21. Un peu de temps supplémentaire

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Et encore : l'apparence d'un calme profond qui précède l'orage est peut-être plus terrible que l'orage lui-même car, en vérité, ce calme n'est que la chrysalide qui enrobe la tempête ; comme le fusil, d'innocente allure, contient en lui la poudre fatale, la balle et l'explosion.

Et encore : l'apparence d'un calme profond qui précède l'orage est peut-être plus terrible que l'orage lui-même car, en vérité, ce calme n'est que la chrysalide qui enrobe la tempête ; comme le fusil, d'innocente allure, contient en lui la poudre ...

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Quelques minutes plus tard, Susan était de retour dans la chambre, et Merle de retour sur sa chaise dans le couloir.

Revenu au même point qu'avant.


Ah non, pas tout à fait, un truc avait changé, se dit-il amèrement.

Finalement, Vi n'allait pas mourir de sa maladie grave et compliquée qui n'était la faute de personne, elle allait crever d'une maladie simple et stupide à cause de sa faute à lui.


Et le pire, c'était qu'il était sûr qu'elle ne lui en voulait même pas.
 Elle l'avait su dès le départ. Elle avait choisi délibérément de dépenser ses médicaments pour lui, au risque de ne pas les avoir plus tard pour elle.

Ce n'était même pas un choix généreux. C'était un choix logique.

Elle allait dépérir et mourir. Lui allait se rétablir et vivre.


On ne va pas au même endroit. On fait que se croiser.

C'était ce qu'elle avait dit, ce jour-là, lorsqu'ils s'étaient séparés. À ce moment-là, il s'était imaginé qu'il comprenait ce que ça voulait dire et qu'il était d'accord avec ça. Mais il se rendait bien compte maintenant à quel point la réalité était différente de ce qu'il avait imaginé.


On fait juste un petit bout de chemin ensemble et ça durera le temps que ça durera.

C'était ce qu'il lui avait dit lorsqu'il avait décidé de l'accompagner. Un petit bout de chemin. Quel con.
Quel pauvre, pauvre con.


La mort, ce n'était pas ça.
Ce n'était pas Vi qui disparaissait d'un coup, comme elle était apparue, entrant et sortant de la scène comme au théâtre, et lui qui continuait sa vie une fois la pièce jouée et la pause terminée.

La mort, c'était Vi toute seule dans ce lit, toute seule au monde, qui se consumait de fièvre et de mal, loin de tout ce qu'elle avait connu, et, loin, tellement loin de la mer.
Vi qui se forçait à respirer, qui se forçait à sourire, qui avait peur, qui avait envie de pleurer et qui ne s'autorisait pas à le montrer.
Et lui, de l'autre côté de la porte, qui ne savait pas quoi faire, qui ne pouvait rien faire.


C'était ça la mort.

Et elle le savait.

Tout ce temps-là, elle en avait été pleinement consciente. Elle avait essayé de le lui dire.

Il est temps que nos chemins se séparent.


Il n'avait rien écouté.

Il sentit monter en lui une colère intense. Une fureur bouillonnante qu'il avait du mal à s'expliquer, et qui noya subitement toute autre pensée.


Il empoigna la première chose qui se trouvait à portée de main, la chaise sur laquelle il était assis précédemment, et l'abattit violemment contre le mur, de toutes ses forces. 
Le bois du meuble explosa sous l'impact, et il frappa de nouveau, par terre cette fois. Il continua à frapper, encore et encore, faisant voler la chaise en morceaux, dans un déchaînement de rage incontrôlable.


La tempête qui vient - Tome Deux - The Walking DeadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant