Death Note : L

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- Ça ne va pas... grommela-t-il.

Le jeune et prodigieux détective avait les yeux rivés sur son écran, les sourcils froncés. Il faisait entièrement noir dans la suite hôtelière, mais cela ne l'empêchait pas de travailler avec acharnement. On était au beau milieu de la nuit, et il attendait avec impatience de voir si ses suppositions s'avéraient exactes après quelques expériences. Mais pour l'instant, Kira n'avait toujours pas répondu à sa provocation, ce qui l'ennuyait au plus haut point.

- Je me serais trompé... ? 

Pourtant ce n'était pas son genre.

Il s'était concentré sur cette affaire depuis des semaines, et après quelques avancées remarquables qui avaient sidéré la police japonaise, le voilà qui faisait du sur-place. Son instinct lui soufflait pourtant qu'il tenait le bon fil, et qu'il suffisait de remonter la piste... 

Frustré, L se servit une part de fraisier bien crémeux et l'entama goulûment. Il réfléchissait à ce qui aurait pu lui échapper, mais rien ne lui venait à l'esprit et cela le contrariait encore plus. Kira était aussi intelligent que lui, et aussi puéril... Aucun des deux ne voulait perdre, c'était un fait avéré.

- Je te battrai, jura-t-il dans sa barbe.

Et sur cette promesse funeste, il engloutit une nouvelle part de gâteau.

Intriguée par la lumière bleue qui provenait du petit salon, (T/p) s'était levée et appuya sur l'interrupteur. L tourna la tête vers elle, à peine étonné, et retourna à son ordinateur sans plus qu'un bref salut. La jeune femme retint un bâillement et vint s'asseoir sur l'accoudoir de son fauteuil.

- Je peux savoir ce que tu fais ? demanda-t-elle.

L retira lentement la cuillère de sa bouche, faisant une moue bougonne. L'enquêtrice se retint de lui dire qu'il était à absolument croquer comme ça.

- Il ne mord pas à l'hameçon, grogna-t-il.

- Alors, c'est qu'il s'est douté du piège.

- Mais je n'ai rien laissé transparaître. Seule notre équipe est au courant, et... Je sais qu'il a infiltré la police japonaise.

- Et malgré ça, il a deviné tes plans.

- Personne n'était au courant de mes véritables intentions, rétorqua L. Personne, à part Watari et toi.

- Je sais que tu aimes te torturer les méninges, mais ne commences pas à douter de nous, l'avertit-elle. 

Elle passa une main dans ses épis noirs, ébouriffant un peu plus ses cheveux. (T/p) le sentait tendu à bloc, et elle le connaissait par cœur : ne pas réussir à mettre la main sur Kira excitait et énervait L. Il avala une autre part de fraisier, et lui jeta un coup d'œil perçant : 

- Je ne doute pas de vous, la corrigea-t-il. Vous êtes ma famille.

Il lui tendit son assiette, l'air de vouloir s'excuser silencieusement. Habituée et conquise par ses manières, (T/p) s'en empara et goûta la crème pâtissière avec délice sous son regard sombre.

- Il est seulement très perspicace, continua-t-il. Presque autant que moi.

- Mais toi, tu as le sens de la justice, dit-elle.

- J'ai rencontré un adversaire de taille. Et je pense que ce duel ira loin...

C'était certain... Il se livrait actuellement au Japon un combat d'intelligence absolument incroyable. (T/p) s'affala contre le dossier du fauteuil après avoir posé l'assiette sur la table basse. Elle-même plongée dans ses réflexions, elle ne remarqua pas tout de suite que son compagnon s'était penché vers elle, les yeux fixés sur elle avec insistance.

- J'ai quelque chose sur le visage ? s'amusa-t-elle.

- Il te reste de la crème.

Cela sonnait comme une demande plus qu'une affirmation. Ils n'avaient pas vraiment pris de temps pour eux depuis le début de l'enquête... Et à la faveur de la nuit, les mains fines du jeune homme faisaient diablement envie. Ils se comprirent sans un mot, un éclair de malice passa dans leurs yeux. Le regard profond qu'il lui envoya la fit sourire, et elle murmura tandis que leurs nez se frôlaient :

- Tu n'enquêtes plus... ?

- Il est bon de s'offrir quelques pauses, de temps en temps, affirma-t-il.

L posa lentement sa bouche sur la sienne, dévorant ce qu'il restait du fraisier avec application. (T/p) passa une main dans ses cheveux hérissés alors qu'il la faisait basculer sous lui, sans cesser de l'embrasser. Ses mains se glissaient avec habitude sous son haut de pyjama, et elle étouffa un rire lorsqu'il souffla dans son cou. La jeune femme mordit sa lèvre inférieure et s'employa à retirer l'éternel t-shirt blanc de L, pour à son tour profiter de son corps.

Leurs souffles d'ordinaire si calmes devinrent plus saccadés, et leurs yeux brillaient d'un désir partagé. Ils se doutaient bien de la tournure qu'allait prendre leur nuit... Et L le confirma avec détermination, un léger rictus au coin des lèvres. (T/p) se sentit happée par ses prunelles sans fond lorsqu'il souffla contre son oreille d'une voix suave :

- Maintenant, place au dessert.

xReaderWhere stories live. Discover now