"Il est à moi"

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Le lendemain matin, Chris et moi nous préparâmes pour le lycée, non sans se donner des baisés volés de temps à autre. Nous prîmes notre douche ensembles et descendirent manger. Aujourd'hui le temps nous accompagnait dans notre bonne humeur commune, une température tout de même un peu plus froide ressentie à l'extérieur que la veille.

-À mon avis, d'ici peu, la neige commencera à tomber. S'exclama le blond, le sourire aux lèvres.

Celui-ci observait le ciel à travers la fenêtre, laissant couler du sirop d'érable sur ses gaufres.

-Pour l'instant ce qui tombe c'est deux litres de sirop sur ton petit-déjeuner. pouffais-je en redressant sa main tenant le contenant du liquide sucré.

Il observa quelques secondes son petit-déjeuner, pataugeant dans l'assiette à présent. Son regard passa de sa pâtisserie désormais noyée dans le liquide collant et sucré, à moi. Amusé, je pris son assiette, la vida dans la poubelle et lui fit un déjeuner plus rapide et bien meilleur que ce qu'était devenu le précédent.

-As-tu des fruits congelés? Je demande.

-Oui, juste à côté des pizzas, il dit tout en insérant son assiette sale dans le lave-vaisselle. Que comptes-tu faire avec?

-Des smoothies, dis-je en prenant le sac de fruits congelés. Est ce que t'as un malaxeur aussi?

Sans répondre à ma question, il déposa l'engin sur le comptoir et sortit deux récipient pour y verser notre petit-déjeuné.

-Je dois aller terminer de me préparer, dit le blond tout en s'activant à allumer le lave-vaisselle. Appelle moi quand ce sera prêt, il vint m'embrasser la joue sans omettre de me murmurer un petit merci au passage.

•••

La voiture se gare dans le stationnement du lycée. Chacun sa tasse de smoothie en main, nous descendîmes de la voiture et échangeâmes un regard, se comprenant sans avoir à parler. On venait de se souhaiter bonne chance et de se rassurer en promettant que la journée ne sera plus trop longue avant de se retrouver à la fin. Nous partons chacun de notre côté suite à notre échange visuel, le sourire aux lèvres et prêts à braver une autre journée infernale dans ce lieu infernale. Bien sûr, je préfèrerais largement prendre la main de mon amant et dévoiler notre amour au grand jour mais le faire équivaudrait à signer pour aller en enfer. Déjà, deux hommes ensembles est souvent mal interprété par une grande partie de la société et donc se dévoiler est égal à se faire percuter sans cesse. Ensuite, je suis mineur et donc notre relation est contre la loi pour le moment. Finalement, mon amant est mon enseignant et je suis son élève. Aussitôt le cap de mes 18 ans franchi, je me promet de mettre un frein à cette relation clandestine. Je veux une base solide pour notre amour et si nous envisageons un avenir ensembles, je veux qu'il soit normal et non voilé des yeux de ceux qui nous entourent.

Dans mes pensées je n'avais pas fait attention à où je mettais les pieds et m'en aperçu quand mon épaule heurta celle de quelqu'un d'autre. La personne se retourna, prête à insulter celui ou celle qui l'a bousculer mais se résigna en me voyant. Un grand sourire vint illuminer le châtain alors qu'il me faisait déjà une poignée de main chaleureuse, à laquelle je répondis tout de même, un peu moins chaudement que lui.

-Déjà la tête dans les nuages à ce que je vois! S'exclama Émile, commençant à marcher à mes côtés, bien à l'aise.

Il faut l'avouer, une des rare qualité que ce gars possède c'est que c'est le seul que je peux supporter, malgré sa langue bien pendue et son air constamment enjoué et surexcité. Normalement j'aurais frappé un type dans son genre à la seconde où sa main se serait posée sur moi mais c'est Émile, et Émile est innocent par dessus la tête. Il dit ce qu'il pense et qu'on aime ou pas, c'est quand même le fond de sa pensée. Il n'en reste pas moins quelqu'un de bien pour moi, un ami en fait. Même si la plupart du temps je voudrais le balancer par l'une des fenêtre de l'école.

Arrivés à ma case, je posa mes affaires et empoigna mes trucs nécessaire à mon cours pendant que mon insupportable ami me décrivait sa soirée hier après que je l'ai abandonné dans le bus. Je ne l'écoutais que d'une oreille, trop occupé à évaluer les alentours, cherchant Johnson. Je ne le vis malheureusement pas et le châtain, après m'avoir un peu accompagné dans les couloirs, dû partir vers sa classe avant d'être en retard. Il m'obsède ce nouveau prof, c'est insupportable! J'en peux plus de lui, je suis à deux doigts d'aller le voir et lui en coller une. Mais si je le fais je risque d'avoir de gros problèmes alors je me retiens. Je me demande comment Chris fait pour l'endurer à ses pauses et à l'heure du repas. Est ce que Mickaël et lui entretiennent le même type de lien qu'il y a entre Émile et moi? J'en doute, à la manière qu'il agit avec Chris. Ça me fou en rogne de savoir qu'en ce moment même ils sont peut être ensembles. Ce n'est pas en Chris que je n'ai pas confiance, c'est en l'autre imbécile de service. Je ne veux pas qu'il s'approche trop de mon blond, mon empreinte est sur lui; il est à moi.

***
~Un chapitre qui,
je dois dire,
Est complètement inutile~

Mon tuteurWhere stories live. Discover now