Kuroko no Basket : Midorima

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Pour ma coloc, qui est en pleine crise de fangirl sur ce haricot taciturne x) Aller witchofwood, tu vois : j'ai fini par écrire sur lui !


(T/p) attendait patiemment devant chez elle, le nez rougi par le vent froid de ce mois de février. Elle avait un rendez-vous aujourd'hui, que son si bougon mais adorable petit-ami avait daigné lui accordé après de longues suppliques. Maintenant que la Winter Cup était clôturée, ils pouvaient s'autoriser quelques pauses dans leur club, avant que les prochains tournois lycéens ne viennent leur prendre tout leur temps libre...

Mais cela n'avait aucune importance. Passer ses nuits à réfléchir stratégie et à étudier leurs adversaires en sa compagnie -et celle de l'équipe- était ce qu'elle aimait le plus au monde. Il étaient tous rassemblés par leur passion du basket, et pour elle ce jeu n'avait pas fini de se complexifier. Surtout quand Midorima contestait ses décisions de manager pour n'en faire qu'à sa tête sur le terrain.

- Il est en retard... s'amusa-t-elle.

Pile à l'instant où elle formulait cette pensée, elle entendit le couinement familier de roues de vélo parcourir la rue. (T/p) se retint de se passer une main sur le front en comprenant quel moyen de transport avait choisi Midorima.

- Hey, (T/p) ! Comment tu vas ?

- Très bien Takao, sourit-elle. Mais ça devrait être à moi de te poser la question... Pas trop fatigué de tirer ce feignant ?

La bonne humeur du brun était à toute épreuve, contrairement au sens de l'humour de son grand ami. Assis en tailleurs dans la remorque du pousse-pousse, Midorima fronça les sourcils en s'entendant qualifié de la sorte. 

- Bah, si je peux rendre service à Shin-chan, ricana Takao.

- Tu peux disposer maintenant, grommela celui-ci.

Il se leva, ignorant volontairement les regards amusés de ses comparses. Son sac en bandoulière sous le bras, il redressa ses lunettes d'un geste rigoureux qui avait fini par charmer sa petite-amie. Elle retint un rire en le voyant vexé pour si peu : vraiment, quel susceptible celui-là... ! Elle fit un clin d'œil à son ami, tout en glissant sa main dans celle de Midorima.

- Merci de me l'avoir amené !

Le basketteur de la génération miracle détourna les yeux, tâchant sans grand succès de rester digne malgré ce geste affectueux. Jamais il n'avouerait qu'il aimait la sensation de ses doigts entrelacés entre les siens, ni de sa paume qui se fondait dans la sienne... Mais il n'allait pas pour autant s'en défaire, loin de là.

- De rien, à charge de revanche ! rit Takao.

Il s'éloigna en quelques coups de pédale, leur faisant de grands signe de main avec son énergie habituelle. Le couple le regarda s'éloigner, toujours silencieux. C'était un silence comblé, apaisé, qu'ils avaient l'habitude de partager. (T/p) finit par se tourner malicieusement vers son copain, qui la dévisageait sans rien dire depuis quelques minutes.

- Tu étais en retard Shintarō, le taquina-t-elle.

- N'importe quoi.

Une lueur amusée dansait dans ses yeux verts, et ils se mirent en marche. Ils aimaient flâner ensemble dans les rues de la capitale, sans but précis. Mais quand le temps était gris comme aujourd'hui, ils avaient une destination bien à eux : la bibliothèque de leur quartier. Ils aimaient lire ensemble, c'était un passe-temps qu'ils partageaient au même titre que le basket.

- Et puis, ce n'est pas de ma faute si Takao n'est pas rapide, renchérit-il soudain.

- Tu l'exploites, le pauvre. Il avait l'air essoufflé, alors que vous n'habitez pas si loin que ça !

- Je devais faire une course en ville, on a mis du temps à trouver le bon magasin.

- Laisse-moi deviner... s'amusa-t-elle. Ton porte-bonheur quotidien ?

- Presque, fit-il. Le nôtre.

Elle haussa un sourcil, à demi surprise mais flattée.

Midorima n'était pas du genre à offrir des fleurs, à lancer des déclarations d'amour sans queue ni tête, ni même à sourire spontanément. C'était un garçon renfermé, que la jeune fille avait eu bien du mal à toucher. Alors certes, il n'avait pas de grands gestes affectueux, pas de commentaire niais. Mais il montrait qu'il se souciait d'elle à sa manière, ce qui la touchait bien plus. Il lui envoyait des piques, se montrait présent à ses côtés. Et chaque petite attention, bien rare mais ô combien réconfortante, qu'il avait envers elle la faisait se sentir unique au monde.

L'air fier de lui, Midorima tira de son sac un petit paquet, qu'il lui tendit d'un air presque solennel. (T/p) s'en saisit, retenant un rire quand il dit :

- Aujourd'hui nos signes sont en parfait accord, alors j'ai pensé que ça serait de mise...

- Merci Shintarō.

Elle déballa le paquet, pressentant déjà que ce qui était à l'intérieur allait lui ôter un fou rire. Elle entrevit une forme jaune, rondelette et douce... Et ne se retint plus quand Midorima sortit son jumeau de sa poche :

- Un canard en plastique, déclara-t-il. 

Riante, elle remarqua que même lui avait du mal à garder son sérieux. Quel genre de cadeau était-ce, vraiment ? Son fou rire communicatif parvint même à faire esquisser un rictus au basketteur, qui reprit comme si de rien n'était sa main dans la sienne, laissant l'autre tenir son objet chanceux précautionneusement. 

- On a le même ? finit par articuler (T/p).

- Presque. Le mien a des lunettes.

Il était fier de sa trouvaille, elle le voyait bien. Elle le remercia chaleureusement, se promettant de poser ce caneton sur son bureau afin d'égayer ses révisions en pensant à lui. Ils se remirent en marche, et elle avait le cœur gonflé d'affection pour ce grand dadais taciturne.

- Je savais que ç'allait te faire rire, s'amusa-t-il.

- Un rien me fait rire !

- C'est vrai... Mais j'aime mieux quand c'est à cause de moi.

Il ne l'avait pas regardé en avouant cela, il préférait garder ses yeux perçants fixés sur l'horizon. Touchée, parce qu'elle savait bien que ce genre de petite phrase laissait transparaître l'attachement qu'il lui portait, (T/p) serra un peu plus sa main dans la sienne. Ses doigts enrubannés étaient devenus trop familiers pour qu'elle les laisse partir aisément.

Il était difficile à cerner ce garçon. Mais quand on cherchait à le comprendre, on remarquait ses particularités et on s'attachait à son humeur, parce que la façade ne nous intimidait plus. C'était un cerveau, froid et calculateur, mais derrière toute cette solennité se cachaient des émotions, plus ou moins habituées à rappeler leur présence... Midorima était comme une machine, qu'elle aimait décrypter et adoucir. Un garçon spécial, définitivement exceptionnel.

Et dans le fond, il avait le cœur aussi tendre qu'un canard en plastique.

xReaderWhere stories live. Discover now