L'Ordre des Etoiles

Chapitre 71

Il est mort. Il est mort. Il est mort. Non, il ne peut pas l'être !

- Je t'en supplie, ne fais pas ça !

- Tu m'as trahie !

J'ouvre les yeux et aperçois deux silhouettes en face de moi. Elles se ressemblent, et leurs voix sont identiques. Comment est-ce possible ?

- Je t'avais demandée de l'amener jusqu'à moi !

Je reconnais la colère dans cette voix, c'est Nya. Sans aucun doute. La deuxième voix, même si elle ressemble étrangement à la première, est tremblante et semble plus apeurée.

- Venges-toi sur moi, dit-elle, mais par pitié ne lui fait pas de mal !

- Tu sais parfaitement que je ne peux rien te faire, grogne Nya, je t'ai laissée sortir parce que je n'avais pas d'autre moyen. Mais tu connaissais les conséquences, tu m'as fait perdre du temps et tout ça pour rien ! Tu m'as dit que le portail devait être fait par le Gardien, dois-je comprendre que tu m'as aussi menti sur ça ?

La femme ne répond pas, baissant la tête. Je ne vois pas son visage, mais elle a le gabarit de Nya. Comme si elle était son reflet. Comment pourrait-elle être à deux endroits à la fois ?

Nya pose les yeux sur moi, puis regarde de nouveau l'autre femme.

- Si tu n'as pas le courage de voir ça, alors disparaît ! Je crois que tu en as assez fait !

La silhouette s'en va, sans un mot. Nya se rapproche à petits pas de moi, elle s'accroupit et décale quelques mèches de cheveux de mon visage.

- Où est-il ? dis-je en sentant mes larmes couler.

- Qui ça ? Damon ? Il n'a jamais été là, mon ange.

- Je l'ai vue, tu l'as tué.

- Ce n'était qu'une illusion. Un magnifique pouvoir que j'ai volé à Térazel, un Ange capable de contrôler les esprits. Grâce à cette pierre, dit-elle en me montrant son collier, je peux te faire voir tout ce que je veux. Au début, ton esprit va combattre l'illusion, tu vas te répéter que ce n'est pas vrai, que tout ça n'est que le fruit de ton imagination. Mais tout va paraître si réel, que tu vas finir par y croire et douter de la réalité. J'arrêterais, à la seule condition que tu me fasses ce portail.

- Tu peux aller te faire foutre !

- Très bien, dans ce cas je n'ai plus rien à perdre.

Elle se lève et referme ses doigts autour de la pierre. Je me relève pour l'en empêcher, je fais un pas vers elle et me retrouve...devant un lac.

Je regarde autour de moi, reconnaissant le lac où c'est installé la meute. À quelques mètres de là, se trouve une grande maison en bois. Notre maison.

Je m'approche, la porte s'ouvre soudainement et laisse sortir deux enfants. Deux garçons bruns. Ils courent, en maillot de bain, et passent rapidement à côté de moi pour se rendre sur un ponton qui donne sur le lac.

- À tout à l'heure maman, disent-ils en chœur.

- Maman ? murmuré-je.

Je les regarde sauter dans l'eau, ils rigolent et s'éclaboussent. Remontant plusieurs fois sur le ponton pour sauter de nouveau.

- N'allez pas trop loin, s'exclame une voix familière, je ne voudrais pas devoir me mouiller pour aller vous chercher !

- D'accord papa !