Mon tuteur

"Punissez moi, monsieur Nicolas"

Quelques minutes plus tard, durant lesquelles nous avons marché parmi les rangées de nourriture tout en discutant de n'importe quoi, Émile me traîna à la caisse. J'emballa mes achats, salua le brunet et quitta le super-marché à la hâte. Mon esprit dérivait au son de la musique qui affluait dans mes tympans et je ne vis pas le temps passer quand je perçu ma demeure au loin. Je rangea les aliments contenus dans les sacs à leur place habituellement désignée et retourna à ma chambre. Je m'y enferma et griffonna quelques croquis pour faire passer le temps.

PDV CHRIS

Nous sommes lundi matin, 9h45 a.m et j'enseigne toute la journée aujourd'hui. Mon coeur bat la chamade et mes mains sont humides. Je suis stressé et pressé de voir celui qui me faisait cet effet. J'ai l'impression qu'un feu incontrôlable brûle en ce moment dans mon corps.

Pendant que les élèves retranscrivent les informations écrites au tableau, je corrige le questionnaire du groupe de Zack. Lorsque j'arrive à sa copie, je constate avec mépris qu'il n'a rien écrit d'autre sur celle-ci que son nom. Je ne lui donnerai aucune punition mais j'aurai une conversation avec lui. Il aurait au moins pu essayer de répondre aux questions par n'importe quoi, juste pour remplir les lignes un peu et lui donner quelques points... Justement je l'ai à la prochaine période, je le pincerai quand le cour sera terminé.
•
•
•
La période s'est écoulée rapidement et les élèves de ce groupe, habituellement turbulents, sont restés sages et plus ou moins attentifs.

Sûrement le lundi qui leur fait ça.

La sonnerie annonçant le retour en classe résonna et je dû délaisser mon café pour saluer les jeunes qui entraient dans le local. Assis confortablement sur ma chaise à roulettes, je salue chaleureusement tout le monde d'un sourire et d'un signe de main. Soudain, mon coeur se serra et ses battements se firent frénétiques dans ma poitrine. Mes mains devinrent moites et mes joues prirent une légère teinte rosée.

Ses soigneux cheveux noirs, sa peau pâle, sa carrure de jeune homme, ses yeux aciers perçants...

Je ne peux m'empêcher de baver sur ce dieu. Je remarque qu'il porte un tee-shirt blanc sous sa veste noire qu'il a pris soin de laisser ouverte pour avoir une vue imprenable sur lui.

La deuxième sonnerie annonçant cette fois le début des cours me sortis de ma rêverie et je me retourna précipitamment vers le tableau vert longeant le mur dos à moi. J'essuya l'imperceptible filet de salive sur le coin de ma bouche d'un subtile mouvement avec ma manche de chandail. Le cours se passa sous les rires et la bonne humeur du groupe. Il faut dire que celui-ci en particulier était souriant et particulièrement amusant. Les élèves, autant énergiques que calmes faisaient un contraste effrayant mais j'aime bien la façon dont a été organisée les classes.

Bref c'était une petite parenthèse.

Quand le cour prit fin, le local se vida rapidement et bientôt il ne restait que quelques élèves qui ramassaient leurs cahier avec lenteur tout en discutant. Je les chassa gentiment et ferma la porte derrière eux. Je marcha ensuite d'un pas lent mais ferme vers le seul étant resté assis sagement à sa place, les yeux rivés sur moi. Je m'assied sur le bureau en face de lui et j'entama la discussion:

-Tu sais Zack, le questionnaire que nous avons eu au début de l'année, sur le film que l'on a visionné...

J'eu comme réponse un léger hochement de tête de sa part.

-Bah t'as eu zéro. Finis-je nonchalamment.

Il se contenta de relever la tête et de laisser un rictus espiègle se former au coin de ses lèvres. Ses yeux se promenèrent sur mon corps avec lenteur et appréciation.

Mes joues se tintèrent légèrement.

-Tu sais pourquoi j'ai rien répondu?Fis t'il sur un ton désinvolte.

Je secoua la tête de gauche à droite.

-Parce que t'étais tellement mignon que j'ai passé le cour à t'observer. Dis t'il en me lançant un clin d'oeil accompagné d'un de ses rares grand sourire qui ferait fondre n'importe qui.

-Alors? Continua t'il, Vous allez me punir, monsieur Nicolas?

Tous les sous-entendus que sa voix rauque portait me firent déglutir bruyamment. Étais-t'il sérieux? Le punir? Suis-je le seul à avoir pensé de cette façon des moins chrétiennes? Est-ce normal que je bande juste à entendre mon nom sortir de sa bouche?

Puis là, comme ça, les évènements du week-end me vinrent en tête et je rougis jusqu'au orteils. C'était trop pour mon petit cerveau qui chauffait à mille à l'heure présentement.

Je n'eu même pas le temps de comprendre quoi que ce soit qu'en deux temps trois mouvements mes lèvres étaient scellées à celles de Zack. Un agréable frisson me parcouru et mon ventre se contracta agréablement. Il m'agrippait par la cravate et tira un peu plus dessus au moment d'insérer sa langue entre mes lèvres. Pour avoir un point d'appui, je m'appuya d'une main sur le dossier de la chaise sur laquelle il était assis. C'est avec plaisir et timidité que ma langue rejoint la sienne, acceptant la danse que celle-ci proposait à la mienne. Mon autre main vint se poser derrière la nuque du jeune garçon tandis que je m'installais avec aise sur ses cuisses. Il mis fin à ce baiser, porta ses lèvres à mon oreille droite et d'une voix grave et chaude me fit une demande des plus malsaines.

-Punissez moi, monsieur Nicolas.

***
~Ouiiiiii punis-le ^ ^~