9. Bonjours aromatiques

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Ce qui, peut-être, entre autres, faisait de Stubb un homme insouciant et sans peur, clopinant si gaiement sous le fardeau de la vie dans un monde de graves porteurs de faix, tous ployés vers la terre sous leurs ballots, ce qui contribuait à provoquer cette bonne humeur presque sacrilège en lui, ce devait être sa pipe, car, tout comme son nez, sa courte petite pipe noire était un trait de son visage. [...] Je pense que dans le fait de fumer sans arrêt résidait l'une des raisons au moins de sa curieuse disposition d'esprit ; car chacun sait que l'air ambiant, que ce soit à terre ou sur mer, est effroyablement infesté par les misères sans nom que les mortels innombrables ont exhalées avec leur dernier souffle. Lors d'épidémies de choléra, il y a des gens pour se promener avec un mouchoir imprégné de camphre sur la bouche ; de même, contre toute épreuve mortelle, la fumée du tabac de Stubb devait servir d'agent désinfectant.


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« Misère... la pente était moins raide dans l'aut' sens ! » se lamenta Merle en remontant le talus.


Il se retourna et constata que Vi semblait peiner encore plus que lui. Elle était essoufflée et paraissait lutter pour mettre un pied devant l'autre.

Pas besoin d'être devin pour comprendre, à la façon dont elle serrait ses bras autour d'elle et à sa démarche, qu'elle était épuisée et complètement frigorifiée.


Elle avait continué à frapper jusqu'à ce qu'elle ne puisse absolument plus lever le bras, et il avait achevé le travail, n'en venant à bout qu'aux premières lueurs de l'aube.

Un jour gris et froid s'était levé sur le spectacle macabre des dizaines de cadavres empilés les uns sur les autres au pied de l'arbre.

Ils étaient descendus de leur perchoir et avaient pataugé dans le charnier, soulagé de pouvoir enfin s'extirper du nuage de puanteur infecte dans lequel ils baignaient depuis plus de huit heures. Espoir futile car le parfum de putréfaction les avait imprégnés des pieds à la tête.


Vi avait dû fouiller de longues minutes pour pouvoir retrouver sa chaussure sous la montagne de corps en putréfaction, et elle était si pleine de sang et d'autres substances puantes, poisseuses et répugnantes qu'elle avait employé d'autres longues minutes à la frotter consciencieusement dans l'herbe humide et sur les habits des morts.


Tous deux avaient les mains et les bras crépis de sang séché, qui avait dégouliné toute la nuit durant le long des pieux, s'ajoutant sur leur peau couche après couche, teintant leur épiderme d'un bordeaux presque noir.


Malgré ce qu'il avait déclaré, Merle n'avait absolument aucune envie de manger. Il n'aurait pas pu garder quoi que ce soit dans l'estomac après une nuit comme celle-la.

Quand à Vi, elle était plus blafarde que jamais, ses cernes lui faisaient des yeux de panda et ses traits étaient tirés par l'épuisement. Elle était redevenue telle qu'il l'avait vue la première fois, dégoûtante, les cheveux comme une serpillère, pleine de sang et l'air plus qu'à moitié morte. Elle semblait avoir vieilli de dix ans en l'espace d'une seule nuit.

En voyant ça, Merle se fit la réflexion que sa tête à lui non plus ne devait pas être belle à voir.

La tempête qui vient - Tome Deux - The Walking DeadWhere stories live. Discover now