Chapitre 11 | Une autre (2)

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Mon après-midi au bureau n'aura pas été la plus productive de ma carrière. Mon esprit était encore occupé par mes questionnements et mes craintes, mais je ne peux rien y faire. Enfin si, je peux aller voir Lisandro et tout lui raconter, cependant je mettrai notre couple en danger pour un avenir incertain avec Thomas. Et ce n'est pas ce que je souhaite.

Une fois mes documents rangés, je quitte mon bureau et salue ma secrétaire avant de me rendre à l'ascenseur. Je croise quelques collaborateurs dans les couloirs, je fais mine que tout va bien et prétends avoir un rendez-vous médical, afin d'échapper à une conversation sur le travail, ce à quoi je ne suis pas du tout d'humeur à endurer.

Une fois dans l'ascenseur, je me retrouve seule et me permets de retirer mon masque de femme forte et laisse le stress et la crainte s'emparer des traits de mon visage. Ce n'est pas facile de retenir ces émotions négatives toute la journée. Pourtant, cela peut paraître paradoxale, mais cela fait du bien de les laisser s'exprimer. C'est la raison pour laquelle, qu'au lieu d'appuyer sur le bouton rez-de-chaussée de l'ascenseur, je presse celui du dixième étage, à savoir l'étage du stylisme. Il faut que je discute en tête à tête avec un ami et mon seul véritable ami à New-York, c'est Antonio. En quelques secondes, je me retrouve à l'étage où mon ami travaille.

Je marche à travers l'open-space, à la recherche d'Antonio qui a l'inconvénient de ne pas avoir un bureau fixe. Bien que je redoute de me mettre à nue sur ce que je ressens, je sais que cela va me faire du bien. Parler a toujours été une bonne thérapie.

Je trouve finalement mon ami dans le dressing où nous entreposons les créations qui vont être shootées pour les photos de notre magazine.

—Cassandra ! Que fais-tu là ? m'interroge mon ami qui semble heureux de me voir.

J'essaye de lui rendre son sourire sincère, mais mon rictus ne semble pas aussi convaincant que je l'aurais voulu. Immédiatement, les traits du visage de mon ami se lâchent et expriment l'inquiétude.

—Cassandra, tout va bien ?

Je n'ose même pas parler, car je sens que je vais fondre en larmes. Alors je secoue négativement la tête. Antonio saisit qu'il s'agit d'une conversation personnelle. Il passe son bras autour de mes épaules et m'accompagne un peu plus loin dans le dressing, à l'abri des regards.

A peine nous nous posons que j'éclate en sanglots. Antonio me serre contre lui et me caresse doucement les cheveux afin de me réconforter comme il le peut. Il sait que dans ce genre de cas, il vaut mieux me laisser pleurer, afin de me libérer d'un gros poids, ensuite je serai apte à parler.

J'ignore combien de temps je pleure, mais une fois que mes larmes cessent de couler, je me sens mieux.

—Antonio, commencé-je la voix légèrement tremblotante. Je suis totalement perdue. Je ne sais pas quoi faire.

—Tu parles de ton triangle amoureux ?

J'acquiesce. Je ne suis pas surprise qu'il ait compris aussi rapidement le sujet de mon angoisse. Il ne faut pas être Einstein pour le deviner. Je lui apporte les nouvelles informations qui me travaillent l'esprit :

—Lisandro et moi avons perdu cette connexion qui rendait notre relation aussi unique. Depuis qu'il est revenu de Tokyo, ce n'est plus pareil. J'ai l'impression qu'il fait moins attention à moi et que je passe après son travail. D'un autre côté, je me dis que le problème vient peut-être de mon côté étant donné que Thomas est réapparu dans ma vie, mais je ne peux m'empêcher de penser que quelque chose cloche aussi de son côté...

Antonio m'écoute attentivement et hoche doucement la tête. Son expression faciale reste inchangée, il ne semble pas aussi surpris que je l'aurais cru. Il me confie :

Les flammes de la passion | 2Where stories live. Discover now