Chapitre 20 | Regrets (1)

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Antonio a accepté de m'héberger chez lui, jusqu'à ce que je trouve un logement. Je ne me voyais passer la soirée seule à l'hôtel, alors je me suis tournée naturellement vers mon ami, qui m'a accueillie sans broncher.

Je lui raconte ma folle aventure, sans manquer les détails de la rupture des fiançailles. Antonio se tord de rire, lorsque je lui rejoue la scène où je balance une claque à Lisandro.

—J'aurais tellement aimé assister à cela ! s'esclaffe-t-il en se tenant le ventre. Cela devait être magistral !

—Et sa tête ! surenchéris-je. Mon Dieu, cela valait le coup de souffrir quelques semaines.

Nous continuons de rire, puis Antonio me prépare les fameux gnocchis alla romana de sa grand-mère. Durant le repas, la joie de ma nouvelle liberté s'atténue et laisse place une toute autre émotion qui m'est bien familière : le regret.

—Tout va bien ? s'inquiète Antonio.

Je serre mes lèvres dans un sourire qui se veut sincère et hausse les épaules. Mon ami me questionne de nouveau :

—Que se passe-t-il ?

—Je ne sais pas trop, avoué-je. J'ai des regrets...

—Il ne faut pas Cassandra, tu as fait le bon choix en partant. Lisandro était une personne nocive pour toi.

Je secoue négativement la tête et lui explique la vraie raison de mon regret :

—Non, ce n'est pas par rapport à Lisandro. Je suis parfaitement consciente d'avoir fait le bon choix, cela était le mieux pour ma santé mentale et moi-même. Mon regret se place par rapport à Thomas, à vrai dire...

—Ah...

Je vois Antonio perdu. Il ne sait pas quoi dire, mais la vérité est là : il n'y a rien à ajouter. J'ai fait une bêtise concernant Thomas. Jamais je n'aurais dû me laisser faire auprès de Lisandro. Cela fait des jours et des jours que je me dis cela, mais ce n'est qu'aujourd'hui que j'en ressens vraiment les conséquences.

—Je l'ai perdu, sangloté je en réfugiant mon visage dans mes mains. J'ai fait n'importe quoi. Il ne voudra plus jamais me parler après ça.

Antonio se lèvre alors de sa chaise et vient près de moi, afin de me consoler. Il m'enveloppe dans son étreinte chaleureuse et me caresse doucement la tête. Je laisse mes larmes couler silencieusement, tout en repensant à mes mauvais choix. Ce schéma de vie que je connais si bien.

—Cassandra, me chuchote Antonio tout en continuant son enlacement, je ne pense pas qu'il soit trop tard.

—Si ! parviens-je à dire entre deux sanglots. J'ai choisi l'homme qui me faisait du chantage plutôt que celui qui m'aimait, tout cela en affirmant que j'aimais le premier et pas le second. Je suis une horrible personne.

—Non, tu es une bonne personne.

Je continue de pleurer, tandis qu'Antonio me console et tente de me remonter le moral par des paroles gentilles et touchantes.

Un quart d'heure passé à verser mes larmes, je me calme enfin. Le sentiment de culpabilité envers Thomas est toujours présent, mais je commence à l'apprivoiser. Antonio m'apporte une tisane aux fruits rouges, puis s'installe à mes côtés dans le canapé de son salon. Nous profitons de la vue que nous offre sa baie vitrée, orientée plein sud, comme mon ancien appartement avec Lisandro. Les lumières de la Big Apple m'apaisent et me font sentir chez moi.

—Bon, me glisse Antonio, que vas-tu faire à présent ?

—Ne t'en fais pas, je vais trouver un logement et...

—Non, par rapport à Thomas.

Je reste quelques secondes, silencieuse, à songer à un plan.

—Je ne sais pas, confessé-je.

—Essaye de l'appeler, me suggère mon ami.

Je hausse mes épaules, doutant fortement que Thomas veuille me répondre. A l'heure qu'il est, il doit sûrement avoir bloqué mon numéro.

—Essaye, insiste Antonio. Cela ne coûte rien.

—Mais qu'est-ce que je vais le lui dire ? « J'ai quitté Lisandro, maintenant on peut se mettre ensemble » ? Il va penser que je l'utilise comme roue de secours.

Antonio lève les yeux au ciel et passe ses mains sans ses cheveux noirs de jais.

—Cassandra, me réprimande-t-il. Tu te prends trop la tête. Laisse ton cœur parler, lorsque tu l'auras au bout du fil, tu sauras quoi dire.

—Tu es bien optimiste, dis-moi.

—J'ai appris des meilleurs !

Il me lance un coup de coude amical dans les côtes. Il est vrai que j'ai toujours été une grande optimiste, comme mon père. Enfin, ces derniers temps cela ne s'est pas trop vu, mais j'ai des circonstances atténuantes. Alors je décide de faire ressortir la Cassandra positive qui est en moi et passe cet appel.

Première sonnerie.

Deuxième sonnerie.

Troisième sonnerie.

« Bonjour, vous êtes bien sur le répondeur du... »

***

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Les flammes de la passion | 2Where stories live. Discover now