Fruit Basket : Shiguré

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NDA : Dans cet OS, la malédiction est brisée ;)


- Bonjour Yuki, Shiguré est-il là ?

- Bonjour (T/p), répondit poliment l'adolescent. Oui... Dans le salon. Entre donc.

Il resta courtois, mais à son ton la jeune femme devina immédiatement ce qui l'agaçait. De toute évidence, Shiguré Soma n'avait pas avancé dans son travail... Et comme elle le soupçonnait fortement, elle le trouva affalé dans son canapé à somnoler délibérément. 

La (c/c) s'adossa contre l'encadrement de la porte, remerciant le jeune Yuki à mi-mot. Il hocha la tête et retourna à ses occupations, espérant qu'elle allait parvenir à tirer le brun de sa paresse car son éditrice commençait à saturer leur ligne téléphonique. La vie dans cette charmante demeure typiquement japonaise n'était rien d'autre qu'un capharnaüm sans nom quand Shiguré se laissait aller ainsi.

(T/p) resta immobile quelques instants, les bras croisés sous sa poitrine et les yeux posés sur l'homme-chien allongé devant elle. Elle contempla ses beaux cheveux de jais, dont quelques mèches lui barraient les yeux, et son nez aquilin qui trahissait son caractère taquin. Comme souvent, il ne portait qu'un yukata chic mais débraillé, qui laissait bailler le haut de son torse. Elle le reconnut... Il était très beau, et semblait même inoffensif à dormir paisiblement de cette façon.  

Mais elle s'interdit de s'appesantir davantage sur sa beauté elfique, sachant qu'elle n'était pas là en tant que copine mais en tant qu'agent. Et la professionnelle en elle devait faire la leçon à l'écrivain apathique qui lui servait de petit-ami.

C'est donc à contre-cœur (mais tout de même avec une certaine malice) que (T/p) se pencha pour attraper un coussin, qui gisait là dans l désordre ambiant, et qu'elle l'empoigna bien fort. D'un geste habitué, elle l'aida à prendre son vol... et le regarda atterrir avec satisfaction sur le visage assoupi de Shiguré.

- Humpf... ! grogna-t-il sous le coup. 

Il se redressa lentement, se frottant les yeux d'un air endormi. Il n'eut pas besoin de tourner la tête en direction de la porte pour savoir qui était là... L'instinct et l'habitude le lui avaient déjà soufflé.

- (T/p)... bailla-t-il. Que me vaut le... Aaah... plaisir ?  

- Bon après-midi Shiguré, le salua-t-elle en s'avançant.

- Déjà... ? s'étonna-t-il.

Elle haussa un sourcil, déjà lassée par cette conversation qui promettait de tourner en rond. Quand il le voulait, il pouvait vraiment se comporter en enfant, fatiguant et puéril...

Il s'adossa contre le dossier, adoptant une position plus normalisée dira-t-on. L'homme se passa une main dans les cheveux, observant sa petite-amie avec lenteur. Comme toujours, elle était charmante, voire sublime, et il était heureux de la voir... Mais étonnement, elle ne semblait pas très joyeuse aujourd'hui, plutôt perplexe. Shiguré adopta donc un comportement détendu et amusé, espérant la dérider un peu :

- Tu viens me faire un bisou ? sourit-il avec malice. 

- Je viens plutôt te rappeler à l'ordre... soupira-t-elle. 

Elle s'assit en face de lui, et il se sentit tout de suite embêté : il avait envie de câlins, pas de remontrances !

- Hum... C'est-à-dire ? fit-il, mal à l'aise.

- Shiguré... grommela-t-elle en fronçant les sourcils. Je n'ai toujours pas reçu les derniers chapitres de ton manuscrit ! Et quand ce n'est pas ta ligne téléphonique que l'éditrice importune, c'est la mienne !

- Ah, ça... Pardon chérie... J'ai oublié, s'excusa-t-il avec un rictus.

Il laissa planer un silence, où il ressentit plutôt précisément l'épuisement de (T/p) et la contrariété qui commençait à pointer. Vif d'esprit, Shiguré se redressa et tenta de se rattraper par des promesses maintes fois entendues :

- Je te le promets, je les termine ce mois-ci !

- Tu m'as déjà dit cela le mois dernier, le coupa-t-elle en soupirant. Et j'attends toujours !

- L'inspiration ne se commande pas ! rétorqua-t-il.

- Et l'argent ne tombe pas du ciel ! 

Il soupira face à cet argument, assez dur. Mais il continua dans sa lancée, quitte à la supplier jusqu'au soir avec une mine de chien battu :

- (T/p)... Tu dois sûrement pouvoir m'arranger un nouveau délai... ?

- C'est le cinquième que tu épuises Shiguré... l'avertit-elle.

- Laisse-moi encore un peu de temps, s'il-te-plaît !

- Non Shiguré ! À ce rythme-là, on y sera encore l'année prochaine !

Encore raté. Visiblement, cette fois-ci il ne parviendrait pas à l'embobiner avec de belles paroles. La jeune femme plissa ses beaux yeux (c/y), qu'il aimait encore plus lorsqu'ils le regardaient avec une telle intransigeance. Il avait toujours adoré son tempérament inflexible, qu'il trouvait absolument irrésistible... Mais là cela n'arrangeait pas ses affaires !

Foutu pour foutu, le beau brun employa la dernière carte qu'il lui restait après les excuses et les suppliques : la séduction. 

Il se leva élégamment du canapé, et s'approcha d'elle en la dévorant des yeux. Il savait qu'elle était loin d'être insensible à son charme... Mais il fallait espérer qu'elle ne lui résiste pas. Shiguré s'agenouilla devant elle, enlaçant sa taille de ses bras musclés et soufflant d'une voix tendre :

- (T/p)... Arrêtons de parler affaires. Parlons de nous ! Tu sais à quel point tu m'as manqué, toi ?

Il posa sa tête sur sa cuisse, caressant le bas de son dos en douceur pour l'amadouer. Elle esquissa un sourire, attendrie par son rictus charmeur, mais pas dupe pour autant :

- Shiguré... Tu es au courant que tu es mal barré, n'est-ce pas ?

Il sourit, et elle soupira. Il était en train de la faire craquer, ils le savaient tous les deux... Et cela se confirma lorsqu'elle passa une main dans ses cheveux fins, caressant son amant tendrement.

- Chérie, je me contente de vivre le moment présent ! fit-il avec malice. Je suis un artiste... Je vis d'amour et d'eau fraîche !

- Et de l'argent des Soma, ajouta-t-elle sur le même ton.

- Un peu... admit-il.

Il se redressa, passant une main sous le menton de sa bien-aimée et susurrant d'une voix charmeuse :

- Mais surtout d'amour.

Elle sourit, plus amusée que séduite par son baratin de poète. Cependant, devant un regard si pénétrant, devant des lèvres sensuelles si proches... (T/p) ne résista guère plus longtemps. 

Elle combla la distance entre leurs bouches et l'embrassa tendrement, l'attirant à elle de ses bras. Shiguré sourit contre ses lèvres, ravi d'avoir gagné un délai par rapport à son travail... Mais il était encore plus heureux de serrer contre lui cette jeune femme à qui il comptait bien prouver tout l'amour qu'il lui portait.   

xReaderWhere stories live. Discover now