j'avais vécu deux ans en couple avec Lisandro ! On marche sur la tête !

Naomie semble excédée. Ni l'une, ni l'autre ne va faire le premier pas vers la réconciliation. Nous sommes de vraies têtes de mule, lorsque nous nous y mettons.

—Tu me prends encore plus la tête que ma première année de médecine, râle Naomie. Je pense que cela ne va mener à rien.

Alors que la belle métisse fait demi-tour pour quitter la pièce, elle est interrompue par Ambre qui s'interpose enfin et qui nous fait sursauter :

—Bon, ça suffit maintenant les filles ! Vous n'avez plus six ans. Faites la paix !

—Mais, tentons Naomie et moi en même temps.

—Pas de « mais » ! Oui, je l'accorde, Naomie aurait dû t'en parler, mais toi Cassandra, tu n'as pas été cent pour cent correcte avec elle non plus.

Naomie et moi nous rendons enfin compte que notre chamaillerie est très enfantine. C'est vrai, il n'y en a pas une pour rattraper l'autre. Naomie s'approche de moi, prête à hisser le drapeau blanc, elle me demande :

—M'aurais-tu pardonnée si j'étais venue te le dire ?

J'avoue avoir souvent réfléchi à ce cas de figure. Alors, je lui réponds honnêtement :

—Sûrement. Bien-sûr qu'au début je t'aurais fait la tête, mais cela n'aurait pas duré longtemps. Je t'adore Naomie. C'est juste que je déteste le mensonge, je connais trop bien les effets des cachotteries et des non-dits.

Un sourire rempli d'espoir s'affiche aux lèvres de Naomie. A mon tour, je lui présente mes excuses :

—Et pardonnes moi d'avoir agi comme une gamine. Je sais que je suis super bornée quand je m'y mets et que ces derniers temps, je suis super rancunière. Je travaille sur ça. Et maintenant, je me rends compte à quel point notre dispute était débile.

A mon tour de lui offrir mon plus beau sourire. Tandis que nos yeux s'emplissent de larmes, nous nous serrons forts dans nos bras, heureuses d'enfin se retrouver, après six ans de guerre froide.

—Enfin ! s'écrie Ambre en se joignant à notre câlin. Je savais que ce n'était pas perdu.

—Je pense que la distance n'a pas arrangé les chose, ajouté-je.

Naomie acquiesce et poursuit notre étreinte à trois.

—Je suis soulagée qu'on ait enfin fait la paix, souffle mon amie retrouvée.

—Moi aussi, rigolé-je. D'ailleurs, où en es-tu dans ton cursus universitaire ?

—Je termine ma dixième année de médecine, pour devenir cardio-chirurgienne !

Je suis impressionnée par son parcours. Elle me met au courant des dernières nouvelles concernant sa vie, puis j'en fais de même avec la mienne.

A la fin de mon récit, Naomie semble toute chamboulée. En même temps, vue ma sacrée histoire. Mon amie s'exprime :

—Wow, c'est...

Naomie tente de trouver le juste adjectif pour qualifier tout cela, alors je l'aide en complétant :

—Chaotique ?

—Exactement. C'est que Lisandro n'était pas toujours le petit-ami parfait, mais jusque-là ? Il a vraiment dépassé les limites des bornes ! C'est inacceptable, ce qu'il t'a fait.

J'acquiesce avec dépit. Ambre explique à Naomie :

—Nous partons demain pour Nice. On va essayer de retrouver Thomas et recoller les morceaux avec Cass.

—J'espère que ça va le faire !

Naomie croise les doigts et j'en fais de même. Il faut que j'aie toutes les chances de mon côté.

—Je ne pourrai malheureusement pas venir avec vous, annonce Naomie. J'ai encore cours et stages à l'hôpital, mais dès que j'ai deux jours de libres, je viendrai vous faire un petit coucou dans le sud !

—Avec plaisir, souri-je.

Ambre joint ses mains d'excitation et sautillant en s'exclamant :

—J'ai si hâte que l'on soit de nouveau toutes les trois réunies à Nice ! Cela n'a pas été le cas depuis que tu es partie, Cass.

Je hoche la tête et me laisse envouter par cette belle idée. Le trio infernal sera bientôt de retour à Nice, cela va être incroyable.

Sur ce, nous dînons dans la joie et la bonne humeur, puis Naomie nous quitte aux alentours de vingt-deux heures, car elle a cours le lendemain matin. Ambre et moi nous couchons assez tôt aussi, afin de pouvoir supporter les six heures de train qui nous attendent demain.

Cette nuit, en m'endormant, je ne pense ni à Lisandro, ni à Thomas, mais à mes deux meilleures amies, car je sais que ce sont elles que j'aurais à mes côtés, jusqu'à la fin de ma vie. Quoi qu'il se passe à Nice, je sais qu'Ambre et Naomie ne m'abandonneront pas.

***

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Les flammes de la passion | 2Where stories live. Discover now