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Joyca X Aylona (P 5) 🍋

Point de vue d'Aylona:

Maxime: Oh putain de merde...

Aylona: Bonjour Maxime! Ça va? Oui, moi aussi ça va, enfin, tout est relatif.

Maxime: Oh p'tite soeur...

Aylona: Quoi? J'ressemble à un squelette? Merci, tu me l'as déjà servi la dernière fois.

Maxime: C'est pire... Dépêche toi d'aller te laver, prends des vêtements pour une petite semaine.

Je tourne la tête vers la gauche, suspectant un coup foireux.

Maxime: Je te le dirais après la douche. Allez, plus vite que ça!

Il a réussi à piquer ma curiosité, le con! Je prends un jean noir et un pull noir, seule couleur que je supporte en ce moment. La douche est expédiée: moins de 10 minutes, un record!

Aylona: On part dans combien de temps?

Maxime: Demain matin, 13 heures. Je pense que t'as deviné la destination.

Aylona: Pourquoi tu veux me faire rentrer à Angers?

Maxime: Tu nous manque. Tu lui manque.

Je marque un temps d'arrêt. Je lui manque?

Aylona: J... Jordan? Mais... Je croyais que...

Il se jette dans mes bras, et pour une fois dans toute mon existence, c'est lui qui pleure.

Maxime: Pardon. J'aurais jamais dû instaurer cette putain de règle de merde... J'ai été égoïste, j'ai voulu te surprotéger, et voilà le résultat.

Il relève la tête, et c'est à ce moment que je vois un énorme hématome sur sa joue droite. Il suit mon regard, et dit:

Maxime: Il a pas apprécié la confession.

Je prends son menton entre mon pouce et mon index, et lui rétorque sèchement:

Aylona: Moi non plus.

Et je le gifle de l'autre côté, lui faisant comprendre de ne plus jamais diriger ma vie.
Son cou se tord sous l'impact, et je vois déjà une marque rouge s'y  former.

Il m'explique le déroulement de la journée de demain: départ à 13 heures, arrivée vers 20 heures 30. À 20 heures 45, il me bandera les yeux pour m'emmener dans un endroit, et je retrouverai Jordan le lendemain. Ouf.

~Éllipse d'une bonne nuit de 12 heures~

Nous finissons de charger mes dernières boîtes dans le coffre et entrons dans la voiture. La route se passa plutôt bien, mis à part une grande frayeur. À une quinzaine de kilomètres de l'arrivée, un camion nous a doublé et, grâce aux réflexes de mon frère, nous avons pu échapper de peu à la mort. Il était 20 heures 35 quand nous sommes arrivés à son appartement, le mien étant déjà en re-location. Sa femme était là, en train de cuisiner. À sa réaction, je conclus que j'avais bien changé: la spatule en bois qu'elle tenait en mains glissa, et s'écrasa au sol. Elle courut m'étreindre, maudissant au passage Maxime et sa foutue règle.

Mme Chabroud: Viens avec moi. MAXIME, LÂCHE CETTE CUILLÈRE IMMÉDIATEMENT SI TU VEUX MANGER CE SOIR!

Maxime déposa brusquement sa cuillère et recula, pris la main dans le sac.

Maxime: De toute façon, j'ai pas à goûter, je sais ce que c'est.

Mme Chabroud: S'il manque ne serait-ce qu'un grain de riz, tu sors dehors. Va t'occuper de ta fille!

Il grommela un ''Oui ma chérie'' et se dirigea vers la chambre de sa poussinette.

Pendant ce temps, je fus tirée dans la salle de bains pour être maquillée. Mascara et un brin de couleur sur mes joues devenues cadavériques et creusées. Je ne comprenais pas: pourquoi me faire belle? Je ne revois Jordan que demain, Max me l'a bien fait comprendre. Oh, et puis peut être que j'ai l'air tellement triste que ça me redonnera un peu de bonne humeur...
Je jetai un coup d'oeil au miroir, où se reflétaient nos deux visages. La différence était marquante: mes joues étaient blanches, presque grises et les siennes roses et pleines, j'avais les yeux ternes alors que les siens pétillaient. Et d'autres choses tout aussi flagrantes. Je ressortis transformée.