Chapitre 9 | N'abandonne jamais (1)

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J'ai dormi comme une masse cette nuit. Enfin, après mon réveil en sueur et ma courte (très courte discussion) avec Thomas. J'effectue ma routine habituelle, à savoir prendre mon petit-déjeuner en écouter les informations à la radio, me brosser les dents et m'habiller. Cette dernière étape requiert un certain temps, car je n'arrive jamais à me décider à propos de la tenue du jour.

Durant ma préparation matinale, j'essaye de me concentrer. Je tourne toute mon attention vers les informations, mais celle-ci est vite rediriger vers les souvenirs de cette nuit. Je me sens coupable d'avoir rêvé de Thomas cette nuit et encore plus de m'être tournée vers lui, pour trouver du réconfort. Cette culpabilité ne cesse de s'intensifier et de me comprimer le cœur, chaque fois que mes yeux ont le malheur de se poser une photo de Lisandro dans l'appartement.

Je suis partagée entre la joie et la culpabilité. La joie, parce que je suis heureuse de m'être avouée à moi-même que Thomas ne me laisse pas indifférente. Je me sens comme libérée d'un poids. Je viens de franchir un pas important dans ma relation avec moi-même. Pourtant, la culpabilité prend une place prépondérante dans mon être. D'une certaine manière je trompe Lisandro en pensant à un autre que lui et ce n'est pas ce que je veux.

Le schéma de ce triangle amoureux en Terminale semble se répéter et je suis la seule qui peut y remédier. Cependant, je suis parfaitement consciente que cette fois-ci, quel que soit mon choix, je n'aurais pas de retour en arrière. Le Pardon n'est pas aussi simple à accorder à ce stade de nos vies, comme cela l'était en Terminale, bien qu'il fût assez difficile à cette époque de pardonner des erreurs de parcours.

Mes pensées s'évaporent lorsque je consulte l'heure sur ma montre et me rends compte qu'il faut que j'enclenche la quatrième vitesse pour ne pas arriver en retard au travail. En fermant la porte de chez moi, je jette un dernier coup d'œil à l'intérieur de l'appartement et mon regard croise celui de Lisandro sur une photo, ce qui noue mon estomac.

***

J'arrive au bureau pile à l'heure, essoufflée à cause de ma petite course qui m'a permis ne pas arriver à la bourre. Avant d'entrer dans le hall de la tour, j'analyse mon reflet dans l'une des vitres du rez-de-chaussée et réajuste ma coiffure afin d'être tout simplement parfaite. Je ne laisse aucun détail au hasard. Bien que je veuille toujours renvoyer cette image de femme d'affaire irréprochable, sans aucune imperfection à mes collègues, je me rends tout de même compte que je le fais pour une personne en particulier. Une personne qui travaille depuis peu dans nos locaux.

Je balaye ces pensées inappropriées de mon esprit et remets mon masque de femme d'affaire. Dès lors que je passe la porte tournante des bureaux, je laisse la Cassandra Perret tourmentées sur le trottoir des rues de New-York et accueille la Cassandra Perret, femme d'affaire. Celle qui mène une vie parfaite et sans aucun souci personnel.

Comme chaque jour, je rencontre Antonio dans l'ascenseur. Nous nous faisons une rapide bise et nous demandons mutuellement de nos nouvelles :

—Comment vas-tu Antonio ?

—Bien et toi ?

Je lui réponds par un petit sourire qui se veut enjoué. Cependant, mon rictus n'a pas l'effet escompté puisque Antonio fronce ses sourcils et me repose sa question :

—Cassandra, es-tu sûre que ça va ?

Je me contente une nouvelle fois d'une réponse muette en hochant la tête et en évitant son regard. J'ai trop de pensées qui me pèsent. Si je croise son regard, je sais pertinemment que je vais craquer et vider mon sac. Or ce n'est clairement pas le moment de craquer, dans cet ascenseur rempli de collègues. La Cassandra tourmentée attend sur trottoir d'en bas, pourtant ces derniers temps, j'ai l'impression qu'elle empiète de plus en plus sur la Cassandra femme d'affaire et cela me gêne beaucoup.

Mon ami, par un simple regard compatissant, me fait comprendre qu'il a très bien compris que quelque chose me tracasse. Au lieu de descendre à son étage, il m'accompagne jusqu'à mon bureau, afin que nous discutions tranquillement, à l'abri des regards.

—Qu'est-ce qui ne va pas Cassandra ?

Je sens ma gorge se nouer. Si je parle, je vais pleurer et il en est hors de question. Je respire profondément et essaye de me calmer. Dès que je me sens un peu mieux, je lui explique :

—C'est Lisandro. Enfin, Thomas... Non, à vrai dire ce sont les deux. Comme toujours.

— « Comme toujours » ? répète Antonio

Je l'invite à s'assoir sur le petit canapé qui se trouve près de la baie vitrée et lui déballe tout ce qui me tracasse :

—Je t'avais raconté ce qui s'était passé en Terminale, avec Thomas et Lisandro...

Antonio acquiesce et reste suspendu à mes lèvres.

—Et bien, j'ai l'impression que cet Enfer recommence et je ne sais pas quoi faire.

Mon ami se rapproche de moi et viens me serrer contre lui, tandis que je lutte de toute mes forces pour ne pas m'effondrer en larmes.

Pourquoi est-ce que ma vie doit se résumer à ce cercle vicieux ? J'ai l'impression que jamais je m'en sortirai !

—Ma belle, me console Antonio, je ne vais pas te mentir, je ne sais pas du tout ce que tu ressens. Les relations entre hommes et femmes sont si complexes, que je remercie le bon Dieu d'être gay.

Ce trait d'humour parvient à me décrocher un sourire, au plus grand bonheur de mon ami. Il poursuit :

—Cela étant dit, je pense que le problème ne vient pas de l'univers qui veut te faire souffrir. Si toute cette histoire recommence comme tu l'affirmes, je pense que c'est parce que tu n'es pas honnête avec toi-même.

J'arque un sourcil interrogateur et Antonio clarifie :

—Je pense que tu as encore des sentiments forts pour Thomas que...

—Mais j'aime Lisandro !

—Je le sais ma belle, mais cela n'empêche que tu as encore de forts sentiments à l'égard de Thomas ce qui te fait douter de ta relation avec Lisandro.

J'affiche une moue dépitée, mais je suis obligée de reconnaître que mon ami a raison. Peut-être que mon histoire avec Thomas s'est terminée avec des points de suspension et non par un point final.

—Que dois-je faire ? demandé-je totalement perdue.

—Sois honnête envers toi-même, ainsi qu'envers les deux hommes concernés. Je pense que c'est le meilleur moyen pour te sortir de ce « cercle vicieux ».

Je remercie Antonio avant qu'il ne file dans son bureau.Je reste quelques minutes, immobile à réfléchir comment procéder pour mes révélations. Je le sais, après cela, il y aura des blessés, c'est toujours comme ça avec la vérité. J'espère seulement ne pas revivre le même dénouement qu'avec Hugo.


***

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xoxo

Les flammes de la passion | 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant