Chapitre 26 | Double jeu (1)

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Cela fait une heure que je cherche quoi porter. Dans trente minutes, je retrouve Estelle pour prendre un café et apprendre à la connaître et je veux trouver une tenue qui lui en mettra plein la vue.

Ambre est affalée sur mon lit, un magazine posé devant elle. Elle est censée m'aider à trouver ma tenue, mais j'ai plutôt l'impression qu'elle est là pour chauffer sa place.

—Pantalon ou jupe ? la questionné-je.

Ambre lève les yeux et retire sa sucette de la bouche. Pui honnêtement, elle répond :

—Je ne comprends pas pourquoi tu veux autant l'impressionner. Tu veux la séduire ?

—Pas du tout. Je ne veux seulement pas faire tâche à côté d'elle. Elle ressemble à un mannequin et si Thomas vient la chercher, je n'ai pas envie qu'il se dise qu'il a bien fait de laisser ce moucheron pour cette Barbie.

Ambre ricane et s'assois correctement sur mon matelas. Elle tapote ensuite la place à côté d'elle, afin que je vienne prendre place.

—Ne me dis pas que tu as accepté cette rencontre seulement dans l'espoir de revoir Thomas et essayer de lui en mettre plein la vue ?

Je fuis le regard de mon amie, car il s'agit exactement de mon plan initial. Mais dit à voix haute, il paraît beaucoup moins ingénieux.

Ambre reprend :

—Cass, tu m'inquiètes pas mal. Auparavant, rien ni personne ne pouvait souiller ta confiance en toi. C'était ton atout principal et c'est ce qui t'a permis d'arriver là où tu en es aujourd'hui, que ce soit professionnellement ou personnellement.

—Mais la manière dont Lisandro m'a traitée m'a fait tout remettre en question. Suis-je seulement cette femme idéale que l'on veut marier ? Mignonne, intelligente et ambitieuse ? N'ai-je pas d'autre qualité ? Ambre, tu sais mieux que personne que pendant longtemps, je pensais que je n'étais qu'une belle fille et que cela s'arrêtait là. Je me comportais comme une garce pour avoir une autre étiquette que « la belle fille de l'école ».

—Mais après il y a eu Hugo, complète Ambre.

Je hoche la tête et continue à me confier :

—Il m'a vraiment aidé à voir que j'étais bien plus que tout cela. Il m'a montré qu'être populaire n'impliquait pas d'être belle et garce, mais qu'on pouvait être aimé des autres en étant simplement soi !

—C'est pour ça que les gens t'admiraient au lycée, Cass. Tu étais gentille et toi-même !

—Alors pourquoi Lisandro m'a traitée de la sorte ? Parfois, je me dis que je méritais cela, que le destin me l'avait remis sur mon chemin pour une bonne raison et cette raison était de me punir !

Alors que mes larmes arrivent, Ambre détend l'atmosphère en me prévenant :

—Si tu pleures, ton maquillage sera ruiné et là, tu as intérêt à mettre le paquet avec ta tenue.

Cela marche et mes larmes partent aussi vite qu'elles sont venues.

—Cass, reprend Ambre. Tu n'as rien fait de mal dans toute cette histoire. Le seul à blâmer est Lisandro. C'est un abruti qui a voulu profiter de toi. Il n'a pas essayé de voir qui tu étais vraiment et c'est tant pis pour lui. Thomas, lui, a su voir qui tu étais vraiment, ce qui prouve que tu n'es pas une horrible personne.

—Mais si je ne retrouve personne qui me voit ainsi ?

—Tu retrouveras l'amour ma belle. Crois-moi.

Je la remercie du regard, avant qu'elle ne rajoute :

—Sinon, on se mariera toutes les deux !

—Je le veux ! réponds-je en tendant mon annuaire gauche.

Nous rigolons, avant que j'opte finalement pour une longue combinaison, assez légère, blanche et jaune. Puis je file à mon rendez-vous.

J'arrive en premier au café, mais Estelle ne tarde pas à apparaître, dans une belle robe violette. Nous nous installons à la terrasse d'un café sur la Promenade des Anglais, puis Estelle allume une cigarette.

—Que fais-tu dans la vie, Cassandra ? m'interroge-t-elle en tirant sur sa cigarette.

Elle tourne la tête afin de ne pas m'envoyer la fumée dans la figure, ce que je trouve sympathique de sa part.

—Je travaille en tant que directrice générale pour un magazine de mode, réponds-je fière de moi.

—Wow, c'est super bien ! Cela explique ton sens du style. Quel magazine est-ce ?

Je lui communique l'information et précise :

—Tu ne le connais peut-être pas, car c'est une amie de l'université et moi-même qui l'avons créé il y a six ans.

—Si je ne connais pas ? Tu rigoles ? J'adore ce magazine, je le lis tous les mois !

Je sens l'appréhension que j'avais à propos de cette rencontre, s'envoler me libérant un poids des épaules. En fait, Estelle est vraiment une personne charmante.

—Non vraiment ? insisté-je. C'est dingue !

—Ce qui est dingue, poursuit Estelle un grand sourire aux lèvres, c'est que je sois assise là, avec la co-fondatrice de mon magazine préféré. C'est totalement incroyable !

Je rigole en prenant une gorgée du cappuccino que j'ai commandé.

N'ayant plus de mauvais a priori sur Estelle, je lui propose :

—Tu devrais venir à New-York, je te ferai visiter les bureaux. Tu verras, tu auras l'impression d'être dans Le Diable s'habille en Prada.

—Avec plaisir ! J'ai hâte de me prendre pour Anne Hathaway, bien que je sois sûre que tu n'es pas cruelle comme Meryl Streep dans le film.

—Non, la rassuré-je.

Nous continuons notre discussion amicale. Je suis ravie d'apprendre qu'Estelle travaille directrice de communication dans une boîte de tourisme à Nice. Je lui ai aussi appris qu'Ambre occupait le même poste chez Nars et lui ai même proposé de les présenter l'une à l'autre.

***

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Les flammes de la passion | 2Where stories live. Discover now