Chapitre 18 | Passé, présent, futur ? (2)

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Je reviens à la réalité. Cela fait une demi-heure que je suis devant mon miroir, à me remémorer ce passage de ma vie. Avec le recul, je me rends compte à quel point j'ai été idiote et aveugle. A ce moment-là, j'aurais dû réaliser que Lisandro ne me soutenait pas et qu'il croyait rarement en mes projets. Mais j'ignore pourquoi j'ai fermé les yeux là-dessus. Sûrement parce que l'amour rend aveugle, non ?

Je rince mon visage et sors enfin de la salle de bain. Sur ma route vers la chambre d'amis, qui est ma nouvelle pièce après ma dispute avec mon fiancé, je passe devant mon ancienne chambre et Lisandro m'interpelle :

—Cassandra ?

Je m'immobilise et hésite à lui répondre. Avoir une discussion avec Lisandro est vraiment la dernière chose dont j'ai envie, actuellement. Mais je n'ai pas non plus envie d'avoir des reproches de sa part si je ne viens pas. Alors je pèse les inconvénients de chacune des deux options et réponds finalement :

—Oui ?

Mon cœur bat frénétiquement. J'ai l'impression que je vais assister à un rendez-vous qui va décider de mon avenir. Tandis que le stress me gagne et que mes mains deviennent de plus en plus moites, j'avance d'un pas craintif dans la pièce où se trouve mon fiancé.

La chambre que j'adorais auparavant me paraît glaciale et hostile. Physiquement, rien n'a changé, pourtant la lumière tamisée me donne l'impression d'entrer dans l'antre du diable. Ce dernier se trouve assis sur notre lit conjugal, en train de lire un livre. Les lumières de la ville à travers la fenêtre sont les seuls détails qui me paraissent familiers dans cet Enfer.

—Tout va bien ? me questionne Lisandro à peine entrée dans la chambre.

Je serre mes lèvres et acquiesce d'un mouvement de la tête. Bien entendu, je mens. Je me sens terriblement mal, j'ai l'impression d'avoir une enclume à la place de la tête, tandis que mon ventre se tord sous la douleur provoquée par le stress de cette conversation.

—Cassandra, souffle Lisandro qui n'a pas du tout gobé mon mensonge. Viens à côté de moi.

Je lutte pour ne pas le lui obéir, cependant la peur prend le contrôle de mon corps et mes jambes avancent seules vers mon diabolique de fiancé.

J'arrive à son niveau et Lisandro m'invite à prendre place à côté de lui dans le lit. Je m'assieds dans la même position que lui, sans prononcer un mot et en jouant nerveusement avec mes mains jointes près de mon ventre.

—Je suis désolé, finit-il par dire en posant son livre sur la table de chevet.

Ces trois mots suffisent à apaiser légèrement mes maux. Je le regarde pour la première fois depuis le début de la soirée. Son visage est toujours aussi dur et fermé, il m'est donc impossible de savoir s'il est sincère ou non.

Il poursuit :

—Je suis désolé de passer pour le méchant à chaque fois, mais sache que je fais ça pour ton bien. Cassandra, tu as toujours eu des espérances très hautes concernant ton avenir et à propos des gens qui t'entourent. Tu fais confiance vite aux inconnus, ce qui fait que tu te retrouves toujours déçue à la fin.

Je secoue négativement la tête et Lisandro appuie son argumentaire avec des exemples :

—Si. Je peux te citer deux cas où cela t'est arrivé : Hugo et Thomas.

Mon cœur se comprime et je tente, tant bien que mal, de garder un visage totalement neutre. Ne jamais montrer à l'ennemi qu'on est touché. Jamais.

—Cassandra, je t'en prie, arrête de me faire la tête et faisons table rase du passé. On ne va pas vivre le reste de notre vie à nous disputer. Soyons des adultes matures et passons outre ce petit obstacle que la vie a dressé devant nous.

Son regard dépourvu de pitié me transperce et je n'ai pas le courage de refuser et de m'enfuir. Alors je me tais et Lisandro prend ce silence pour un « oui ».

—Très bien, conclut-il. Viens, dormons à présent. Tu as la Fashion Week dans deux jours, il faut que tu sois en forme.

J'approuve et me couche à ses côtés, bien que je préférasse être loin de lui. J'essaye en vain de me dire que ce présent est aussi mon futur. Que ce serait-il passé si je n'étais retombée entre ses griffes ? Serai-je avec Thomas ? Serai-je heureuse ?

Je tente de trouver le sommeil, mais il est très difficile de fermer l'œil lorsqu'on a le diable à ses côtés. Je me tourne dans tous les sens, avec l'espoir de finalement tomber dans les bras de Morphée.

Malheureusement, mon esprit tourne en boucle sur Lisandro et son machiavélisme. Je me lève donc du lit et vais rejoindre la chambre d'amis, pour essayer de dormir au moins deux heures.

En me glissant dans les draps frais, je me sens soudain libérée d'un poids, comme si la présence de Lisandro me pesait littéralement. En posant ma tête sur l'oreiller, j'ai l'impression d'être toute légère et le sommeil arrive doucement. Je ferme les yeux et imagine mon futur parfait. Je continuerais de travailler dans l'entreprise où je suis, j'adore l'ambiance qui y règne. Antonio et Ambre seraient toujours à mes côtés. Et chaque soir, en rentrant du travail, j'aurais le plaisir de pousser la porte de l'appartement et écouter les doux ricanements de mes enfants qui me sauteraient dans les bras, tant je les aurais manqués la journée. Puis en me relevant, je le découvrirais, mon mari, un grand sourire aux lèvres, accourant pour me serrer dans ses bras. Nos bouches s'uniraient et s'offriraient le plus beau baiser du monde, tandis que mes doigts se perdraient dans ses boucles brunes. Ses mains se baladeraient le long de mon corps, me rassurant sur sa présence auprès de moi. Il ne me quittera jamais.

Ensuite, nous séparions lentement et nos regards, brûlant de passion, se feraient les plus belles déclarations d'amour.

—Je t'aime, lui glisserais-je.

Il sourirait et me retournerait :

—Je t'aime encore plus, Chérie.

***

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📌Lisandro va-t-il changer à votre avis ?

📌Cassandra va-t-elle réussir à s'habituer à sa nouvelle vie ?

📌Que signifie son rêve selon vous ?

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Votez, commentez et soyez au rendez-vous demain !

xoxo

Les flammes de la passion | 2Where stories live. Discover now