26. Merle et renard

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Oui nous étions vraiment au cœur du calme enchanté dont on dit qu'il demeure au centre de toute confusion.

Des rayons de soleil perçaient çà et là à travers le feuillage des arbres et venaient éclairer la forêt de petites touches de lumière mordorée

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Des rayons de soleil perçaient çà et là à travers le feuillage des arbres et venaient éclairer la forêt de petites touches de lumière mordorée.

Dans cette ambiance tiède et cuivrée de la fin d'après-midi, la nature donnait à voir ses plus belles couleurs d'automne, dans un camaïeu flamboyant de jaunes, d'oranges, de rouges, avant de se préparer pour le long sommeil de l'hiver.

Merle était en chemin pour rentrer, après une journée de chasse fructueuse.
 Il avait trois lièvres dans la besace qui lui servait à stocker son gibier. Plutôt pas mal pour quelqu'un qui chassait sans chien.

Lorsque l'épidémie avait éclaté, cela faisait un petit moment qu'il n'avait pas chassé. Mais il avait vite eu l'occasion de retrouver ses vieux réflexes. La chasse, c'est comme monter à cheval, faire du vélo ou baiser, ça ne s'oublie pas.


Il entendit soudain un bruissement de feuilles mortes dans son dos.


Il sourit légèrement, s'arrêta de marcher et se retourna sans faire de gestes brusques.


Le grand renard était à moins de trois mètres de lui, penchant sa tête fine dans une attitude à la fois méfiante et curieuse.



« Salut, toi, prononça Merle tranquillement. Comment ça va, aujourd'hui ? Chouette journée, non ? »


Le son de sa voix n'effraya pas l'animal, qui continua à le regarder, intéressé.


« Je sais pas toi, mais moi j'ai fait une bonne chasse. »

Le renard s'assit, ses yeux braqués sur lui, comme s'il attendait quelque chose.

« Vi ? Oh, elle se porte comme un charme, continua Merle sur le ton de la conversation. Elle est de nouveau casse-couilles, et on a recommencé à s'engueuler. »


Il sourit à cette évocation. 
C'était pour lui la preuve indiscutable que Vi allait mieux. Ceci dit, le manque de nicotine entrait probablement aussi pour une grande part dans son sale caractère.


Cela faisait maintenant cinq jours depuis cette fameuse nuit où il avait bien cru qu'elle allait y passer.
 
L'état de la jeune fille était resté un peu inquiétant les deux jours suivants, elle avait eu des petites rechutes avec des pics de température, elle avait continué à respirer difficilement et la vitesse à laquelle elle avait repris des forces avait été beaucoup trop lente au goût de Merle. 
Mais ensuite, sa guérison s'était accélérée de jour en jour et, bien qu'elle fût encore officiellement en convalescence, elle allait clairement mieux.


Au cours de cette semaine, il avait tout d'abord été beaucoup à son chevet, n'osant pas s'éloigner d'elle. Il sentait confusément, sans trop parvenir à se l'expliquer, que ça constituait pour lui une sorte d'obligation. Il aurait d'une certaine manière manqué à son devoir s'il n'était pas demeuré près d'elle. Il avait cette impression profondément ancrée, d'un lien entre eux, comme un contrat.
Quand Vi était hors service, il n'avait pas le droit de la laisser seule.

La tempête qui vient - Tome Deux - The Walking DeadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant