Elle le sait : la vie est une bataille. Ses décisions sont ses seules armes et elle a choisi de ne plus céder à la tentation pour ne pas perdre un nouveau combat.
À vingt et un ans, Harmonie quitte la France pour oublier la tragédie qui a boulevers...
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Mes doigts frôlent le métal de l'arme cachée dans la ceinture de mon pantalon lorsque je passe les portes de l'immeuble. Je remets correctement mon pull afin de cacher le pistolet chargé, même si tout le monde ici sait que je suis armé. Deux hommes en costume m'escortent jusqu'à l'ascenseur. Ils s'engouffrent à mes côtés dans la cabine et l'un d'eux appuie sur le dernier bouton. Les portes se referment et nous commençons notre ascension jusqu'au dernier étage de la tour. Je sens leurs regards oppressants dans mon dos. Le moindre geste de travers et je finis au sol, le visage en sang. Le message est clair, je le connais depuis le début. Ici, j'ai plutôt intérêt à rester tranquille même si parfois, je meurs d'envie de refaire le portrait de l'un de ces chiens qui me suivent partout dès lors que je me retrouve dans l'entrée. Je suis l'ennemi numéro un, celui qui aime le moins respecter les consignes et acquiescer gentiment. Ils se méfient et ils ont raison de le faire.
Quand tout cela sera-t-il terminé ? Serai-je capable de reprendre le cours de ma vie ensuite ? Ou ressentirai-je toujours cette putain de pulsion qui me rend vivant chaque fois qu'une nouvelle victime s'effondre sur le sol, la cervelle explosée ?
Les portes s'ouvrent, mettant fin à mes interrogations, et je pénètre directement dans le bureau de Tom Colman que tout le monde ici appelle boss, hormis moi. Je ne le considère pas comme tel. Au contraire, c'est plutôt un connard qui mérite de pourrir en enfer, mais je me garde bien de le lui faire savoir.
- Chase ! Fiston, je suis ravi de te revoir. - Plaisir non partagé, Tom.
Ses yeux déjà sombres s'obscurcissent d'avantage et me lancent des éclairs. Du coin de l'œil, je constate avec amusement que les deux toutous ont pris leur place habituelle, dans un coin de la pièce, prêts à dégainer leur arme en cas de problème. Exaspérant. Comment peut-on aspirer à un job aussi minable et le garder pendant tant de temps ? J'espère pour eux qu'ils sont bien payés.
Je m'installe nonchalamment et sans demander la permission dans l'un des fauteuils en cuir blanc. Sous mes pieds, le tapis de la même couleur étouffe le son de mes pas. La pièce respire le luxe et la classe, ce que n'est pas du tout le propriétaire de cet endroit. Justement, ce dernier prend place de l'autre côté du bureau en bois massif. Il se tient bien droit sur son siège, tandis que je suis affalé sur le mien. C'est une manière parmi tant d'autres d'affirmer sa supériorité. Un jour, je le ferai tomber. C'est tout ce à quoi j'aspire pour le moment.
- J'ai une nouvelle mission pour toi, annonce-t-il froidement. - Ha ? Je pensais que j'étais venu prendre le thé, répliqué-je avec ironie.
Il ignore ma remarque et fouille dans ses papiers. J'ai comme l'impression que ses cheveux commencent à grisonner et qu'il a pris quelques rides depuis la dernière fois que je l'ai vu. Je ne suis pas certain qu'il apprécierait que je lui notifie cela alors je me contente de garder le silence, au risque d'énerver les deux pitbulls qui patientent derrière moi et qui seraient prêts à tout pour défendre leur maître adoré.
