Illusion - Authentique T2 (Dramione)

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Le corbeau s'est rapidement tue en croisant le regard de cet homme que je crois reconnaître. Il ressemble comme deux gouttes à Greyback, ce repoussant loup-garou. Je n'ose pas le regarder à nouveau pour ne pas cramer ma couverture mais son visage tourne en boucle dans ma tête. C'est tout bonnement impossible. Après la guerre, les partisans de Lord Voldemort se sont séparés pour échapper aux Ministère si bien que je ne savais même pas s'il était mort ou à Azkaban.

Assez tendu, j'essaye pourtant de paraître totalement calme en fixant ma boisson tandis qu'il s'assoit juste à côté de moi. Une affreuse odeur émane de lui, me faisant grimacer.

-Comme d'habitude? Le borgne demande en reposant une pinte vide sur le comptoir.

Le loup-garou ne répond que d'un hochement de tête, ne m'indiquant pas si sa voix est familière ou non. La tentation de tourner la tête pour vérifier son identité me tord le ventre mais une petite voix me ramène vite à moi. Si c'est bien Greyback, je suis en territoire ennemi. Il doit travailler pour Mulciber et donc être complice de ce maléfice contre ma famille.

Je cherche un reflet un peu partout pour le regarder indirectement, mais ne trouve rien du tout. Après avoir reçu sa boisson, il émet une sorte de grognement bestial puis repose le verre complètement vide après une seule gorgée. C'est un monstre. Comment peut-on boire si vite? Même Blaise serait impressionné, j'en suis certain.

L'instant d'après, l'homme poilu ne bouge plus, reniflant frénétiquement comme s'il cherchait quelque chose. Je ferme les yeux comme si ça pouvait m'aider de ne rien sentir car Greyback connaît mon odeur. Les secondes me paraissent interminables et par miracle, je l'entends se lever et se diriger toujours avec ce grognement affreux vers ce qui semble être les toilettes pour hommes. Une fois qu'il est dos à moi, je remarque qu'il boite, se jambe droite étant entourée d'une sorte de bandage noir.

Je reprends ma respiration lorsqu'il disparaît de la pièce sans m'être rendu compte que je l'avais retenu, pour finir d'une traite cet affreux rhum qui mérite amplement de disparaître de la surface de la Terre. Ce truc est tout bonnement affreux et je me surprends à avoir une quinte de toux, moi qui me pensais habitué aux vieux alcools, je me retrouve comme un adolescent lors de sa première soirée Serpentard.

Un bon quart d'heure passe où je fais mine de regarder le journal local trouvé sur le comptoir en attendant que le présupposé Greyback sorte, mais ça n'arrive pas. Qu'est-ce qu'il peut bien faire là-dedans? Je n'ose l'imaginer.

Ah.

Trop tard.

Je grimace de dégoût, me cachant encore plus dans le journal.

-Tu vas commander autre chose l'étranger?

Je relève le visage vers cet affreux homme, réalisant que je suis là depuis un bon moment sans consommation.

-Je peux emprunter vos toilettes?

Son œil unique m'observe de bas en haut alors que sa bouche se tord douloureusement dans une sorte de sourire inversé. D'un geste rapide il m'indique la porte du menton, celle par laquelle est passé le loup-garou. Je me lève précipitamment, posant ce que je dois sur le comptoir avant de marcher rapidement vers l'endroit assez nauséabond au fur et à mesure que je me rapproche.

La porte battante grince légèrement lorsque je la pousse et je pénètre dans un espace assez peu lumineux où quelques urinoirs sales s'alignent contre le mur, face à deux cabines aux portes ouvertes.

Greyback n'est définitivement pas là.

Comment ai-je pu le louper? C'est impossible, je n'ai pas pu échapper à sa sortie en lisant un article sur le Quidditch tout de même? J'ai du mal à croire que mon absence d'attention m'ai fait perdre ma maigre piste.