20. Un jour déprimant pour mourir

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L'humanité tout entière est cernée par une ligne à baleine. Tous les hommes naissent la corde au cou mais ce n'est qu'au moment où ils sont pris dans le tourbillon soudain et rapide de la mort qu'ils prennent conscience des dangers muets, subtils, toujours présents de la vie. Et si vous êtes un sage, l'effroi ne troublera pas davantage votre cœur si vous êtes assis dans une baleinière plutôt qu'au coin du feu avec votre tisonnier et non un harpon à vos côtés.

 Et si vous êtes un sage, l'effroi ne troublera pas davantage votre cœur si vous êtes assis dans une baleinière plutôt qu'au coin du feu avec votre tisonnier et non un harpon à vos côtés

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« Meryl... »


La voix était douce, mais insistante.

« Meryl... »


L'espace d'une seconde, il se demanda putain c'est qui ça ? avant de se souvenir. Ah ouais, c'est vrai, c'est moi.

Et du coup, la voix, qu'il ne parvenait pas à identifier tout d'abord, s'avéra logiquement être celle de Susan.


Alors qu'il se réveillait graduellement et collectait ses pensées, il se rendit compte – où plutôt se rappela – qu'il avait (mal) dormi sur le canapé. Ce qui expliquait au passage pourquoi il avait si mal au dos.

Il bâilla et se passa la main sur la figure, peinant à se tirer hors du sommeil.


« Meryl, pour l'amour de Dieu, réveillez-vous ! »


Le ton de la voix de Susan lui fit ouvrir les yeux d'un coup, et l'expression de son visage, catastrophée, acheva de le réveiller instantanément, façon douche glacée.

Il ne prit même pas la peine d'écouter ce qu'elle commençait à dire, il bondit hors du canapé et courut à travers la maison, montant les marches quatre à quatre.

Lorsqu'il ouvrit la porte de la chambre, la première chose qu'il pensa en voyant Vi, en apercevant son visage, c'était qu'elle était morte.

Parce que personne de vivant ne pouvait avoir un teint aussi blême et des cercles aussi sombres autour des yeux.


Mais en s'approchant, il remarqua que sa poitrine se soulevait et, surtout, il entendit nettement le sifflement pénible qu'elle produisait en respirant.

Le lit était un véritable champ de bataille, le drap et les couvertures étaient sens dessus-dessous, l'oreiller – son oreiller à lui, nota-t-il distraitement – était par terre, et il y avait des taches de sang partout, un sang épais, noirâtre, essuyé dans les draps, projeté en gouttelettes sur les couvertures.

Et au milieu de tout ça, il y avait Vi, roulée en boule dans une moitié de couverture, les yeux clos, trempée de sueur, des mèches de cheveux collées sur le visage et dans le cou. 
Elle avait le visage barbouillé de sang et serrait sa chemise contre elle.

Merle était partagé entre le besoin urgent de se précipiter et de la secouer violemment pour la voir ouvrir les yeux et lui prouver qu'elle était encore vivante, et l'envie furieuse de se barrer et de laisser Sue se démerder toute seule, parce qu'il se sentait incapable de gérer ça.

La tempête qui vient - Tome Deux - The Walking DeadWhere stories live. Discover now