Mon tuteur

"Karma"

Au retour de ce séjour chez mes parents, j'avais prévu de faire le grand ménage dans ma petite demeure. Mon absence devait sans doute se faire remarquer par quelques poussières par-ci par là! Toutefois, quand j'arrivais devant la serrure de la porte me séparant de mon chez-moi, quelque chose attira mon attention. Le bois était renfoncé dans le bas de la porte. Curieux, j'appuyais légèrement sur la grande planche et l'observais avec mépris, s'entrouvrir dans un bruit grinçant. Il fallait m'attendre au pire après tout. Puis, je pensais à une surprise de mon amant.

«Oui c'est ça Chris, il est juste là, derrière la porte et il t'attends avec les bras grands ouverts.» pensais-je.

Convaincu d'une surprise de mon amoureux, j'entrais vivement dans l'appartement coloré et restais planté là quelques secondes, sacs en mains. Ceux-ci touchèrent le sol dans un bruit étouffé.

Je m'étais bel et bien fait cambriolé.

Le téléviseur, le lave-vaisselle et même le four à micro-ondes. J'allais dans la salle de lavage et constatais la disparition de mes électroménagers de lavage. Dévasté par cette mauvaise surprise, je montais à ma chambre, sans bien sûr marcher sur le ver cassé des cadres auparavant accrochés aux murs. Le sol en était jonché et sans mes chaussures encore aux pieds j'aurais fort probablement déjà perdu ceux-ci. Plus j'avançais et plus je me sentais fléchir. Quelqu'un était entré chez moi pendant mon absence, a fait le tour de ma demeure et a pris le temps de sortir un par un mes biens. Ce qui signifie qu'ils ont dû être plusieurs, si ce n'est deux au minimum, vu la lourdeurs de ceux-ci.

Je m'assied sur la bordure de mon lit puis, tremblant, composais le numéro de Zack. Il saurait peut-être m'aider à trouver un plan. Quelques sonneries plus tards, toujours sans réponses de l'autre bout de la ligne, je raccrochais et recomposais. Le même manège puis au moment où je m'apprêtais à raccrocher, la voix du garçon se faisait entendre.

-Oui?

Aussitôt, je soufflais un coup, une petite onde chaude dans le creu de mon ventre. Il m'aiderait avec tout ça et le simple son de sa voix suffisait à me rassurer.

-Hey.. dis-je doucement, tellement fragilement que j'avais peur qu'il ne m'ait pas entendu. J'avais l'impression d'être sur le point de casser comme le ver des cadres sur le sol, près de ma chambre. La pression dans mon abdomen montait puis retombait sans cesse tandis que l'autre côté du combiné semblait s'agiter.

-Est ce que tu es de retour? Demanda mon interlocuteur, la voix teintée d'une lueur étrange.

-Oui, et justement.. commençais-je.

Je fus coupé par le signal sonore tant détestable de la ligne téléphonique. Il m'avait raccroché au nez. Je restais là, quelques minutes qui me semblaient des heures, postré sur mon lit, le coeur blessé et en proie à la peur d'être seul chez moi. Il m'avait raccroché au nez, comme on met le téléviseur en mode silencieux lorsqu'on ne veut pas entendre une annonce qui passe sans cesse. Je posais doucement mon téléphone sur mon lit puis je rejoignais mes jambes à mon corps. Recroquevillé sur moi-même, je regardais autour de moi, comme si je n'étais pas dans cet appartement joyeux aux belles couleurs. Comme si ce cocon n'était pas le mien.
Mes yeux s'embuaient de larmes et venaient former de petits sillons chauds sur mes joues. Je n'en pouvais plus de tous ces problèmes qui surgissaient sans cesse tout le temps. Soudain, les images de Johnson me revinrent en tête. Aussitôt, mes larmes doublaient et mes pensées négatives affluaient en masses. Je n'aurais jamais dû accepter l'emploi dans cet établissement scolaire ou bien partir voir mes parents pour les vacances de Noël. Il y a tant de choses que je pourais citer sur le moment mais je ne suis pas certain de les regretter. À coup sûr j'ai été une mauvaise personne dans une autre vie, si ce n'est celle présentement, et le karma me renvoi mes mauvaises actions du passé. C'est donc pitoyablement effondré sur mon lit et complètement seul, que je me laissais divaguer à mes pensées sombres.
«S'il te plaît Zack, viens.»

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700 mots piles, ça mérite un high-five 👏